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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 06:20

doctor-who-logo.jpg 1ère partie !

Série culte en Grande Bretagne, parfois diffusée et reconnue dans le monde (à l’exception de la France), Doctor who demeure en catalepsie depuis 1989. Certes, il y a bien eu plusieurs tentatives de relaunch, Steven Spielberg s’est même intéressée un temps à ce projet, et qui n’ont accouché que d’un téléfilm en 1996, honorable certes, mais qui resta sans suite…
Toutefois, une nouvelle génération de décideurs de la BBC estima qu’il était grand temps de sortir le Seigneur du temps de sa léthargie. La chance majeure de ce grand projet réside dans le fait que la génération moderne de talents a envie d’honorer ces grands épisodes qui leur ont fait rêver quand eux-mêmes étaient enfants, spectateurs de Doctor who. Or, parmi cette génération, il y a un talent qui va mettre toutes ses forces dans ce relaunch, son nom est Russel T.Davies.

 

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Tout d’abord, il convient de rappeler quelque peu que le scénariste principal ou showrunner, au sein des séries télé, possède un pouvoir décisionnel très élevé. Il  participe à toutes les décisions créatives, choix des acteurs, des autres scénaristes, des réalisateurs, et il détermine l’orientation ainsi que le ton de la série.
On associe généralement la réussite d’une série, hormis les acteurs, au scénariste principal. Effectivement, pour Doctor Who 2005, titre usuel de cette nouvelle série, reste le bébé de Russel T.Davies.

Né en 1963, Stephen Russel Davies est venu au monde au pays de Galles où, enfant, son talent pour l’imagination le pousse vers les comics mais également vers la littérature. Il voulait, adolescent, travailler pour les Marvel comics et il proposait à ses camarades de classe des comics qu’il dessinait lui-même et qui représentaient la vie de son collège.
Diplômé de littérature anglaise à Oxford, Russel T.Davies ne se dirigea pas vers les comics chez Fleetway mais bien vers la dramaturgie, dans un théâtre de province puis il intégra les rangs de la fameuse B.B.C dans des postes de la production où il gravit beaucoup d’échelons qui le mèneront à l’écriture, dans  des programmes pour enfants, puis pour d’autres séries telles que DARK SEASON, CENTURY 'S FALL et enfin CHILDREN WARD.

 

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Un aparté sur la B.B.C que nous connaissons quand même assez peu dans notre pays. La B.B.C est née en 1922 et il s’agit d’une autorité indépendante administrative chargée à l’époque de la radio puis, en son temps, de la télévision.
La B.B.C a eu pour principal souci de délivrer aux spectateurs des programmes de qualité. Cette orientation a toujours guidée ses choix et on peut en effet dire que la B.B.C, déclinée en plusieurs chaines, a assez souvent respecté cet engagement.
Ainsi la B.B.C permet aux techniciens, acteurs, dramaturges ou autres réalisateurs de faire leurs armes en intégrant  ses studios et on peut raisonnablement considérer, de nos jours, que l’offre de la B.B.C en ce qui concerne la fiction est à la fois très variée et réellement captivante. Si Doctor Who est en quelque sorte le joyau de la B.B.C, son offre culturelle est vraiment incroyable, variée, talentueuse et terriblement attractive.
L’écart créatif avec la France, TF1 et France 2 en tête, est assez sidérent.

La B.B.C reste à ce titre le modèle de référence en Europe.

 

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Mais revenons à Russel T.Davies !
Homosexuel revendiqué, cela a eu des incidences à la fois sur sa personnalité créative, sa sensibilité humaine et sa perception des autres, mais également dans la portée de ses écrits. En effet, Russel T.Davies est incroyablement progressiste et il compte diffuser quelques unes de ses idées au sein de ses séries. D’ailleurs, n’est-ce pas le rôle d’un artiste de diffuser ses idées au sein de ses œuvres dans la mesure où celles-ci ont une portée humaniste ?

 

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Russel T.Davies a donc quitté la B.B.C pour d’autres aventures dont, sur la chaine privée Channel 4, la série culte QUEER AS FOLK qui mêle humour, univers gay, satire, idées avancées et comédie de mœurs…modernes !
Véritable succès critique et public, à destination d’une cible branchée, QUEER AS FOLK a définitivement établi la réputation d’auteur et de showrunner de Russel T.Davies.

 

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Russel T.Davies est désormais un auteur qui a le vent en poupe et, après quelques autres séries ou participations, il avait publiquement exprimé sa volonté de ne revenir dans le giron de la B.B.C uniquement pour reprendre la seule série dont qu'il a toujours eu envie d’orchestrer la destiné : DOCTOR WHO !

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 06:47

2 Le succès, enfin !

 

 

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Il y a alors cette fameuse anecdote qui relate que Martin Goodman apprend lors d’une partie de golf d’un directeur de Dc comics que la nouvelle monture de la JLA de Gardner Fox marche fort bien. Stan Lee est prié de faire quelque chose dans ce sens. Stan Lee a presque 40 ans, sa grande œuvre littéraire pour laquelle il a réservé son vrai nom, Stanley Lieber, n’est jamais venue et il en ressent quelque amertume. Il se dit qu’il peut écrire quelque chose de nouveau mais il veut le faire à sa sauce, et si M.Goodman n’est pas content alors tant pis !

 

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Le premier épisode de Fantastique Four paraît en 1961. Il apporte effectivement quelque chose de nouveau dans le ton, la caractérisation des personnages, la folie des menaces à juguler d’une part mais il inscrit ses aventures dans un cadre réel de l’autre (New-York et non plus des villes imaginaires telles que Métropolis ou Gotham).

Les premiers épisodes frappent fort en termes de sensationnel, d’aventures haletantes, et de renouveau créatif. Même si les premières aventures se servent des monstres typiques des précédents d’Atlas/Marvel (pour ne pas perdre l’électorat traditionnel), les aventures s’accélèrent avec une création ininterrompues de menaces géniales et marquantes : Fatalis, l’homme impossible, le penseur fou (médaille d’or), le super-skrull, Diablo et tant d’autres !

Le succès mérité suit et le fandom de l’époque est conquis par ces excellents titres et à juste raison !

 

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(Larry Lieber, le frère de Stan !)

 

Le style d’écriture de Marvel demeure dû à  Stan Lee, qui écrit presque tout avec son frère Larry Lieber (qui récupère les miettes). La pratique demeure de donner un pitch à ses dessinateurs (écrit et plus tard verbal !) qui demeure des plus succincts ! Mais Jack Kirby et les autres ont beaucoup de bouteille et ils estiment que cette méthode leur donne la liberté nécessaire pour concevoir l’intrigue. Cela leur convient parfaitement et que cela leur permet d’évoluer dans leur art. Stan Lee écrit les dialogues (et ils sont bon) en suivant le découpage de ses dessinateurs. Il s’agit du contraire des habitudes de DC  et des autres comics où tout est dans le script et dont nul ne peut s’affranchir.

Ces bons dessinateurs maison agencent l’histoire, les rebondissements et gèrent les péripéties. Bref, il s’agit bien plus qu’une simple mise en images mais, au minimum, d’une réalisation.

