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29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 08:40

1ère partie

Neal Adams est un grand, un très très grand du comics. Il est à la base un dessinateur d’excellence qui révolutionna la vénérable Dc comics, dans une période où elle perdait de son attrait par rapport à la sémillante Marvel comics. Mais son caractère, son engagement et son bagout lui ont conféré une aura supplémentaire.

Neal Adams naît en 1941, il étudie les arts industriels à une école d’art de New-York, une sorte de lycée, puis tente sa chance dans le monde professionnel. Avant tout, Neal Adams est à mon sens un génie du dessin inné : il n’a du que très légèrement travailler son talent pour apprendre quelques techniques de dessin mais l’essentiel demeure issu de son don. Il fait divers boulots, dont l’assistant technique aux décors (méthode fort répandue qui permet aux dessinateurs de se former dans l’ombre d’un artiste confirmé) puis il parvient à percer chez Dc.

A ce stade, son art est déjà accompli, en fait il est même au summum de son talent. Pourtant, il ne convainc pas d’office les éditeurs qui sont un peu plus lents que les lecteurs (alors qu’ils devraient avoir un temps d’avance, mais bon). Il  enchaîne donc sur Batman, ou plutôt dans la série nommée the Brave & the Bold où notre justicier fait équipe chaque arc avec un  nouvel associé. La réaction du public est excellente et Julius Swartz se voit contraindre de confier le titre Batman au jeune prodige, qui fait équipe avec Denny O’Neil, transfuge talentueux de la Charlton, sur le titre. Ce sera une ère d’excellence, enfin quelque chose de long et durable, de trépident qui se passe dans un titre de la firme. Rappelons que Marvel a quasiment le monopole des comics hype. Dc vient enfin de marquer un point. Batman est enfin débarré du traitement un brin niais hérité de la série télé. Ra’s Gulh est crée, Double face fait un retour remarqué, le Joker redevient réellement tordu et dangereux. Neal Adams crée Man-Bat lors du 400ème épisode du titre, et c’est une réussite. Bref, le Batman des années 60’, en comics, est celui de Denny O’Neil et Neal Adams.

Puis Neal Adams est sollicité de toute part à Dc, il est capable de susciter un engouement aussi il peut choisir. Il fera de courts mais excellents épisodes de Deadman. Même aujourd’hui, il s’agit de chef d’œuvre incontournable tant au point de vue de l’histoire que de la performance graphique de Neal. Je vous les recommande plus que vivement.

Il réalise une seconde performance d’intérêt au moins égale, sur le personnage du Spectre, qui n’est pas aussi puissant que maintenant, mais qui demeure diablement intéressant. Sa dépendance à Jim Corrigan est forte, sa puissance conditionnée et ses ennemis machiavéliques. Encore une fois, il s’agit d’un joyau de Dc mais la participation de Neal Adams reste très limité (quelques numéros !). 

  

 Sa principale performance viendra sur le titre Green arrow/Green Lantern qui se vend mal. Avec Denny O’Neil, il révolutionne le titre, mais aussi les comics grâce à un contenu mature qui aborde enfin des thèmes longtemps éludés par les comics (le legs de Frédéric Wertham et du comics code). Les personnages évoluent enfin dans un vrai monde, le notre avec les problèmes de drogues, les entrepreneurs véreux et au-dessus de lois.

Les problèmes de la vie réelle sont enfin traités, rappelons que la condition des noirs aux Usa était (et encore ?) une honte absolue. L’état de fait ne suit pas l’état de droit, pourtant inscrit dans la sacro-sainte constitution américaine, et la discrimination demeure très forte dans le pays. Adams et O’ Neil mettent les pieds dans la plat : les super-héros ont trop longtemps éludés ce problème dans leur contenu. Un noir demande ironiquement pourquoi ce redresseur de tort de Green Arrow ne s’occupe pas réellement de ces problèmes, il ne les voit donc pas ?

Il s’agit d’un ère absolument fabuleuse pour les deux héros, le preux chevalier Green Lantern et le râleur exigeant Green Arrow. Des amis qui surmonteront ensemble des aventures à thématiques et qui, malgré leurs dissensions, graveront leur amitiés dans les épreuves.    

Neal Adams demeure très versatile, il a la fougue de la jeunesse et justement, son tempérament demeure bouillonnant. Dc a compris l’ évidence, c’est un phénomène : la star à conserver à tout prix. On lui demande de produire des couvertures qui permettent quand même aux titres de mieux se vendre. On aimerait lui confier les séries en perte de vitesse pour les sauver du naufrage mais Neal finit par se lasser. Surtout, il aspire à autre chose. 


