Vous connaissez sûrement le Blue Beetle ? Ce personnage sympathique de DC comics qui a récemment rencontré le seul vrai péril que les super héros peuvent réellement craindre : la mort par décision éditoriale. Toutefois, cette mort brutale ne met pas fin à la longue carrière du Blue Beetle mais paradoxalement, elle la prolonge.
En effet, le premier Blue Beetle est né en 1939, il demeure différent des deux incarnations qui lui sont plus connues et il a même tenté de connaître un destin dans d’autres médias !
Aussi, il convient de se pencher à nouveau sur ce personnage, que l’on considère comme un second couteau mais qui a connu un destin éditorial hors du commun et de multiples avatars !
Retour sur le destin éditorial du Blue Beetle car peu d’autres personnages peuvent se vanter d’avoir connu une carrière aussi mouvementée.
1 Les débuts glorieux !
Tout d’abord, présentons Victor Fox. Il s’agit d’un entrepreneur au nez fin qui voit un nouveau marché s’ouvrir en face de lui : les comics. Voulant avoir sa part du gâteau d‘un marché tout nouveau et prometteur, il se devine éditeur et il adopte les pratiques commodes du moments : certaines maisons d’édition commandent à des studios artistiques du contenu et des nouveaux personnages. Ainsi il s’adresse au fameux studio de Jerry Iger et Will Eisner. Victor Fox leur demande une mouture de ce qui fonctionne le mieux, qui est en quelque sorte la sensation du moment et qui connaît les cimes du marché par son tirage : Superman !
Le studio s’exécute et pond Wonder-Man, une copie qui nous paraît, avec le recul, peu fameuse de l’archétype du premier de tous les super héros. DC, National publications alors, surveille cela de prés et intente un premier procès pour plagiat. Iger & Eisner racontent de bonne foi la volonté manifeste de Victor Fox de s’inspirer de Superman.
Fox perd son procès, le plagiat en super héros est juridiquement reconnu et Wonder-man disparaît. Iger & Eisner ne sont pas payés des sommes pour les travaux les plus récemment effectués. Ce renard de Fox décide donc de fabriquer un nouveau personnage qui ne soit pas sujet à des problèmes de copyright. Quoi de plus standard que le justicier urbain, déclinable à toutes les sauces dans les pulps, shows radiophonique, sérials, littérature et films ?
Le schéma est simple et éprouvée : un homme nommé Dan Garret décide de se dresser contre le crime en utilisant une identité secrète, il prend un alias, patrouille dans la ville et affronte victorieusement les vilains. A quelques détails prés et en modulant des paramètres, vous pouvez fabriquez Tarzan (lieu), Zorro (le temps), le Frelon vert (la technologie), Dick Tracy (la fonction) ou encore Batman (l’importance du costume).
Bref , il s’agit d’une formule éprouvée qui permet de créer sans effort un nouvel héros grâce à ce « moule » et seul le talent de leurs créateurs permet de faire une différence.
couverture de Lou Fine !
Pour Victor Fox, ce sera Le Blue Beetle. Un jeune policier patrouille la nuit sous le costume et l’identité secrète du Blue Beetle, la terreur des malfrats et des ennemis de l’Amérique. Dan Garret n’a que pour lui son courage mais surtout une force obtenue grâce à un pharmacien qui lui fabrique des pilules capables d’ augmenter sa force. Il est animé d’une farouche volonté de rendre la justice. Le Blue Beetle, ennemi implacable du crime qui se dresse contre…
Franchement, ce n’est pas un summum de créativité !