 

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Comme les FF sont des réussites commerciales et créatives, Goodman le pressa à en créer  d’autres. Alors suit d’autres titres de légende : Spider-man, Docteur Strange, Daredevil, IronMan, X-men qui sont des succès et parfois des hits (sauf Hulk). Mettons un petit bémol à cette période de légende, le personnage de Captain Marvel, qui viendra bien après ses collègues (en 1967). Il ne demeure guère intéressant, même si la dramaturgie de l’histoire est convenable. Le concept paraît faible, il s’agit pour le vaillant Captain Kree de surveiller la terre et ses progrès techniques. Le personnage se révèle mal défini, de même que ses pouvoirs, ainsi que les menaces qui vont se succéder. Il s’agit clairement du titre le plus faible de la Marvel de cette époque.

 

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En étant de mauvaise foi, on pourrait même supputer que Stan Lee a profité du nom du sublime super-héros de la Fawcett, égal de Superman, dont il se souvient parfaitement de l’aura dans l’esprit de certains lecteurs. Coïncidences amusantes, le premier Daredevil du golden age apparaît également très intéressant et, là aussi, la démarche pourrait être similaire. Notons encore Wonder Man, nom pour un nouvel héros qui rappelle le plagiat de Victor Fox et qui a écopé du premier procès retentissant de la part de DC comics ! Décidément, Stan Lee a soit oublié ces personnages, soit il a le nez fin .

Il y a un emballement, un élan de conquête qui rattrape DC (dont les éditeurs ne sont plus à la page) et Lee assure une animation dans les pages de ses comics avec sa Soap Box ‘(Francis Saint Martin nous révèle que c’était l’estrade sur laquelle les bonimenteurs s’élevaient) et il exhortait les fans à ne lire que du Marvel.

 

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 Ainsi en 1965, Stan Lee créa la Merry Marvel Marching Society. Il s’agit d’un coup de génie ! Marvel avait de faibles moyens car c’était toujours une petite firme, mais la promotion de Lee se devait de toucher le cœur des lecteurs. Or il fut habile sur ce point. Pour un dollar, les lecteurs avaient un ensemble de badges et autocollants permettant de s’identifier. A partir d’un groupe de six personnes, on était un chapitre de Marvel. Lee ventait ce processus qui permettait au lecteur engagé de se distinguer dans son engagement pour Marvel (on était alors dans le coup !). Donc, Lee créerait une ferveur pour Marvel, un engouement qui se basait sur une culture grégaire de l’attachement à la firme et le rejet des lecteurs des autres firmes. Brillant ! Dans les années 70’, la mode ne sera plus au Merry Marvel Marching Society mais au Marvel zombies (quelle perte de candeur en seulement une décennie !) Mais c’est surtout le lancement du marketing Marvel qui envahit maintenant vos supermarchés ainsi que les vêtements des enfants en bas âges avec notamment Spider-Man ! Là aussi, des progrès immenses ont été fait ! Les droits d’auteur demeurent fabuleux, et il y a là un juste pactole pour ces pionniers de la Marvel.

 

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Comment deviser sur ces histoires à la fois novatrices, fraîches, sans violences excessives et qui cernent fort bien la caractérisation des personnages ? Vous pouvez les relire maintenant ou dans 10 ans, elles vous procureront de grands moments de lecture et c’est un signe manifeste de qualité ! Pour ma part, j’ai l’impression que le style de Stan paraît proche ou demeure marqué par l’excellente série « la quatrième dimension » de Rod Sterling. Cette série apporte un vent novateur au grand public puisqu’elle conjugue adroitement irruption d’un élément extraordinaire et elle scrute les réactions des protagonistes puis se permet une chute à thèmes, qui demeure progressiste en termes de lutte contre le racisme des minorités ou les travers des américains. Si mon hypothèse est fausse, Lee en tout cas aurait très bien pu écrire quelques épisodes…

 

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Il est à noter que ce talent de bonimenteur sera une caractéristique qui fera sa légende mais aussi sa mauvaise réputation. Mais les prémisses de cette aptitude suggèrent que Stan utilisait un marketing en corrélation avec les faibles moyens à sa disposition.

Il était alors apprécié de chacun mais des différends apparurent : Steve Dikto s’était naturellement investi dans la création du titre Spiderman, en fait à l'origine un vieux projet de Joe Simon et Jack Kirby*, et ses idées n’étaient finalement pas retenues pour élaborer les intrigues...

Cet homme est connu comme entier dans ses choix et il partit brouillé avec Stan pour revenir vers la Charlton et reprendre Capitain Atom ou cocréer le second Blue Beetle !

 

*Je vous recommande de lire la revue Strange dont les articles, vraiment très  complets et aboutis, sont revenus plusieurs fois sur la création de Spider-Man qui est des plus...étonnantes !

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 07:42

1ère partie

 

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Pour le grand public, Stan Lee est le fantastique démiurge qui a crée tant et tant de personnages qui trouvent encore une exploitation quarante ans après et qui se succèdent chaque année au grand écran.

Pour les lecteurs de comics et d’adaptation en vf, il s’agit d’un vieux monsieur de 88 hivers qui intervient assez souvent dans le monde des comics, qui fait des apparitions en formes de clin d’œil par des films tirés des comics Marvel et qui se retrouve en qualité de producteur exécutif sur presque tous les génériques de ces films.

Enfin, pour les lecteurs avertis, Stan Lee est au centre d’une violente polémique qui agite notre milieu depuis bien des années et dont la source demeure la spoliation des droits d’auteur Jack Kirby par Marvel.

Bref, il n’y a guère que Rob Liefeld ou Jim Shooter qui peuvent, dans une moindre mesure, générer une telle controverse dans le milieu des comics. Je m’interroge depuis de nombreuses années sur ce cas.

Aussi, sans statuer, je vais tenter de dresser les éléments à charge et à décharge, pour que vous vous fassiez votre propre idée, par vous-même.

 

1 Les débuts précoces

 

Stan Lee est né en décembre 1922, il développe une sensibilité littéraire qui le mène à lire, énormément, puisque la lecture était un divertissement majeur de cette époque . Stan Lee, né Stanley Lieber, doit subir les vicissitudes des gamins de condition modeste de son temps, il doit travailler tôt et il commence en effet à cumuler plusieurs emplois. Mais il est indéniable qu’il était un avide lecteur et il développe déjà un certain bagage littéraire. Il nourrit le désir secret d’être écrivain. Par chance, un parent de sa mère nommé Martin Goodman est éditeur de pulps, magazines. Il se lance dans la sphère éditoriale du monde encore balbutiant des comics (pour anecdote, le lien familial ne demeure toujours pas clairement défini).  Stan Lee est « va-donc » (go for en argot), il fait l’assistant et se rend le plus utile possible.

 Joe Simon, qui travaille en tandem avec Jack Kirby, occupe le poste de rédacteur en chef à Timely. Il parvient avec Jack à créer le personnage de Captain America qui se révèle être un grand succès, celui qui permet à Timely de briller. Mais le duo créatif n’a pas accès aux chiffres de vente de Captain America. Ainsi, il ne peut savoir quels sont leurs bénéfices et ils se font spolier.  Fâchée, la paire créative s’en va et va créer ses propres bons comics jusqu’en 1956 (ils excellèrent dans le comics à romance ou dans les récits de Sf, notamment).