Justement, la condition des auteurs de comics demeure affreuse aux USA. Il n’y a guère que Will Eisner qui a pu conserver la propriété  de son Spirit. Jack Kirby est en passe de se faire duper, et Joe Schuster et Sieigel revendiquent toujours des royalties normales sur Superman.

Neal Adams va prendre part dans ce combat, en allant s’expliquer avec les pontes de Dc comics. Il en résultera une pension à vie annuelle pour chacun des créateurs. Ce n‘est pas beaucoup, mais dans ce pays où la faveur est donnée aux investisseurs (les surprimes, Enron…), c’est un moindre bien. 

Neal fait un petit tour chez Marvel. Il inaugure ainsi la versatilité chez les éditeurs. Avant les périodes d’engagements étaient longues et tous souhaitaient avoir une place stable. Si une collaboration finissait, une autre devait commencer pour une longue période chez un autre éditeur. Neal Adams va faire voler ce vieille pratique, il va travailler simultanément pour les deux éditeurs. Chez la Marvel, il va faire Avengers, la mémorable guerre Skree/Skrulls avec Roy Thomas (excellent à ce moment là), puis un run un peu fouillis sur les X-men. 

Les X-men étaient fort lisibles au départ avec le duo Lee/Kirby, il l’est devenu un peu moins après puis ce fut le grand n’importe quoi avec la plume déjantée de Arnold Drake. Neal Adams va remettre de l’ordre, créer des menaces et introduire des éléments de la mythologie du titre. Chris Claremont bénéficiera de cet apport pour sa magistrale reprise du titre. Neal Adams ne restera que 9 numéros mais il s’agit d’un passage remarquable.

Neal Adams se lasse vite des comics. Il sait que les éditeurs exploitent le talent et payent très mal en retour sans guère de droit de suite ni même sur les réimpressions. Il raconte que chez Dc, malgré son évidente pouvoir commercial, il était payé 45 $ la planche. Il s’agit d’œuvres traduites dans de nombreux pays, et qui le sont encore de nos jours !

Bref, il se lasse mais il fonde un studio nommé les Crunsty Bunkers, avec Dick Gordianp. Un studio qui livre du dessin à la publicité (domaine fort lucratif) et l'élaboration de story-board pour le cinéma, mais qui acceptent et forment de jeunes talents. Une sorte de pépinières où moult artistes vont faire leur apprentissage. Ceci va l’occuper pour la majeure partie des années 70’ et à part quelques réalisations pour les chartes graphiques de Dc ou encore des événements comme le Superman/Classuis Clay.

Neal Adams va se faire rare, mais il sera toujours désiré par ses légions de fans !

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29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 08:00

 

 

Rappelons que dans les années 50’, Superman a eu sa série télé qui a eu un énorme succès qui a permis au personnage d’avoir une forte reconnaissance et une très grande visibilité dans l’esprit collectif du grand public. Le producteur William Dozier parvient à convaincre la chaîne Abc de programmer une nouvelle série pour un public le plus large possible. La série vise un large public, celui des kids qui avaient assuré le succès de la série Superman, aussi si le budget demeure réellement important, il faut que le personnage ne soit pas explicitement violent. La violence va donc être réduite à sa portion congrue, mieux, on va enrober le tout dans une ambiance bon enfant. De nombreux acteurs de grand talents viendront incarner les méchants, tout aussi colorés et inoffensifs, puisque Cesar Romero 

L'outrance des chromatiques demeure amusant avec cette série télé, on assiste à un déferlement de couleurs vives qui sont primaires, celles que les enfants assimilent le mieux. A la limite, on pourrait voir un second niveau de lecture sur ce style pour le considérer comme arty, très pop et qui tend vers un délire outrancier. Il s’agit à mon sens de l’intérêt principal de la série.   

 

Quel est le legs de cette série ?  Il est immense ! Batman sera populaire dans le reste du monde, mais une déferlante de jouets va exploser pendant plus de quinze ans dans tous les pays de l’Ocde. Ainsi, après une multitude de goodies, la batmobile sera fameuse grâce au succès immense de la batmobile de Corgi  au modèle 1/48 qui se vendra à plus de 1.3 millions.

