Alors que la Cannon engrange et annonce de nouveaux projets ambitieux, tels Les maîtres de l’univers, Spider-Man ou encore Captain America, le grand crack boursier d’octobre 1987 vient fragiliser en très peu de temps, mais très durablement, la société telle qu’elle était conçue et dirigée par Yoram Globus, la vraie tête pensante de la société, en tout cas sa partie financière qui était la moins visible mais pourtant bel et bien la plus importante.
En octobre 1987 donc, la plupart des cotations des majors dévissèrent sans crier gare. Ainsi, Warner le cours de l’action de Warner perdit 37 %, Paramount 30 %, Disney 37 % ou encore Universal 33 %. Or, ces majors étaient alors fort bien capitalisées et leur modèle économique était viable. En outre, les grands studios dont les sorties ne représentent que 35 % des films sortis engrangèrent alors 85 % des recettes totales !
Cela place les firmes indépendantes ou outsiders telles que la D.E.G (la firme de Dino de Laurentis), Orion ou la Cannon essuyèrent de graves remous. Le modèle économique réel de ces firmes apparaît enfin au grand jour : les films étaient financés par des actions ou avec l’aide de personnes privées et la trésorerie réelle des firmes étaient endettées ! A titre d’exemple, les actions de la D.E.G ont chuté de 15 à 3 $ et Dino De Laurentis fut obligé de démissionner !
Si Orion Pictures chancèle mais parvient à perdurer encore quelques années, la Cannon fut tant en difficulté que, au mois de novembre 1987, Golan et Globus ne purent pas rembourser les intérêts bancaires en cours. Le glorieux modèle de la Cannon, celui tant vanté par les publicités dithyrambiques, craque et laisse apparaitre la fragilité économique de la firme, victime d’une série de bides et d’insuccès assez importants (l’assez bon Over the top, Superman IV ou encore Surrender avec Michael Caine). La Cannon, pour survivre, est donc vouée à changer du tout au tout, et vite. Cela vint avec l’arrivée de nouveaux actionnaires majoritaires italiens et…français !