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Aussi Stan Lee hérite donc du poste d’éditeur en chef et va s’y maintenir des dizaines d’années, à part une période de 3 ans de 1942 à 1945 où il sert dans l’armée. Cette fonction ne se limite pas à la supervision éditoriale telle qu’on la pratique de nos jours. Stan Lee crée déjà ses premier héros à l’âge de 19 ans avec le Whizzer et Jack Frost (échappé des contes nordiques).

Un ancien éditeur de l'époque de Timely a raconté une fois qu'il a enseigné au jeune Stan Lee les fondamentaux, les rouages et le mécanisme de narration du comics. Depuis lors, il a constaté que Stan Lee n'a fait que suivre ces preceptes en les améliorant, encore et toujours ! Stan Lee a en effet magnifiquement bien assimilé les principes du storytelling (science ou art de raconter les histoires en privilégiant l'aspect émotionnel comme fondement ; ce ressort est fréquemment utilisé en politique).

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Il est à noter que lorsque Lee lui-même devra réactiver la mode des super-héros en 1961, il n’envisagea pas sérieusement de ramener ces deux héros guère convaincants. Vers la fin des années 50’, Kirby revient, sans envie aucune, contraint par une brouille avec un éditeur de DC (qui peut postuler du titre de pire c----n de l’histoire des comics). Timely est entre temps devenu Atlas, la firme a connu une expansion spectaculaire mais une alliance imprudente de Martin Goodman avec Americain News company, qui s’est avéré en indélicatesse avec le gouvernement. Elle a sombré en entraînant les espoirs ainsi qu’une partie de la trésorie et les espoirs de Martin Goodman et cette péripétie faillit lui être fatale. Ainsi Atlas ne demeure guère vaillante, Martin Goodman demeure obligé de s’allier avec le numéro 1 historique du marché, DC comics, pour une diffusion réduite de huit titres mensuels que l’éditeur accepte de diffuser. La situation demeure médiocre, Atlas vivote avec peu d’employés Stan Lee fait à l’époque ce qui est dans l’ère du temps, les histoires à monstres hérités à la fois des films de Ray Harryhausen et des Godzilla, Giant Belemoth, It come from the sea, le jour de la fin du monde et autres productions du même type.

 

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Il s’agit quand même, pour ce genre fantasmagorique, d’histoires excellentes qui se lisent avec un grand intérêt. Le style d’écriture de Stan Lee est à cette époque rodé. Il présente toujours la menace (que parfois le héros amène accidentellement) comme implacable, funeste pour l’humanité et qui sera finalement déjouée par astuce ou par chance. Stan Lee développe une période matricielle qui contient les germes des concepts et des personnages à venir de Marvel ( que ce soit les dieux d’Asgard, l’homme fourmi, prototypes de sorciers, le visuel de Fatalis…).

 

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Ces récits sont haletants et ils possèdent une force visuelle telle que même le cinéma ne rivalise pas en terme de spectaculaire et de gigantisme. Stan Lee se repose sur des auteurs bien rodés : Jack Kirby, Steve Dikto et d’autres (Dick Ayers) auxquels il confère motivation, plaisir de travailler malgrès de maigres salaires. Ils peuvent faire ce qui veulent en interprétant un script réduit, en fait un pitch, de déployer leur art du découpage et du storytelling visuel. La fameuse « Marvel way » est née.

 

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Stan Lee fait preuve dans ces histoires de sa plus grande qualité qui demeure incontestable : il s’agit d’un dialoguiste de génie qui parvient à retranscrire l’effroi comme le merveilleux de l’infiniment grand tout comme les préoccupations réalistes des gens de la rue.

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 06:57

Et il en a bien besoin !
Normalement, je devais mettre le blog en sommeil pendant 3 mois à partir de fin juin jusque début novembre.
Mais l’appel de Tanguy Mouchot lors des tous derniers jours du mois de juin et l’envie -subite- de reparler plus longuement de Fantax a eu raison de mon besoin premier : recharger mes accus !
Je suis donc reparti pour une série d’articles, au nombre assez élevé de 12, qui m’a ravi le peu d’énergie qu’il me restait encore. Toutefois, l’histoire de Fantax et de Pierre Mouchot sont si fortes et si passionnantes que j’aurais pu produire bien plus de pages !
Mais il faut savoir s’arrêter sous peine de se répéter.

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Les deux articles de Greenboy sont venus également très vite, vers la mi-août et grâce au contact que j’ai peu prendre avec Jérôme Genevay, son réalisateur, sur Buzz comics. Personnellement, le potentiel de ce court métrage m’a tout de suite sauté aux yeux et il est toujours intéressant de laisser parler des professionnels, qui laissent souvent jaillir leur passion.
Je remercie donc les interviewés de cette saison et, normalement, il devrait encore y avoir d’autres interviews; sur de sujets totalement différents, pour l’année à venir.

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Je laisse donc le Royaume en sommeil jusqu’au 6 décembre pour préparer d’autres articles qui me prendront beaucoup de temps.
Je pense bien sûr à la version 2005 de Docteur who sachant que je suis assez fier du premier volet qui présente les 8 premiers Docteurs. Si quelqu’un d’autre l’a déjà fait sur le net français, et bien, je ne l’ai pas trouvé !

Vous désirez un avant-goût ? Alors cliquez ici.
Donc, rédiger ces articles me prendront pas mal de temps…

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En ce qui concerne les comics, le programme est déjà fixé. Les gros morceaux seront donc Stan Lee et Captain Marvel, le vrai, l'original !

D’autres sujets viendront jusque juin 2011.
Toutefois, comme je l’ai annoncé l’année dernière, ce sera hélas -à moins d'un revirement quoique j’en doute- l’ultime saison du Royaume des avis.

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Non pas que je n’aime pas écrire, loin de là, mais une forme d’usure tenace se fait déjà sentir depuis un bon moment. En outre, je suis assez content de ne m’être jamais répété dans le choix des sujets et je me demande quand j’arriverai à mes limites !

C’est sûrement dommage car, sans trompette ni autopromotion particulière sur le net, j’opine que le Royaume possède sa propre couleur dans l'arc en ciel des sites sur le net !

Le but, comme toujours, c'est toujours de vous surprendre d'un sujet à l'autre en rendant le suvant imprévisible ! Enfin, cela, vous en êtes le seul juge !


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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 07:25

2ème partie

Un autre aspect intéressant relatif au court métrage Greenboy demeure l’aspect technique.

La réalisation d’un métrage, court, moyen ou long nécessite une réelle organisation en règle générale et particulièrement quand des effets spéciaux sont nécessaires.


Le réalisateur, Jérôme Genevay, a eut l’idée du personnage, de ses caractéristiques visuelles, du script, et de son mode opératoire (première phase) mais qu’il reste à choisir son équipe technique, les acteurs, les lieux de tournage et les angles de vue pour le tournage proprement dit  (seconde phase) puis les effets spéciaux confiés à des tiers, le mixage, le son et les incrustations pour le montage (troisième phase).
Voilà beaucoup d’éléments à concevoir, créer, coordonner, mettre en boite puis orchestrer. Jérôme Genevay va nous en dire plus…

 

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(Greenboy alias Aurélien Jégou martyrisé par Jérôme Genevay... Dur, dur d'être un super normal héros !)

 

 

 

BA : En ce qui concerne la première phase de ton court métrage, quelles sont les difficultés de la pré-production ? Comment motive-t-on une équipe ? Quels talents ou techniciens as-tu convaincus de venir avec toi ? Peux-tu nous dire deux mots sur leur implication ?