 

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29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 07:22

Dans un cycle relatif aux fanzines que j’avais fait, j’avais fait figurer Back-up en bonne place dans l’excellence.

En effet, chaque numéro de Back-up est une prouesse en terme de richesse de contenu et de connaissances. Toutefois, comme Back-up ne paraissait plus, j’avais fait en quelque sorte l’éloge funèbre de ce fanzine de très haute qualité. Dieu merci, j’avais tort !

Back-up a connu un hiatus de quelques années. Son fondateur et animateur principal, Tristan Lapoussière s’en explique avec une grande franchise et un profond regret envers son audience. Tristan était très occupé professionnellement, vraiment beaucoup, sa situation matrimoniale a évolué mais le désir était encore là, bien vivant.

Je vous recommande fortement de vous procurez les Back-up, très fortement. Quand vous en lirez un, vous ne pourrez que constatez l’impressionnant travail entrepris par Tristan Lapoussière et son équipe. Les numéros sont tous répertoriés, les sujets sont vastes et l’analyse demeure très poussée, les documents qui nous sont présentés demeurent époustouflant (de même que la bilbiographie). 
Vous l’aurez compris, Back-up demeure une œuvre de contenu, de très haut calibre, bien qu’il soit toujours accessible. Je ne vois guère que Francis Saint Martin et ses éditions de l’hydre qui se hissent à un tel niveau.
Alors si vous désirez accéder à une vraie culture comics, si vous ne vous contentez plus des news succinctes mais que vous avez, quelque part, l’aspiration d’apprendre tout en vous divertissant, Back-up s’impose en tout point.

Back-up a donc repris avec le numéro 13 et le numéro 14 vient de sortir. Le rythme de parution n’est pas sacrifié au long et admirable travail de recherches. Aussi le rythme de parution est variable, on peut donc dire qu’il est événementiel ! Pour le numéro 14, Back-up traite des Teens Titans, des débuts qui sont totalement ignorés ou très peu traités ! Entre autre  chose,  la carrière de John Buscema  d'avant  Marvel est traitée.  Qui d'autre l'avait  fait en  France  ? Le nombre d'illustatrations  et de photographies demeure impressionnant. Bref,  un seul numéro  de Back-up  vous propose  des heures de lecture  !

La reprise de Back-up, en quelque sorte un nouveau souffle, demeure une des plus belles aventures du fanzinat français, qui est de très haut calibre. Je vous propose des articles simples et accessibles qui ont pour objet de vous dévoiler une grande variété d’artistes, de personnages ou de thèmes. Back-up est l’idéal pour aller plus loin !

                                                                (le numéro 9 traite justement d'Atlas comics !)

 

Justement, comment vous les procurer ?
En vous abonnant pour 28 euros, 32 pour un abonnement de soutien, à Association Back-up/Tristan Lapoussière, 37 rue Raspail, 93360 Neuilly-Plaisance. Vos règlements doivent être rédigés à l’ordre de Association Back-up.
Vous pouvez aussi commander les no 9 à 12 au prix de 7 euros pièces.
Pour ceux qui se rendent à Paris, vous pouvez les acheter à la très bonne boutique Bd Spirit, 69 rue Lebat, 75018 Paris.

Faîte la comparaison par rapport aux prix des magazines, vous vous rendrez compte que le prix est très avantageux . Bonne lecture !

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27 avril 2008 7 27 /04 /avril /2008 08:01

La cible dans l'oeil, encore un film qui ne doit rien vous dire. Il s’agit d’un long-métrage de 1967 réalisé par un bon réalisateur, Paolo Cavara. Mais l’œil sous la cible demeure un film intense, engagé, qui capture l’attention de son audience et lui propose un périple assez incroyable. 

Le début de la cible dans l'oeil se déroule dans le désert, quatre touristes ainsi qu’un réalisateur nommé Paul et son assistant jouent en pourchassant une gazelle avec leur jeep. Paul fait remarquer que la gazelle va bientôt mourir à cause de l’effort et de la frayeur et qu’il convient d’immortaliser cela. Une des passagères, Barbara, coupe les clefs du contact pour permettre à l’animal d’en réchapper. Mais lorsque vient le moment de redémarrer, l’assistant les fait remarquer qu’il n’y a plus d’essence et que le bouchon ainsi que le contenu du réservoir ont été perdus dans le désert. Tous sont donc contraints à tenter une mince chance qui consiste à tenter d’atteindre une piste. Paul demande à son assistant de ne pas perdre une miette du calvaire de la troupe, que l’on voit dépérir sous le désert. A bout de force, Paul trouve quand même le temps de demander à un homme quasi-mourant s’il échangerait sa femme contre de l’eau ! Mais une jeep arrive providentiellement jusqu’à eux. Plus tard dans l’histoire, on apprend que Paul avait lui-même orchestré cette situation avec l’aide de son assistant pour son « film » ! 

