Episode 16, et bientôt 17, de la JLA ! Si le titre est déjà un succès fracassant, la vision moderne et ambitieuse de Grant Morrison adaptée aux super héros DC s’avère indéniablement une réussite totale, nous sommes pourtant à mi-chemin du run de Grant Morrision. En effet, très tôt dans ses interview, Grant Morrison a expliqué que sa « vision », ou tout du moins ses plans, ne comportaient guère que 36 épisodes et qu’il passerait la main à un autre scénariste vers la fin de l’année 99…En attendant, le titre JLA est toujours accueilli avec autant de ferveur par ses fans, son lectorat, qui est alors bluffé chaque mois ou presque par les aventures délirantes mais palpitantes que vivent notre équipe de super héros historiques. Justement, Prometheus est sur le point d’arriver sur la lune, à la suite du prélude, pour une histoire en deux épisodes. Si ce type d’histoire a déjà été raconté, nul n’a fait aussi bien que Grant Morrison.
Rétro arrive donc sur la lune pour le grand événement médiatique qui consiste à présenter une JLA nouvelle mouture, les membres atteignent presque la quinzaine, au monde entier via les médias. Nous avons donc quasiment tous nos membres sur la base lunaire qui doivent s’occuper de faire bonne figure aux journalistes. Cependant, Rétro semble quelque peu indisposé par la téléportation et Steel l’accompagne aux commodités. Prometheus se dévoile et il brouille l’armure de Steel. Si les autres membres de la JLA ne se doutent de rien, il n’y a guère que Batman qui, en étudiant la gestuelle de Rétro, devine qu’il n’est pas ce qu’il semble être… Prometheus abat donc ses cartes.
Pour chaque membre de la JLA qu’il croise, il possède un moyen de le neutraliser. L’ange se retrouve dans les limbes après Steel tandis que Martian Manhunter devient une flaque tandis qu’Huntress ne fait clairement pas le poids. Inquiets mais n’ayant pas pris totalement la mesure du danger, les autres membres envoient Flash et Green Lantern. Mais Batman était déjà parti à la rencontre de Prometheus. Ce dernier charge dans son interface neural, avant d’affronter Batman, les connaissances des trente plus grands maîtres d’arts martiaux actuels et, cette ligne de dialogue infiniment cocasse est typique de l’humour de Grant, l’un de ces maîtres est justement Batman !
Green Lantern est perturbé par les flashs stroboscopiques du casque de Prometheus, son anneau ne fonctionne plus, tandis que Flash ne peut utiliser sa vitesse à cause de bombes sensibles que sa vitesse déclencherait. Devant la mine médusée de nos deux héros rendus inopérants, Prometheus relâche le corps vaincu de Batman !
L’épisode suivant voit donc la liste de nos héros encore capables au combat se réduire…Il ne reste guère qu’Aquaman, Superman, Wonder Woman et Plastic man qui traine on ne sait où. Prometheus apparait donc devant les journalistes pour leur apprendre qu’il a saboté la station et les téléporteurs : tous vont mourir à moins que Superman ne se suicide…
Toutefois, chacun de nos héros vaincus ou presque reprend connaissance et semble avoir trouvé une parade pour défaire Prometheus. Il faut donc qu’ils le rejoignent en vitesse avant que notre méchant n’atomise une bonne fois pour toute la base lunaire.
Le schéma du super vilain qui fait une entrée fracassante dans un premier temps en vainquant le(s) héro(s) puis, dans un second temps, se retrouve finalement défait par le(s) gentil(s) a déjà été lus ou vus un bon paquet de fois, ne serait-ce que dans les années 60. C’est donc une figure du genre que Grant Morrison utilise tout en la modernisant, en lui apportant un souffle nouveau qui fait que, presque 15 années plus tard, l’histoire, son ton et sa flamboyance restent modernes tout en étant pour l’instant inégalés. C’est donc une histoire passionnante, qui réussit le tour de force de mettre en scène un paquet de personnages, tout en introduisant Oracle comme nouveau membre, malgré les inconvénients que cela représente. En effet, le cauchemar tel que raconte l’avoir vécu Grant Morrison se manifeste à nouveau via le personnage de Wonder Woman qui, dans sa série, est « morte » puis remplacée par sa mère la reine Hyppolite. En outre, une fois qu’une étape du plan de Prometheus s’enraie, c’est tout le processus qui échoue. Dommage…
En outre, si le personnage de Prometheus apparait largement comme l’un des plus réussi et des plus charismatiques apparut ces dernières années tous éditeurs confondus, son destin est symptomatique de personnages qui peuvent s’avérer brillant dans de bonnes mains et pauvres entre de mauvaises mains. En effet, un scénariste d’une des séries de Batman l’a opposé à Green Arrow et ce dernier l’a battu en quelques flèches…Voilà comment on ôte le panache à ce superbe et machiavélique personnage, une splendide version maléfique de Batman matinée avec Bill Gates, qui a largement l’étoffe de devenir l’un des plus grands vilains de cet univers. Après tout, il a filé une grosse trempe à Batman !