JG : C'est sûr que je n'aurais pas réussi à faire Le Greenboy sans une fabuleuse équipe bénévole, et qui m'a suivit à 200%.

C'est une de mes grands bonheurs sur ce projet: voir chaque corps de métier (costumière, musiciens, comédiens, graphistes, mixeurs) m'aider à matérialiser mes idées, et à les amener au-dela par leurs créativés et leurs engagements !

Et dans ces conditions idyliques: les difficultés sont des étapes, l'exigence de tous augmente, le projet avance vite.  Par exemple Mélisande de Serres a eu pleins de bonnes idées pour compléter visuellement la définition de Greenboy et DirtyGirl.

J'avais déjà connu une telle situation avec mon précédent court, "l'usine à fantasmes" et j'hésitais à redemander à certains de travailler une nouvelle fois gratuitement... mais ils ont acceptés sans même avoir à les convaincre.

C'est habituellement la moitié de mon métier de convaincre les gens !


BA : Pour le tournage proprement dit, on peut supposer que -dans le cadre d’un court métrage - le temps soit assez réduit. Pourtant, GreenBoy parvient à raconter une histoire tout en proposant une vision dynamique et visuelle du super héros.
Comment toi et ton équipe êtes parvenus à ce résultat ? Était-ce difficile ou le recours au fameux système D à pallié au manque de moyens ?

JG : Un tournage en système D, ca se prépare: discussions en amont, confiances réciproques, storyboard et nouvelles technologies. Notamment les appareils photos qui permettent de tourner en lumière naturel, rapidement, mais avec une qualité et une richesse d'image incroyable, ce qui permet une grand latitude d'étalonnage. Le tournage a donc été fait en une journée et demie. Avec de la chance, au niveau des conditions climatiques. Et avec mon chef opérateur préféré: Arthur Leret.

BA : Peux-tu nous parler d’Aurélien Jégou ? Il semble qu’il ait déjà une carrière variée et diverse que ce soit au cinéma et à la télévision ? Il était le Greenboy idéal pour toi ?

JG : Bien entendu, c'était Ze GreenBoy.

On lit souvent cela dans les interviews des réalisateurs, mais je vous l'assure: je commencais à écrire l'histoire, et je me disais que c'était lui. J'ai lutté pour ne pas l'appeler tout de suite et être sur que j'avais une histoire qui tenait la route. Et puis je lui envoie un texto: "ça te dit de faire un super normal héro dans deux semaines?". Il me répond alors banco.

Aurélien est un mec extra, parceque très décontracté sur un tournage (bon, on se connait, ca aide), et un bon acteur parce qu'il a vraiment bossé en amont son personnage.

Je lui avais dit: mattes pleins de Batman, Superman et Kick-Ass: tu joues deux personnages dans le film. Résultats: ses gestes, mouvement, attitudes avec le costume collaient génialement !

 

 

BA : Cerise cuivrée sur le gâteau, tu as obtenu la participation d’Alysson Paradis.

Elle incarne trois personnages en 3 minutes (une cliente lambda, Dirty girl et la dirigeante d’une multinationale) tout en caractérisant subtilement chacune de ses incarnations.
 Comment as-tu obtenu sa participation ? Quel type de satisfaction est-ce pour un réalisateur d’avoir une actrice aussi juste devant sa caméra ?

JG : C'est le bonheur ! 

Quand je donnes des cours à des comédiens débutants, je leur dis qu'un bon réalisateur se contente de donner une direction aux comédiens.

On les élève, mais on ne les pousse pas.

C'est exactement ce qu'il s'est passé avec Alysson : quelques indications que j'avais bien bossées dans mon coin avant, et elle joue le personnage en ajoutant sa touche. 

Ce qui n'est pas évident dans les conditions "roots" de ce type de tournage...

 


BA : Le travail de postproduction est remarquable, notamment en ce qui concerne le compositing de la licorne -symbole de Greenboy- sur les murs des bâtiments.

Es-tu satisfait de ces effets ? Es-tu d’accord pour penser que la post op’ confère à Greenboy une plus value certaine ?

JG : Oui, je suis très satisfait des deux types d'effets: le compositing (fait par Yannick Puggioni) et les flyers 3D (par Cyril Kravtchenko).

Encore une fois, c'est un bonheur et l'on peut aller plus loin dans la créativité, de bosser avec des professionels qui ne te disent pas que ce n'est pas possible, mais cherche une solution pour rebondir ou contourner une difficulté.

Pour la plus value, je dirais : non. Les trucages doivent servir l'histoire, par l'emballage. Et surtout, on ne doit pas les voir.

Et sur la post, il y aussi le travail important au son: avec Vincent Cosson et Nicolas Bourgeois (respectivement mixeur et sound designer), qui ont bossé une grosse journée entière pour faire une bande son top!

 

BA : Dernière observation, personnelle cette fois. Je verrai bien pour ma part une déclinaison de Greenboy en format court sur Canal + ou Comédie !  Je pense que le public moderne serait conquis et la fin ouverte du court s’y prêterait bien.
Y-aurait-il un avenir pour Greenboy ? Que penses-tu de cette idée de déclinaison en format courts ?

GJ : J'adorerais! C'est une très bonne idée. Promis, si Le Greenboy est décliné en série, tu jouera un méchant ! Avis-Boy ?

 

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(Soyez rassurés, Greenboy veille !)

 

Je remercie Jérôme d’avoir pris le temps de bien vouloir répondre à ces questions.
Soutenez GreenBoy en le montrant partout. 

Il s’agit d’une œuvre intéressante, que j’appelle de mes vœux à se développer et à se poursuivre sur un autre format.

Mais il est à mon sens précurseur, avec VENDÔME et FUSION MAN, d’œuvres Geek/super héros que les décideurs de chaînes télé et de divertissements seraient inspirés de nous proposer, histoire que la France n’ait pas 15 ans de retard sur les modes, comme toujours.


En attendant, je vous conseille également de suivre d’un œil attentif la carrière de Jérôme.

S’il passe au long métrage dans un avenir proche, il fera des merveilles eu égard aux trois courtes semaines nécessaires à Greenboy !

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(A bientôt, on l'espère, dans de nouvelles aventures !)

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 07:10

1ère partie



Ce n’est pas souvent que des bonnes surprises, au sens créatif, sur les superhéros nous arrivent sur internet. C’est encore plus rare quand elles sont françaises.
 Après le super héros VENDÔME, un nouveau super héros, plus exactement un "super normal héros", vient de faire sa première apparition sur écran, celui du net en l’occurrence.
Le Greenboy and the Dirty Girl découle d’une idée simple : un super héros écologique se met en marche contre la pollution, sous toutes ses formes.
Mais de l’idée à l’exécution en cours métrage, il y a une montagne d’épreuves que Jérôme Genevay, son réalisateur,  a franchie.
Greenboy est donc la preuve qu’une génération montante est prête à délivrer au public jeune, ou geek, ce qu’il attend : une approche fun et personnelle d’un nouveau superhéros !

 

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(notre Greenboy !)

 

Avant toute chose, il est nécessaire de jeter un coup d’œil, sans plus attendre, sur GreenBoy en cliquant ici !

Greenboy and the Dirty Girl est né de la volonté de Jérôme Genevay de participer au prestigieux concours de courts métrages organisés par Philips Morris.