Voilà qui en dit long sur le héros du film, qui est au-delà des frontières de la raison et de toute moralité. Il veut saisir l’instant de vérité de l’âme humaine, ses souffrances et ses réactions dans des situations que la civilisation réprime. Pour cela, il va faire un périple autour du monde où il côtoiera des merveilles, des dangers extrêmes, mais aussi des situations hallucinantes. Le problème est que si son assistant lui est dévoué, Barabara le suivra guidée par une étrange fascination mêlée d’admiration et d’amour. Toutefois, après avoir réussit à éviter la mort tout en la frôlant, un des personnages va rencontrer un sort funeste… 

  La cible dans l'oeil demeure époustouflant, son propos est engagé et choc (un peu le même que Cannibal Holocaust) mais il combine introspection psychologique et dénonciation de ces reporters prêt à tout. Les motivations de Paul ne sont pas réellement le cinéma ou le journalisme, il veut graver les instants de vérité de l’homme devant les ultimes moments de son destin. Lui-même ne compte plus, seule cette quête insensée a de l’importance comme s’il était au service d’une cause supérieure, au-delà du bien et du mal. Pour cela, il demande à un moine s’il est prêt à s’immoler par le feu (comme au Vietnam où seul le cœur du prêtre fut intacte et préservé dans une urne comme la relique d’un saint).  

Il s’agit d’une dénonciation des mondo, des documentaires italiens qui, sous couvert de tout nous montrer, on alterne les pires horreurs pour monter les paradoxes de l’homme. Le plus fameux demeure le monde de chiens, mondo cane qui fut co-réalisé par Cavara, qui est quand même passé à Cannes il y a presque 50 ans. Mais la vague s’est perpétuée et elle a engendrée les Face à la mort, que j’ignore pour ma part. Le film de Cavara montre donc les travers de ce genre de production et la folie qu’elle produit sur un homme qui s’affranchit de toute les considérations éthiques afin de trouver « la vérité », quoiqu’elle lui en coûte.

    Pour jouer Paul, on a un immense acteur qui se nomme Philippe Leroy Beaulieu. Né en 1930, Philippe Beaulieu est l’un des meilleurs de sa génération : un jeu accompli, une présence physique qui occupe l’écran, et un physique athlétique. Sa filmographie demeure hallucinante, il a tourné beaucoup en France mais surtout en Italie, sa patrie de cœur.  Philippe Leroy Beaulieu demeure encore actif à son age, mieux il a tourné dans le dernier Argento, la troisième mère, et il demeure en pleine forme puisqu’il s’adonne au parachutisme, à la sculpture… Un homme étonnant qui poursuit une carrière immense et qui n’hésitait pas à tourner dans des productions modestes si le scénario était intéressant, ce qui est très estimable. 
   Enfin il y a Gabriele Tinti, Mr Laura Gemser jusqu’ à sa mort en 1991 avec qui il aura tourné en chaque occasion. Gabriele Tinti avait un physique de beau gosse mais il ne demeure pas très bien considéré, pourtant il a une filmographie incroyable et il a beaucoup versé dans le cinéma d’auteur. Un acteur à ré estimer pour lui donner la considération à laquelle il devrait avoir le droit.   

Note : L’œil sous la cible demeure un film rare, il existe dans une édition en k7 vidéo chez Poserpine puis VIP. Mondo Cane a été ressortie chez Néo Publishing dans un coffret très respectueux de l’œuvre originale. 

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25 avril 2008 5 25 /04 /avril /2008 08:01

La guerre des gangs réalisé par Lucio Fulci en 1980 demeure vraiment un film à part. Il détonne par sa violence, son propos mais aussi son mode de production, qui est singulier dans le cinéma. Retour sur un film qui ne s’oublie pas une fois vue et dont la production demeure incongrue.

