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18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 06:39

Film datant de 1979, Le Trou noir est une production de Walt Disney qui, sous l’impulsion de STAR WARS et comme nombre de ses confrères américains ou même italiens, se met subitement à la science fiction.
Production ambitieuse, qui s’adresse en premier lieu au public des enfants, Le trou noir traine une mauvaise réputation de film qui ne convainc pas malgré un casting convainquant, un budget élevé et un sous-texte assez intéressant quoiqu’un peu crypté. C’est toujours un plaisir, ici au Royaume des avis, que d’aller défendre un film qui traine une faible réputation ou qui a été mésestimé. J’espère donc que cette critique du Trou noir saura vous convaincre de réévaluer ou alors de découvrir ce film au propos pourtant ambitieux.



theblackhole

En 2130, le vaisseau spatial USS Palomino revient d’une mission intersidérale qui avait pour objet de découvrir des mondes habitables à coloniser. Avec à son bord cinq humains, dont un journaliste, et un robot mutli-fonction du nom de Vincent, le vaisseau croise le chemin d’un trou noir aux proportions fantastiques, peut-être même le plus gigantesque jamais répertorié.

 

Black-Hole-Image-web.jpg

 

En outre, les systèmes de l’USS Palomino détecte un autre objet tout aussi improbable, le vaisseau spatial Cygnus qui a disparu quelques vingt années auparavant.
Le Cygnus, alors le plus gros et le plus couteux vaisseau d’exploration, avait alors reçu l’ordre de revenir sur terre mais il aurait inexplicablement disparu, probablement détruit par une cause inconnue.
Mais le Cygnus se tient bien là, devant eux, et il défie de manière inexplicable la gigantesque force d’attraction du trou noir. Aussi le Palomino se doit d’aller sonder le Cygnus, qui semble effectivement et à premier abord vide et désert. Mais le Palomino est soumis à la force du trou noir et il manque de très peu d’être aspiré par ce phénomène stellaire hors norme.

cYGNUS.jpg

Subitement, le Cygnus s’illumine et notre petit vaisseau, un nain à côté de ce monstre de métal, s’arrime à lui. L’équipage rencontre donc l’illustre professeur Hans Reinhardt, seul survivant de l’équipage du Cygnus qui vivrait seul accompagné de ses robots. Le professeur leur explique que son équipage était reparti vers la terre mais que celui-ci a dû hélas se perdre. Il explique à ses nouveaux invités qu’il était resté pour accomplir une mission supérieure : défier la force incommensurable du trou noir en l’explorant au nom de la science qu’il s’apprête à révolutionner.

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Le Capitaine de l’USS Palomino, joué par Anthony Perkins, est fasciné par les avancées révolutionnaire du professeur et il est magnifié par le périple qui consiste à explorer le trou noir. Mais son second, joué par Robert Foster, est plus dubitatif.
Où est réellement passé l’ancien équipage du Cygnus ?
Pourquoi y-a-t-il des robots soldats et surtout, à quoi sert le robot rouge extrêmement menaçant nommé Maximilian ?

 

the-black-hole-5.jpg

 

C’est donc en fouillant un peu et en trompant la vigilance des robots que le Capitaine et La Doctoresse MacKae, justement la fille d’un des anciens membres de l’équipage, découvrent que l’ancien équipage est bien là, réduit à l’état de serviteurs sans âmes qui s’occupent des commandes du vaisseau aux côtés du professeur.
Réalisant l’ampleur du piège et la folie de Reinhardt, l’équipage se doit donc de partir en toute hâte, sans éveiller les soupçons du professeur illuminé, d’autant plus qu’il s’apprête justement à plonger dans le trou noir avec le Cygnus…

 

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Le Trou noir est un film qui a sévèrement déçu les fans de S.F.
C’est un film qui n’est que faiblement considéré, certains de ses effets spéciaux, ceux qui touchent aux robots, sont dans l’ensemble raillés et l’histoire est considérée comme un rien enfantine, assez faible.
Pourtant, Le trou noir était une grosse production de la firme dédiée aux enfants, qui a d’ailleurs inauguré le studio Buena vista, et qui s’était offert un casting ambitieux avec Anthony Perkins, Ernest Borgnine ou encore Robert Forster (acteur à la carrière intéressante que Tarantino a remis au premier plan avec JACKIE BROWN).