Chaque année, la firme Philips organise un concours pour venir en aide aux jeunes cinéastes en leur venant en aide. Ce projet se nomme  Parallel lines « Tell it in your way ».
Les impératifs de cette année sont les suivants : 6 lignes de dialogues et 3 minutes maximum. La contrepartie réside dans une grande liberté artistique sur le sujet.


Jérôme Genevay a donc relevé les manches et, après une nécessaire période pour accoucher de l’idée et la scénariser, Greenboy a été réalisé en seulement 3 semaines (pré-production, tournage et postproduction). Une performance au regard du résultat final !

 

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En moins de trois minutes, Greenboy parvient à planter un concept, celui d’un trentenaire lambda, dont le rendu à l‘écran est très réaliste, pour qui la vue de d’un simple détritus est une déclaration de guerre.
Joué par Aurélien Jégou, notre Greenboy va donc s’attaquer avec…insistance à toutes les nuisances, pollutions, actes d’incivilités manifestes avant de tomber sur sa Némésis, splendidement jouée par Alyson Paradis (A L‘INTERIEUR, FRACASSES...).

 

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(Alysson Paradis alias Dirty Girl, l'excellente idée de casting de Greenboy)

 

En à peine 3 minutes, Jérôme Genevay parvient à planter son intrigue, définir son héros, lui donner un enjeu, des éléments caractéristiques clairs et mémorables, mais également à l’opposer à sa future ennemie jurée, la belle Dirty Girl.
De la conception à la réalisation, Greenboy met en évidence une chose : la somme de travail nécessaire pour réaliser une telle prouesse à dû être conséquente. Aussi, il convient de questionner son talentueux réalisateur, Jérôme Genevay.


BA : Jérôme Genevay, veux-tu bien te présenter aux lecteurs. Quelle est l’étincelle qui t’a donnée envie d’être réalisateur ? Quel est ton parcours dans la profession ? Quelles sont les passions qui t’animent ?

JG : Bonjour ! L'étincelle qui m' a donné envie d'être réalisateur est née lorsque mes parents m'enmenait petit au cinéma, le samedi soir. Et plus tard en regardant Indiana Jones (le 3 à l'époque!), et à chaque fois que je vois un film qui me fait vibrer au cinéma, ou une série TV.
Je n'ai pas fait d'étude de cinema, et à la place j'ai un diplôme d'ingénieur informatique (en particulier dans internet et l'image de synthèse). Mais dès le lycée, comme d'autres font un groupe de rock, moi je réalisais (et jouait à l'époque dedans... malheureusement !) des courts métrages avec des potes.
Ce qui m'amine? Raconter des histoires, des histoires qui touchent les gens, comme je peux l'être devant des films. L'histoire n'a pas besoin d'etre compliquée ou ambitieuse, elle a besoin d'être juste et sincère.
 

 
BA : La haute tenue de ton court métrage impose une évidence : Green Boy n’est pas né dans l’improvisation. Comment est née l’idée de ce court métrage ? Veux-tu nous parler du prestigieux concours Parallels lines organisé par Philips ?

JG : Ce concours est très excitant créativement: 6 lignes de dialogues sont imposées en 3 minutes. Et des dialogues à priori pas évident et cohérent. J'avais entendu parler du concours en mai et puis du temps passe... Je me réveille fin juin en me disant que c'était décidément un beau challenge et que je ne pouvais pas rater l'occasion que peut être Ridley Scot voit le film.

BA : Quelle est l’origine de l’idée du personnage de Green Boy ? D’où t’es venu la conception du personnage de Green boy et de ses éléments caractéristiques (la licorne, ses tags) ?

JG : J'avais depuis longtemps envie de raconter l'histoire d'un super-normal héros dans Paris. Les principes des masques et des costumes permettant d'être un autre homme, au moins dans la tête, me fascine.

J'ai vu Kick-Ass - que j'ai absoluement adoré - et me disant que j'aurais du mettre mon envie de super-normal héros plus rapidement en phase de création (et Kick Ass est tellement bien réussi!).

Une des phrases des 6 lignes est "it's a unicorn". Je n'avais pas envie de traiter la licorne comme un objet magique, une créature ou un truc conceptuel.  Ainsi est venue l'idée de la licorne verte, emblème de Greenboy.

Je me suis mis à écrire assez rapidement une fois le concept et plusieurs images en tête. Les autres idées sont venues rapidement, comme par exemple les tags: j'avais en tête que Greenboy était un peu mégalo, et avait un besoin impérieux de laisser sa marque, et comme fantasme de recouvrir toute la ville de vert. Ce qui est finalement une écologie plutôt imposée et subie par les citadins.
Le signe de licorne (qu'il fait avec son pouce et son index collé sur son front) m'a été soufflé par ma chérie quand je lui expliquais l'histoire; et on s'est longtemps demandé ce qu'il signifiait pour de vrai, avant de trouver qu'il s'agissait du signe "looser" en anglais, donc un chouette second degré pour Greenboy!


BA : Peux-tu définir, s'il te plait, le concept de super normal héros ?
S’agit-il d’une boutade au second degré ?

JG : Second degré, bien entendu ! Mais derrière le second degré, quelques critiques de notre société, de notre besoin d'être quelqu'un, d'un petit poil gentiment à gratter sur l'écologie un peu trop forcée et subit par les gens.

En outre,  j'aime les héros auquel on peut s'identifier: Greenboy fait le bien, mais est aussi un être humain, avec ses paradoxes.

BA : Il semble que le public dit de Geeks, audience qui aime les intrigues et les personnages liées au super héros, ne cesse de croître en France et que le grand public soit réceptif aux métrages de super héros.
A ton avis, est-ce que nos décideurs sont prêts ou doit-on encore attendre une génération afin d’avoir enfin nos propres super héros  made in France ?

JG : Hum... j'espère que c'est pour bientôt !

En tout cas, le décalage entre la culture du public fait des nouvelles générations de "digital native" comme nous et les décideurs n'est pas négligeable... et rend la production de ce type de film, pas nécessairement très cher, difficile.

Le nouvel Hollywood* des années 70 a bien bousculé une industrie bien en place, alors restons positif !


 

*Le nouvel Hollywood des années 70 a apporté une révolution par rapport à la génération précédente de films de studio bien dirigés et soigneusement mis en scène par des pointures comme Elia Kazan.

Cette nouvelle génération recherchait une certaine authenticité, une énergie brute et un certain réalisme loin de l'académisme figé. Il semble que cette vague, qui se conjuguait avec une certaine liberté artistique,  ait commencé avec Easy Riders de Dennis Hopper et se soit achevée avec Les portes du paradis de Michael Cimmino.

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18 août 2010 3 18 /08 /août /2010 07:16

12ème partie


La réédition de Fantax est enfin là ! Elle s’imposait vraiment car d’autres se chargeaient de vendre des photocopies de ces premiers numéros à des prix élevés tandis que le numéro 1 se négociait à plusieurs milliers d’euros… Bref, pour tout nouveau lecteur ou tout esprit curieux qui voulait découvrir Fantax, l’entreprise était tout simplement impossible. Mais au-delà des fascicules eux-mêmes, il convenait de rendre justice à Pierre Mouchot, en premier lieu.

