Dédaigné dés son arrivé aux U.S.A avec le rachat de la Cannon en 1979 par la presse et les gens du milieu cinématographique ( de même que la presse), raillé à cause de l’ineptie de ses films d’action, faiblement considéré pour ses films d’auteurs qui furent pourtant de réels risques financiers, traité de flibustier pour les montages financiers de ses films (James Cameron lui garde une dent dure à cause du projet Spider-Man), Menahem Golan n’eut jamais réellement le droit à une réelle considération de la part des médias ou du milieu.
Pourtant, si nous ne pouvons raisonnablement considérer les reproches qui lui sont adressés comme justes, la vocation de Menahem Golan semble pourtant réelle. Ainsi il soutint des auteurs comme Cassavetes, Godard, Ken Russel, Andrei Konchalovsky (les trois films produits sur ce talentueux réalisateur russe en exil furent de vrais investissements) ou encore des films comme Barfly avec Mickey Rourke ou encore Maria’s lover, on peut objectivement observer qu’un pan entier des productions de la Cannon group fut dédié aux films d’auteur dont la rentabilité fut, hélas, souvent en berne...
Produire autant de films avec si peu de résultats force le respect, le respect pour un producteur/réalisateur considéré avec mépris par le milieu comme un marchand de soupe. Nous verrons dans le prochain chapitre que le modèle économique fut repris par d’autres personnes mais sans le souci de produire des œuvres d’auteur.
(Delta force premier du nom...Un film stupide, propagandiste, centré sur sa vedette narcissique mais toutefois fort bien réalisé par Menahem Golan)
D’ailleurs, et cela reste fortement étonnant, après avoir réalisé des films terriblement commerciaux comme Delta force ou encore Over the top, Menahem Golan se fit plaisir pour réaliser en 1987 La guerre d’Anna. Alors en plein marasme financier, Menahem Golan était parti tourner en Pologne pour raconter l’histoire vraie d’une jeune résistante qui fut pris par les allemands mais fusillée par des officiers polonais pour cause de sédition !
Comme pour étayer cette hypothèse, Menahem Golan fit un drôle de retour médiatique sur le devant de la scène puisqu’en 2010, bien longtemps après la fin de La 21st Century film corporation, notre réalisateur/producteur autrefois si médiatique reçut une consécration internationale au 63ème festival de Locarno. Enfin, après le temps des critiques, Menahem Golan goûta à la respectabilité et à l’honorabilité qui lui furent longtemps refusées (sauf en Israël). Fécond et affable, Menahem Golan livra moult interviews où il raconta énormément d’anecdotes, sa passion pour le cinéma, sa vocation à faire démarrer de jeunes cinéastes…pour continuer à faire du cinéma, malgré son grand âge avancé.
D’importants médias de presse française, dans leurs pages cultures, relayèrent ce soudain revirement critique et, pour une fois, Menahem Golan eut le droit à quelque éloges de la part de ses médias qui le regardèrent le plus souvent, voire même quasiment tout le temps, avec dédain. En guise d’épitaphe, Menahem Golan déclara, en dépit de tant de controverses, que son nom est toujours respecté à Hollywood.
Et vous, quel est votre avis ?