Parvenu à susciter à nouveau l’intérêt des médias en seulement quatre numéros, à raviver la flamme chez les anciens lecteurs puis en créant la ferveur chez de nouveaux fans, la JLA est redevenue hot ou hype avec seulement un story arc des plus intelligents. Est-ce que la suite allait s’essouffler ou, au contraire, prendre de l’ampleur et confirmer les espoirs mis dans ce titre et dans le talent de ses auteurs ?
Le cinquième numéro de la JLA raconte, en seulement 22 pages, l’arrivée d’une nouvelle super héroïne, ramène du passé un couple infernal de savants fous, propose une réflexion sur la « mort » des super héros dans un monde où ils ne cessent de revenir (la mort de Superman était alors très récente), le tout avec une belle fable en rapport avec le terme justice.
La nouvelle JLA est débordée ! Une arme magnétique du 23ème siècle nommée IF ne cesse de générer d’importants dégâts et la JLA peine à la contenir. Mais une nouvelle héroïne fait son apparition et stoppe de manière providentielle IF.
Tomorow Woman est donc cette nouvelle supér héroïne et elle s’intègre très vite à l’équipe. Mais Tomorow Woman est en fait une création, un androïde, d’Oscar T.Morrow et du Professeur Ivo, deux savants fous aperçu dés les années 60 qui, dans une compétition vouée à satisfaire leur égo, ont crée un parfait androïde pour l’un, et le réceptacle d’une âme pour l’autre. Refusant in extremis de tuer la JLA, Tomorow Woman transcende en effet sa programmation en se révélant ainsi davantage qu’un androïde…
Un petit conte moderne en seulement un épisode, qui dit mieux ? Aucun épisode de la firme Top Cow, même tous les épisodes publiés jusqu’alors pas cette firme pourtant leader en terme de marché n’avait jamais atteint le dixième de cet intérêt. Un personnage marquant, une réflexion sur l’âme, ce petit aparté de la Justice League nouvelle version est franchement des plus réussi.
A noter que cet épisode est symptomatique du cauchemar que va vivre Grant Morrison sur le titre pendant la période où il va présider à sa destinée. Les auteurs de Superman, Daniel Jurgens, Miss Simonson, Karl Kessel (pourtant le plus doué), devaient à tout prix trouver une nouvelle idée pour raviver l’intérêt des quatre titres Superman, vite retombé après la mort puis le retour du héros emblématique de la firme. Alors que cette idée de mort fut trouvée par hasard, Jerry Ordway l’ayant lancé à l’encan lors d’une réunion, il fallut bien trouver autre chose. Et cet autre chose, ce fut cette transformation du personnage en être électrique ! Ce gimmick, dont on savait qu’il n’allait pas faire long feu, eut lieu dans Superman 123. Le problème est que les pouvoirs du personnage nouvellement bleu et électrique étaient alors mal définis et ce numéro de JLA 5 était l’une de ses premières apparitions dans l’univers de DC. Grant Morrison allait donc devoir jongler, et ce ne sera pas la première fois tant son titre était alors devenu la vitrine de la firme et que chaque changement, mort, retrait d’ennemi allait compliquer inextricablement l’écriture de son titre.
Les épisodes 6 et 7 voit l’arrivé d’un nouveau membre de la JLA, un peu plus permanent cette fois, ainsi qu’une guerre parmi les cieux qui est susceptible de ravager la terre. L’ange Zauriel s’évade des cieux où l’ange renégat Ashmodel souhaite se rebeller, probablement poussé par Neron, l’assez intéressant vilain d’Underworld Unleashed que l’on a hélas assez peu vu depuis cette mini-série. Zauriel, poursuivi par ses pairs, trouve refuge au sein de la JLA mais, alors qu’il explique ce qui se passe et les conséquences pour le monde terrestre, le chariot céleste des anges apparait sur terre en menaçant le tissu de notre monde.
La volonté de Grant Morrison était donc de fournir un nouvel Hawkman au DC universe. Sa volonté était donc de nomm
er Zauriel ainsi mais Paul Kuppering, alors éditeur de DC, avait ses propres plans pour le retour de ce héros si malmené et dont l’histoire fut déjà maintes fois écrites, et contredite, depuis Crisis.
Tant pis ! Nous avons donc le droit à une apocalypse biblique, une bataille entre Ashmodel et Superman nouvelle version dans des épisodes impressionnants mais clairement pas les meilleurs qui soient pour l’instant. Un nouveau membre pour la JLA, qui aura rapidement droit à sa mini série par un Mark Millar qui n’avait pas encore déployé son talent et qui reste sous la tutelle de son ami et mentor Grant Morrison, ainsi qu’un nouveau pan entier d’un au-delà céleste au DC universe, cela reste quand même plus qu’honorable pour cet arc de deux épisodes !