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Fantax était donc un personnage qui connut un grand succès entre 1946 et 1949.
Sa fin brutale et le terme de ses aventures en bd, rappelons que le personnage eut le droit à des nouvelles dans FANTAX MAGAZINES, conférèrent immédiatement le personnage un statut « culte ». Quel autre personnage connut en pleine gloire un arrêt de ses aventures et un échec aussi dramatique ?
La passion pour les jeunes de l’époque fut donc mis en sommeil. Certains le découvrirent plus tard à l’occasion de la seconde série ou encore d’une découverte fortuite de ses premiers fascicules. Toujours est-il que ce personnage issu de l’enfance fut pour certains un chimère de l’enfance dont la redécouverte fut des plus précieuses.
Aussi, au lieu de rechercher le STRANGE no 1, Graal pour toute une génération, les fans se ruèrent sur les fascicules de Fantax et les prix montèrent, montèrent…

 

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Il y eut donc un véritable marché parallèle des rééditions pirates, de simples photocopies couleurs hors de prix, qui permirent à certains de spéculer (comme souvent dans le monde de la bd).
Les albums annuels sont également hors de prix, de véritables pièces de collections (encore une fois, ils dépassent facilement le millier d’euros), que ce soit pour FANTAX ou BIG BILL.

 

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(exemple d'une planche originale de Fantax dont les philactères ont été gouachés afin d'écrire les textes pour la version italienne de l'époque)

 

 

Mais un autre problème apparut, les informations relatives à Chott étaient fausses ou inexactes. La « malédiction » Chott était encore là et il fallait encore, de ce point de vue là, reprendre les choses en mains.
Ainsi, alors que cela est communément indiqué, Pierre Mouchot est décédé en 1967 et non 1966 comme cela est presque tout le temps indiqué.
De plus, une rumeur tenace prétend qu’il était légionnaire. Cela est encore une erreur qu’il convenait de rectifier, sa famille y tient beaucoup.
Enfin, et cela n’est pas la moindre des erreurs, il fut écrit sur Wikipédia que la S.E.R, la société de Pierre Mouchot, fut vendue en 1960 à une autre société d’édition. J’ai naturellement posée la question à Mme Danièle Mouchot. Celle-ci, surprise par cette information, m’a expliqué que son père lui avait cédée ses parts de son entreprise et que, si cette société les avait rachetées, elle aurait quand même été au courant !
Ainsi un travail de mémoire et une rectification des faits étaient plus que nécessaires et, pour ce que je constate pour le moment, elle est accomplie de main de maître.

 

Fantax1-02

 

(planche extraite de l'album après restauration à la fois du rendu mais également des phylactères. Le résultat après travail est saisissant !)

 

Ainsi la réédition de ces 8 premiers numéros sont intéressantes à deux points de vue.
D’abord le travail de restauration des planches est un souci constant de Tanguy Mouchot.

Il a donc fait appel à Reed Man, qui était plus que partant dans cette aventure, puis, quand celui-ci était trop occupé, un autre lettreur professionnel officiant chez Soleil est venu le seconder. Le résultat est là et il est fabuleux !
Enfin, le nom définitif de l’entreprise se nomme ConnaitreChott.
Ceci implique que Mme Mouchot se charge elle-même de la partie rédactionnel de cette première reliure et, croyez-moi sur parole, je suis quelque peu envieux de ses compétences. En effet, Mme Mouchot donne encore des conférences universitaires et la qualité de ses textes est vraiment très élevée. La biographie de Pierre Mouchot est à la fois de très grande qualité mais surtout fidèle.
Il y a donc deux excellentes raisons d’acheter ce premier album de FANTAX !

 

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Pour ma part, en tant que lecteur, je souhaite que le rédactionnel rende hommage aux autres membres du studio Chott de l’époque. Il me semble savoir que la veuve de Remy Bordelet est très concernée par le retour de Fantax. Et il y a d’autres auteurs à célébrer !
Mais le grand absent demeure à mon sens Marcel Navarro.
Journaliste, puis auteur/scénariste prolifique, Marcel Navarro a certes quitté les éditions Pierre Mouchot assez tôt mais son apport à Fantax est évident.

 

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Si i y eut un petit nuage entre lui et Chott, les deux hommes lancèrent en même temps un fascicule MARCO POLO, l’estime et la reconnaissance mutuelles l’emportèrent bien volontiers et les deux hommes ne se perdirent pas de vue. D’ailleurs, Marcel Navarro et Auguste Vistel (qui eut un parcours pendant la seconde guerre mondiale aussi valeureux que Pierre Mouchot) proposèrent à Pierre Mouchot de s’associer à eux pour fonder L.U.G !
Marcel Navarro fut le  premier qui aida Pierre Mouchot et, bien des années après le décès de Pierre Mouchot, il correspondit avec sa veuve et sa fille.  

J’espère donc que sa famille se joindra donc à ses rééditions pour lui rendre un hommage digne de ce nom et célébrer la mémoire de ce scénariste/éditeur dont le legs est grand, tellement grand !*

 

 

 

Note : Il n'existe en tout et pour tout qu'une photo de Marcel Navarro sur le net.

Je vous invite à lire cet excellent article de Gilles Ratier et Laurent Turpin du site BD Zoomsur une partie de la carrière de Marcel Navarro.


*Enfin, si un membre de sa famille lit cet article, je l'invite à me contacter afin que je puisse écrire sur lui une série d'articles. Ce ne serait que justice...

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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 07:51

  11ème partie


Il est toujours touchant de rendre un  hommage, une pensée ou une marque de respect à ses ascendants par delà des décennies. L’aventure éditoriale que constitue cette réédition de Fantax est une épopée des plus intéressantes. Tanguy Mouchot, petit-fils de Chott a donc choisi, au grès de circonstances qui seront évoquées, de republier les oeuvres de son grand-père tout en lui rendant hommage.

Une belle aventure dont j’ai pu être le témoin et qui demeure des plus intéressantes.

 

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L’objectif de Tanguy Mouchot, sous l’égide de sa tante Danièle Mouchot, est donc double : publier à nouveau les aventures du Gentleman fantôme et surtout honorer la mémoire de Pierre Mouchot.

Je décrirais brièvement Tanguy Mouchot comme quelqu’un ayant une connaissance « normale » de la bd (comprendre grand public) à qui l’héritage de son grand-père, spirituel et légataire, lui est arrivé dessus fortuitement.

Tanguy a découvert assez tard le personnage de Fantax et son histoire personnelle m’a beaucoup fait penser au récit nommé LES MAÎTRES DE L’EVASION d’après Michael Chabon dont la bd a été éditée par Delcourt : une personne normale hérite d’un vieux personnage issu de l’âge d’or, chargé d’histoire et d’émotion, et il se met en tête de le ressusciter du mieux qu’il peut.

 

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Lors de notre première rencontre, dernier trimestre de 2008, si ma mémoire est bonne, il avait en tête de sortir la réédition du premier numéro de FANTAX avec une qualité de papier qui soit la meilleure possible mais également la plus proche des numéros originaux.

Sa gestion judicieuse de cette ressortie, qui a permis d’enchaîner sur les rééditions en albums, mais également sa conception des albums à venir (ce premier album de FANTAX contenant les 8 premiers numéros est conforme à ce qu’il voulait alors) confirme que Tanguy Mouchot a une vision inspirée et un talent éditorial qui font honneur…à son grand-père !

