La JLA a toujours le vent en poupe chez DC. Les lecteurs américains commencent enfin à délaisser les X-Men qui rabâchent sensiblement la même histoire si ce n'est la même philosophie depuis le départ de Chris Claremont, et cela sur une kyrielle de titres mensuels...Quant à Image comics, ses multiples studios surfent toujours sur des titres hots tels que Witchblade, Gen 13 ou Spawn, mais déjà les lecteurs commencent à se lasser des redondances scénaristiques de ces titres avec des intrigues qui semblent n'avancer nulle part. D'ailleurs, signe des temps, l'impétueux Rob Liefeld a été prié de quitter Image pour une longue chute que ni son "talent" ou son"génie" n'enrayeront...L'ère de la qualité commence enfin à revenir et la JLA prouve qu'un simple comics de 22 pages mensuelles est suffisant pour créer l'événement et provoquer chez le lecteur le frisson de l'attent et le plaisir de lire. Aussi Grant Morrison, terriblement sollicité par DC, va créer un vilain des plus mémorables lors d'un événement éditoral de DC pour aller joyeusement l'opposer à la JLA. Voyons cela.
DC comics propose donc le "mois" des vilains où des créateurs vont donc proposer une ligne de comics uniquement centrée sur des vilains qui deviennent donc le centre d'intérêt d'un comics pour eux tout seuls ! Si DC avait déjà innové dans les années 70 en proposant un comics uniquement composé de super vilains, la plupart du temps opposés à Captain Comet, l'initiative éditoriale reste sympathique dans la mesure où de bonnes histoires sont racontées. Hors, parmi ces histoires, celle de Grant Morrison est assurément une perle. Elle narre les origines et l'arrivée de Promethéus, l'anti-Batman.
Prometheus est un fils de hippies criminels et sanguinaires. Ces derniers sont finalement tués lors d'un impressionnant barrage de police qui visait à enfin les arrêter. La mort de ses parents aura pour effet sur le jeune enfant à la fois de vouer une haine farouche pour la justice mais également de blanchir ses cheveux. De là, le but de cet être sera d'apprendre tout ce qu'il est possible, grâce à l'argent caché de ses parents mais aussi par des contacts dans la pègre, pour maîtriser une instruction d'élite, de larges capacités dans l'éléctronique et les technologie de pointe, de même que des techniques de combat de tribus maléfiques. Au terme d'un pélerinage puis d'une épreuve mortelle chez des lamas maléfiques, il découvrira une clef menant vers des limbes blanches. Définitivement prêt et sur le point d'aller tuer le Président des U.S.A, celui qui est devenu Prometheus passe devant une affiche de la JLA. Son but est alors tout trouvé : tuer ce symbole d'une justice qu'il exécre plus que tout.
Non seulement cet épisode est excellent, mais le mode de narration choisi par Grant Morrison l'est tout autant : A l'issue du numéro spécial de Wizard consacré par la JLA, les lecteurs sont appelés à créer puis proposer leur héros qui sera inclus dans cet épisode spécial...Ce héros, dans l'histoire une personne normale sans histoire, se nomme Métro qui a pour slogan "Le bon sens d'hier au service d'aujourd'hui !" se trouve confronté à Prometheus. Il semble que Prometheus, dont les réelles intentions sont dévoilées au terme de cet épisode, soit arrivé second et il raconte tranquillement son origine, que Rétro pense alors être fictive. Mais Prometheus, vrai vilain et nullement participant à ce jeu qui permet au vainqueur de se rendre dans la base de la JLA sise sur la lune, tue l'infortuné Métro, endosse ses vêtements et profite d'une occasion en or pour annhiler le plus tranquillement du monde toute la JLA !
Un épisode brillant, un méchant d'exception parmi les plus marquants de ces années 90, avec une origine claire et marquante comme savait nous les concocter Stan Lee dans les années 60, l'arrivée de Prometheus est un petit événement comme il s'en produit rarement dans le monde des comics. Et dire que Semic, hélas, a omis de le publier en France !
Non seulement le mode narratif de l'origine Prometheus est brillant, d'anthologie même, mais la rencontre entre la JLA et l'anti-Batman constitue un pugilat de tout premier ordre ! A lire donc dans les épisodes 16 et 17 de la JLA.