En seulement 6 numéros, un record absolu, la série JLA est devenue super « hot » ou « hype » qui a atteint les sommets des ventes. Toutes les critiques qui officient dans l’analyse des comics s’accordent toutes pour qualifier le titre d’événement majeur. Non seulement du lustre est donné à ces grands personnages, mais les promesses de Grant Morrison sont tenues : chaque arc du titre propose une histoire comparable à un blockbuster américain estival, la qualité de l’intrigue, une fine personnalisation des personnages ainsi qu’une imagination débridée en plus. En si peu de temps, la série est devenue à suivre, les prix des premiers numéros s’envolent tant et si bien que c’est le second numéro, moins commandé que le premier, qui voit sa côte s’envoler. Le magazine Wizard consacre à la JLA un numéro spécial où, il est vrai, il n’y a pas encore grand-chose à dévoiler tant le titre est neuf. En si peu de temps, la JLA est devenue une franchise pour DC qu’il convient d’exploiter au maximum…Voyons cela.
Déjà, Howard Porter s’absente du titre pour deux numéros. Il sera remplacé par l’artiste Oscar Jimenez au style intéressant et agréable. L’arc des numéros 8 et 9 voit le retour d’un très vieil ennemi de la league, la clef, qui est totalement rénové par Grant Morrison.
La clef ouvre absolument toutes les serrures et il abat tous les membres présents de la JLA en une seule fois. Puis il les plonge dans des rêves où chacun perçoit que sa réalité est factice et qu’il doit sortir de là. Le schéma est connu, il est même possible que Chris Claremont l’aie déjà employé. Mais le vrai danger pour la JLA consiste dans le fait que si les membres se réveillent, ils briseront une barrière dimensionnelle qui conféra à la clef un accès à un monde et à un pouvoir supérieur. Il ne faut surtout pas que la League se réveille.
Là-dessus, Green Arrow emprunte le téléporteur pour se rendre à la fameuse et nouvelle base lunaire. Il s’agit en fait du fils de l’original, Connor, qui va se trouver face à la clef, ses androïdes, sans autres armes que les flèches pour le moins originales de feu son père qui ornent encore la salle des trophées.
Il s’agit encore une fois de bons épisodes, solides et plaisants à lire, mais qui n’atteignent pas les sommets des cinq premiers de la série. Grant Morrison emprunte certes les histoires ou les intrigues déjà lues et relues, surtout qu’elles étaient copiées à ce moment-là par les petits scribouillards d’Image comics ou les cohortes d’éditeurs de Marvel qui s’étaient spontanément mis à écrire, pour proposer un autre niveau. Les dialogues ou échanges de Connor Hawke et la clef sont bien sympa, funs, et nous lisons là un comics frais et plaisant. C’est déjà très bien en ces temps de disette… Mais qu’est-il advenu d’Howard Porter qui disait, dés le lancement du titre, qu’il adorait dessiner ce titre et qu’il faudrait lui arracher des mains ? S’occupe-t-il du crossover JLA/Wildcats qui serait sur les rails ? Où imite-t-il les dessinateurs divas des studios Top cow ou Wildstorm qui sont davantage concentrés sur les parties de jeux vidéo que sur la progression de leurs planches ?
Howard Porter a simplement et entretemps dessiné JLA, secrets files où Grant Morrison narre les vrais débuts de l’équipe !
Titre passé un peu inaperçu à la fois dans la presse, paradoxalement, ou encore dans les charts des ventes, JLA secrets files ressemble à ces titres fourre-tout qui servent à décliner les titres du moment au travers d’histoires de seconde zone…Pourtant, c’est l’équipe du titre qui raconte cette première apparition de Starro qui apparait dans une ville d’Amérique. Flash s’y rend et il est contaminé puis contrôlé par Starro.
On apprend donc à cette occasion que l’O.N.U a convoqué les membres les plus puissants du DCU, nos fameux big guns, pour juguler cette situation qui menace de dégénérer de manière exponentielle. Au moment de prendre d’assaut la ville contaminée par Starro, le Spectre intervient. Il montre aux tout nouveaux membres de la JLA que s’ils se rendent là-bas, ils seront à coup sûr contaminés par Starro puis, à cause de leurs pouvoirs si élevés, ils deviendront le fer de lance d’une invasion mondiale, aucun autre groupe d’héros ou de vilains ne pourra les contenir, puis galactique, car l’invasion s’étendra bien au-delà de la terre. Tel est le vrai plan de Starro…
Nos héros réfléchissent puis décident d’y aller sans leurs pouvoirs, grâce à un don du Spectre. Sur place, rapidement détectés, les membres de la JLA privés de leurs pouvoirs sont rapidement neutralisés par Flash/Starro. Mais, une fois que Starro a compté les membres, il se rend compte qu’il en manque un, Batman, le plus dangereux pour lui…
Ce Secret files no 1 comporte donc une bonne histoire, solide, plaisante à lire et très bien dessinée, qui n’est absolument pas indispensable. Toutefois, elle demeure souvent mise à l’écart des recueils ou autres listing alors qu’elle prolonge agréablement. En effet, un arc majeur et mémorable du titre se profile dés le numéro 10, il s’agit de l’intéressant et complexe Rock of ages…