Je le remercie pour ces quelques petites questions auxquelles il a bien voulu se soumettre…

 

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BA : Bonjour Tanguy Mouchot. Peux-tu nous raconter comment est né l’idée la republications des aventures de Fantax ? La souscription de l’année dernière du numéro 1 était donc la première phase pour une série d’albums ? Quelle sera la forme définitive de ces rééditions ?

Je sais depuis toujours que mon grand-père était connu et reconnu dans le monde de la BD française mais faute de temps je ne m’y suis intéressé vraiment que depuis deux ans. En août 2008, nous sommes réunis ma tante, Mr Santiago et moi pour évoquer une possible réédition de FANTAX. C’est Mr Santiago qui fut à l’origine de cette entrevue car c’est un grand fan de FANTAX. Le «plan de bataille» était le suivant : on réédite dans un premier temps un fac-similé du n°1 pour permettre aux collectionneurs de pouvoir enfin se le procurer. En effet, la côte de 2000 le rendait inaccessible.

Le succès fut au rendez-vous (310 souscriptions pour un tirage de 400ex) ce qui permit d’enclencher la suite, c.-à-d., rééditer la totalité des FANTAX en albums collectons de 7 ou 8 épisodes chacun. Le premier est d’ailleurs disponible depuis le mois de juin 2010.

Nous espérons soutenir un rythme d’une parution tous les 6 mois.

 

BA : Quelles types de réactions as-tu observées vis-à-vis du public de Fantax ? Est-ce que les premiers lecteurs sont nostalgiques ? Y-a-t-il des situations qui t’ont émues ? Quel est l’accueil de la génération moderne ?

Au départ, je partais vraiment dans l’inconnue et puis au fil du temps je me suis aperçu que FANTAX était encore très vivace dans la mémoire des gens. J’entretiens quelques fois une correspondance avec certains de mes souscripteurs et je suis surpris par leurs messages de sympathie et d’encouragement. Les plus jeunes des lecteurs sont d’abord intrigués puis bluffés par le personnage FANTAX.

 

 


BA : Je crois savoir que tu ne connaissais pas très bien Fantax il y a encore quelques années. Il semble que tu sois d’ailleurs relativement novice dans le monde de la bd. Peux-tu nous parler de ta rencontre avec ce personnage, Fantax ? Quelles impressions te procurent ses aventures ? Parviens-tu à le situer dans le panorama franco-belge ou, en définitif, est-il assez unique ?

J’ai effectivement lu FANTAX très tard, il y a 4 ou 5 ans. Des productions de mon grand-père, je lisais plutôt les aventures de Robin des Bois ou de Marco Polo.

Je trouve FANTAX assez atypique. Il a une vie après la bagarre : une femme, des enfants, des défauts... Il n’est pas lisse comme peuvent l’être certains héros contemporains.

Je trouve également que même si les scénarios sont minimalistes, ils vont droit au but. On n’attend pas 10 albums pour avoir la fin...

 

BA : Fantax, plus particulièrement le studio Chott, relève aussi d’une aventure humaine. As-tu eu des réactions de la plupart de la famille des membres du studio Chott ? Comment expliques-tu qu’un grand artiste tel que Robert Rocca vienne avec émotion, plus de 60 après, et prenne de son temps pour célébrer le retour de Fantax ?

Malheureusement, comme je m’y suis pris un peu tard pour relancer FANTAX, les principaux protagonistes de cette époque sont décédés. Cependant, j’ai pu rentrer en contact avec le dernier d’entre eux, Robert Rocca (dit Bob Roc) grâce à M.Thomassian.

Comme tu as pu en être témoin*, nous avons été très émus de nous rencontrer. Robert aimait sincèrement mon grand-père et lui voue une grande admiration.

 

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* Effectivement, quand Robert Rocca a rencontré pour la première fois Tanguy Mouchot, le sentiment pour lui de revoir Chott était palpable. Une situation à la fois émouvante et indicible que les témoins présent dans la pièce ont pu ressentir.

 

Note : Gérard Thomassian, qui tient la librairie Fantasmask, a en effet produit un travail tout simplement incroyable sur les petits formats de cette époque de jadis.

En ce qui concerne le volume dédié à la S.E.R (société d’édition rhodanienne), Mr Thomassian est aller rencontrer les acteurs de l’époque, collecter des documents rares et précis (des correspondances relatives aux procès), des listing complets…

Un travail de titan indispensable pour quiconque souhaite approfondir la mythologie Fantax avec exhaustivité !

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 16:44

10ème partie

Pierre Mouchot avait alors une entreprise florissante qui rencontrait un beau succès, surtout qu’il était réellement un indépendant. Il possédait son entreprise en son nom propre et il avait misé lui-même ses propres capitaux qu’il avait judicieusement fait fructifier.
Si un titre marchait, citons FANTAX qui fut le premier, Chott répondait à la demande avec BIG BILL LE CASSEUR (un personnage qui, hélas, m’est encore mystérieux), MARCO POLO, ROBIN DES BOIS. Les autres créneaux n’étaient pas non plus laissés en friche.
L’humour avec GUS ET GAËTAN, PIC ET NIC, CAPITAINE PAF (aliasPIF PAF POUM, une des rares bandes importée et non crée) mais aussi des récit de romance comme West romance.
Bref, notre homme avait de la ténacité, des idées et une vision forte du média de la bd.
Toutefois, alors que tout allait bien, la commission de protection de la jeunesse vint mettre son nez.

 

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La loi du 16 juillet 1949 de la presse relative à la jeunesse empoisonna littéralement la vie de Chott.  Dans son article 14, elle vise à protéger les mineurs contre les publications "à caractère licencieux et pornographique" ou "exaltant le crime, la violence…" et donc, de fait, à préserver la jeunesse.
Son directoire, qui contrôlait les publications après leurs sorties tenta de réguler certaines publications, telles que TARZAN en France ou tout ce qui n’était pas, en définitif, du goût de cette commission.
La violence, les surhommes américains, la science fiction, l’exotisme… tout cela était très mal vu et une conception de l’époque consistait à dire que tout cela perturbait la jeunesse et était un mauvais exemple certain.

 

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Une certaine conception de l’imaginaire,de la fantaisie,  celle qui n’était pas admise par les sphères culturelles, était donc communément admise comme nocive et la BD, considérée comme une activité populaire bas de gamme, se devait d’être contrôlée.
Or il s’avère que cette commission n’avait pas de réel pouvoir de censure mais elle pouvait favoriser une action en justice, et c’est-ce qui se passa.

 

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Chott, mise en cause, dut renoncer à exploiter sous son forma actuel Fantax.
Il clôt donc le premier volume de son personnage par le numéro 39 qui, à mon avis, demeure légendaire par son audace et son aspect tragique.
Dans FANTAX, JOUE…ET PERD !, le personnage est marquée dans sa chair par la perte d’un être qui lui est cher, très cher. Alors que le super héros apportait son aide aux autres, Fantax n’a pas su éviter que le pire se produise, au sein même de sa famille.
Un numéro d’anthologie, qui ne fait que rehausser la série pour la mener à un certain acmé…de tragédie et de caractérisation.
Les lecteurs de l’époque ont du supporter, coup sur coup et en un seul numéro, l’arrêt de leur revue préférée et que leur héros connaisse le pire échec…
Ont-ils connu un choc aussi grand dans leurs lectures postérieures ?
J’en doute.