N'oublions pas aussi la fabuleuse musique de John Barry qui composa pour trois films "spatiaux" pendant une courte période : MOONRAKER, LE TROU NOIR et STARCRASH !
Le trou noir, qui visait les recettes de STAR WARS ou alors du film STAR STEK,  rapporta aux U.S.A 35 millions de dollars pour un budget de 20. Il est vrai que la bande annonce américaine est une des plus faibles et des moins engageantes que j’ai pu voir, surtout en comparaison du film !
Pourtant, à y regarder de plus prés, Le trou noir présente une histoire qui est très ambitieuse par certains aspects.

 

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Tout d’abord le trou noir !
Elément du décor, monstre stellaire qui menace à tout instant de tout engloutir, ou encore passage vers un inconnu plein de promesses qu’il faut avoir la folie de franchir, notre trou noir est bien là, en permanence, et il représente un abîme effrayant qui place spatialement tous les protagonistes dans le plus grand péril.
Certes, il y a bien quelques grosses anomalies (dont un météor rentre dans le Cygnus, faisant face à nos héros se trouvant sur une passerelle sans les consumer) mais les effets spéciaux du trou noir sont, quand à eux, splendides et ils immérgent sans problème le spectateur dans une vision somme toute assez rare de l’espace, du lointain, qui conjugue une certaine splendeur teintée de frayeur.

 

theblackholeheor.jpg

 

L’autre élément assez intéressant, pour le peu que l’on se donne la peine d’analyser Le trou noir avec un effort assez fourni, demeure le second niveau de l’histoire qui demeure teintée de sous-textes et d‘éléments ayant trait à la religion chrétienne.
En effet, le Cygnus, vaisseau de toute beauté, n'est-il pas autre chose qu’une cathédrale dans l’espace ? Regardez-le sous cet angle, et vous verrez que nombre d’éléments dans Le trou noir fonctionnent avec un second degré de lecture.

 

black_hole_1979_screengrab_maximilian.jpg

 

Notre Professeur Reinhardt porte un costume rouge, celui du diable, tandis que les membres de notre équipage du Palomino porte, pour la plupart, des costumes blancs. Heureux hasard, ce sont ceux qui ne succombent pas à la tentation et qui pourront, peut-être, survivre à cette grande épreuve.
Revenons à peu à ce robot à la présence assez forte et aux pulsions homicides, Maximilien…Non seulement il est de couleur rouge ocre, mais il a un plus un faisceau rouge lumineux à la place des yeux qui pourrait quelque peu rappeler... le diable ?!

 

The-Black-Hole-(1979)-picture-MOV f6794da7 b


Beaucoup de chose, dans Le trou noir, fonctionnent ainsi et la fin, la plongée accidentelle dans le trou noir vient confirmer ce second degré de lecture.
Je suspecte très fortement que le script initial du film allait dans cette direction mais que les producteurs du film ont édulcoré l’ensemble pour inclure des éléments rappelant le film de George Lucas à destination des enfants. A ce stade d'analyse, on peut parier que le script initital était réellement à destination des adultes, peut-être dans la même veine que 2001 de S.Kubrick, et qu'il fut expurgé de son propos initial afin de greffer cette lutte de robots alors considérée comme si populaire et si lucrative. Ainsi, Le trou noir serait passé de script adultes à film pour enfants !

 

BlackHole95.jpg

 

 

Film binaire recalibré à l'intention d'une jeune audience, Le trou noir demeure quand même à reconsidérer afin d’oublier quelque peu les séquences un peu simpliste afin de considérer le film sous son angle le plus sérieux, et le plus captivant.


Certes, des séquences entières sont dédiées à l’action, guère déplaisantes, afin de remplir le cahier des charges et mais, au final, Le trou noir renoue avec les grandes ambitions de la Science Fiction : projeter l’homme dans le futur, proposer une vision de l’espace et s’interroger sur les choses inconnues qu’il devra affronter.

 

The-Black-Hole--1979--picture-MOV_176b43f1_b.jpg


S’adressant d’abord aux enfants mais également aux esprits curieux des adultes, Le trou noir mérite à mon sens une réhabilitation. Cela pourrait d'ailleurs se produire dans un proche avenir puisque, après le succès du remake de Tron, on parle donc d’un remake du trou noir.

 

Est-ce que cette version gardera le sous-texte de l’œuvre originale, même y puiser au script initial ou elle ne sera qu’un spectacle pour enfants et adolescents ? A voir…

 

black-hole.jpg

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