 

 

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Chott fit cela pour calmer la censure, Fantax fut exploité en magazines dans les fameux FANTAX MAGAZINESmagazines (6 numéros au total) dans des récits.
Pierre Mouchot dut, en cela réside la tragédie, supporter un acharnement judiciaire terrible.
Le premier procès le vit relaxé d’incité la jeunesse à la violence. Le second le conduisit en cours d’appel, qui le relaxa également. Le pourvoi en Cour de Cassation le relaxa également. Déjà trois procès.
L’affaire fut renvoyée en Cour d’Appel qui le relaxa puis le tout fut rejugé, une ultime fois et après un nouveau pourvoi des plaignants, en Cour de Cassation où, ce fut l’unique fois, il fut jugé coupable !!!
Il convient de rappeler que ce délibéré repose sur l’appréciation d’un  élément subjectif, l’évaluation de la violence, et que 1 jugement contre 4 ne me semble pas peser lourd.

 

 

La manœuvre eut pour effet de faire rentrer dans l’ordre tous les autres éditeurs, et pour longtemps. Tous furent mis au pas et presque tous laissèrent faire en espérant que la foudre ne s’abattrait pas sur eux.
Seul Marcel Navarro, l’ancien collaborateur et ami, eut le courage d’interpeller ses confrères pour venir en aide à Pierre Mouchot, que tous savaient frappé d’injustice.

 

 

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Il y eut donc une jurisprudence « Fantax » capitale pour la bd française (mais aussi belge). Nul n’osait retranscrire quelque vision violente, le contexte était résolument enfantin et il tendait à l’innocuité, jusqu’à l’absurde. Tous craignaient cette foudre et elle dura jusqu’au PILOTE des années 70 où René Goscinny libéra une forme de bd qui devint l’ère METAL HURLANT.

 

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Ce mouvement eut donc pour victime Pierre Mouchot.
Notre homme, dont le courage n’est plus à démontrer, se bâtit bec et ongles.
On lui reprocha tout, notamment et dans le désordre son passé de résistant…Un comble !
Il est évident que cette atteinte à son honneur et à sa réputation l’affecta énormément, il semble également que de gros concurrents firent en sorte que sa distribution soit affectée et, après l’échec du retour tardif de Fantax 10 années après la fin de son premier volume, Pierre Mouchot jeta l’éponge.

 

 

Il se voua donc à la restauration de tableaux. Un art qu’il avait appris durant ses années d’apprentissage. Mais Pierre Mouchot fumait. Beaucoup de photos, de récits ou de caricatures des membres de son studio le montraient la cigarette au coin de la bouche.

Il eut donc quelques alertes cardiaques et hélas, une fut plus forte que les autres et l’emporta en 1967, beaucoup trop tôt.

 

Pierre Mouchot-copie-4

 

J’aime beaucoup cette photo qui le montre dans la sérénité, en train de restaurer un tableau.

Il est fortement à souhaiter que P.Mouchot ait su retrouver le calme, lui qui a su surmonter tant et tant de combats, d’obstacles, qui a réalisé, crée tant de titres et de personnages puis fédéré tant de gens qui ont toujours loué sa gentillesse exceptionnelle.


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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 07:32

9ème partie

 

Pierre Mouchot avait gardé intacte ses ambitions : il voulait être son propre patron et lancer sa firme.
La guerre venait de lui rappeler la fragilité de l’existence, nul doute qu’il a vu des hommes tomber autour de lui sans que leurs rêves se réalisent. Aussi il était temps de se lancer mais les difficultés étaient nombreuses en ce lendemain de la seconde guerre mondiale.

 

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Tout d’abord, la seconde guerre mondiale a laissé en France un état de pénurie extrême. Pour se lancer dans l’édition, il fallait absolument du papier. Celui-ci était une denrée rationnée. Mais ceux qui s’étaient distingués dans la résistance, ce fut brillamment le cas de Pierre Mouchot, on sut se montrer accommandant ce qui fut aussi le cas pour la revue Coq Hardi qui fut fondé par un grand résistant.

 

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Il semble que Marcel Navarro ait joué un certain rôle quant au lancement du personnage de Fantax.
Le premier titre envisagé par Pierre Mouchot était d’abord P’tit gars, une sorte de Tintin plus vitaminé qui parut ultérieurement. Marcel Navarro vit juste : Fantax était bien plus emblématique, plus distingué et mystérieux que ce P’tit gars qui n’eut pas le même retentissement que Fantax.
La revue qui accueillit Fantax fut donc le fameux Paris Monde illustré.

Longtemps, les historiens de Fantax, comprendre les lecteurs de la première heure et les nostalgiques, eurent du mal à retrouver le titre exacte de cette revue lyonnaise qui accueillit pendant 20 numéros, à raison d’une planche par semaine,  les première aventures de Fantax.

 

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                  (la réedition des 20 planches parues dans Paris Monde illustré,

               sous une couverture inédite retrouvée dans les archives de

                          Mme Mouchot)

 

Il s’agit d’ailleurs de l’an 0 de Fantax où les deux artistes, Navarro et Chott, mirent au point leurs styles respectifs. M.Navarro avait déjà trouvé son style de récitatifs, le texte inclus à même la bulle, afin de dynamiser l’action.
Chott, en revanche, parait dessiner en deux dimensions et les dessins de ce numéro 0 sont assez simples par rapport à ce qu’il produira par la suite.
Fantax n’a d’ailleurs pas d’origines officielles car, comme dans tous les bons Daily strips qui se respectent, l’action doit être immédiate et rythmée afin de maintenir éveillé les lecteurs chaque semaine.

 

 

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Pierre Mouchot, fort de l’attention rencontré par Fantax dans Paris Monde illustré, put alors se lancer après ce test concluant dans la création de son entreprise, les éditions Pierre Mouchot, trouver du papier et pouvoir sortir le premier numéro qu’il fallut bien dessiner et produire.
Sa fille, Danièle Mouchot, raconta que son père reçut au sein du logis familial tous les intervenants, imprimeurs, intermédiaires, distributeurs et que les éditions Pierre Mouchot, ou plus précisément, l’atelier créatif, était réduit à une seule et unique pièce ! Elle précisa également que sa mère, Mme Paulette Mouchot tint une part active aux travaux divers dont ceux de correction et de lettrage !

 

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Mais, heureusement, le succès de Fantax 1 fut détonnant !
Fantax 1 eut le droit à trois tirages successifs et le titre était sur les rails, ainsi que sa jeune maison d’édition qui fut soudainement couronnée de succès. Pierre Mouchot dut produire, en maintenant la régularité et la qualité, mais aussi assurer la logistique de son titre, penser à en proposer d’autres au public mais aussi recruter pour pérenniser ses titres. Ce fut le temps heureux des premiers succès et des nouveaux titres, ainsi que le studio créatif dont toutes les jeunes recrues d’alors évoquent cette période avec émotion et tendresse.

 

 

Mais Pierre Mouchot, alors indépendant, dut affronter une dame qui ne lui fit pas de cadeaux, la censure d’alors qui sut trouver tant et tant de recours afin de lui empoisonner l’existence. Il mena donc un combat infernal aux procédures et aux délais excepionnellement longs.

Nous verrons cela sous peu…

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