La guerre de gangs se nomme en vo Lucas le contrebandier. Il relate la violente intrusion à Naples d’un gang français, dirigé par le marseillais joué par Marcel Bozzuffi. Celui-ci supprime méthodiquement tous les chefs locaux, dont le frère du héros nommé Lucas joué par Fabbio Testi. Il s’en suit une spirale de violence assez extrême (Lucio ne lésine pas sur le gore) où les survivants peu nombreux de la mafia napolitaine vont devoir s’allier pour contrer le brutal et féroce Marseillais . D’ailleurs, la vieille génération va aider ses homologues lors du climax final assez hallucinant.  

 

Pour l’instant, rien ne distingue la guerre des gangs d’un autre film de ce genre italien. Il faut apprécier la brutalité choquante du film, puisque jamais film noir n’aura aussi bien mérité cet épithète. L’univers de Lucas s’effondre, les mafieux se font éliminés dans un déchaînement de violences sadiques,  Naples n’est pas montré comme une carte postale et la photographie est sombre. La musique signée par Fabio Frizzi est excellente et elle dynamise le film en lui donnant un tempo effréné. L’interprétation est excellente puisque des têtes d’affiche aux rôles les plus obscures, tout acteur est intéressant ou pittoresque.  

L’autre particularité du film se situait dans les coulisses. La première productrice du film a planté le film au milieu du tournage, en ne payant personne (très italien comme méthode), aussi les mafieux de Naples ont pourvu au désistement en finissant la production du film ! Ainsi, le film demeure favorable aux mafieux, des sortes d’entrepreneurs qui constituent un rempart contre la drogue que veulent amener les étrangers ( !). Lucio Fulci, qui était un gros baratineur devant l’éternel, se ventait de manger lors du tournage avec des pontes de la mafia dont certains furent arrêtés après. 

Le film connut une petite carrière en Italie, il fut distribué de manière erratique mais il essuya de bonnes critiques, malgré la violence. Bizarre pour une presse qui étrillait les films d’horreurs dont ceux de Lucio ! Incroyable également ce mode de production, ceci rappelle le mafieux américain qui a produit et exploité Gorge profonde, dont massacre à la tronçonneuse fut un rejeton indirecte ! 

Note : Je vous renvoie à l’excellente critique de Psychovision (que je remercie pour le prêt des photos, chaleuresement), qui propose un angle d’analyse différent et complémentaire. Le trailer se trouve ici. Scherzo a sorti le film au début des années 80’ en k7, mais Néo publishing pourrait nous faire la surprise de le sortir en dvd, un jour prochain !

 

 

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23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 08:00

Le projet Blair Witch fut un succès assez impressionnant. Ce ne fut pas un succès foudroyant, je suis moi-même allé le voir dans une des rares salles qui l’avait programmé et elle était petite. Mais le buzz qu’il y a eu après à donné une seconde carrière au film, en location et tous crièrent au génie. Donc, il convient d’analyser cette œuvre considérée comme classique.

Le projet Blair Witch  raconte l’ultime aventure d’étudiants en cinéma qui partent faire un documentaire sur une supposée sorcière qui se cacherait dans la forêt de Blair. Avant de s’aventurer dans la forêt, ils interviewent les habitants de la ville voisine, et chacun semble avoir sa légende à dire sur la supposée sorcière. Après ce moment comique qui laisse présager que la suite va être morne, nos trois étudiants partent dans la fameuse forêt pour un périple ultime…  

Le génie du projet Blair Witch demeure le procédé de caméra subjective qui filme constamment chacun des trois protagonistes, ce qui permet d’impliquer le spectateur, ainsi que la mécanique du récit qui enfonce ses personnages et dans le fin fond de la forêt. Une spirale les enferme dans un piège sans issue teinté de maléfices. Voilà un résumé succinct  en ce qui concerne le projet Blair Witch, mais ce film m’a frappé pour deux raisons : je pense que la fin ne résout rien ( ce qui demeure facile) et il demeure un adroit croisement de deux autres films d’horreur ! 

Le premier pour le style de narration et pour l’histoire vous est sûrement connu, il s’agit de Cannibal Holocaust. Là aussi, des journalistes vont s’enfoncer dans la jungle de l’Amazonie pour réaliser un reportage sur les ultimes tribus cannibales. Le thème du film est adroit : les journalistes commettent toutes les erreurs inimaginables face à ces tribus. Ils n’approchent pas du piège à loup, ils y mettent la tête. Le terme verra le dernier membre des journalistes filmer le sort de sa campagne, puis tomber devant la caméra, inanimé.   
Le talent de Ruggero Deodato, le réalisateur, demeure de prendre un ressort du cinéma italien de l’après guerre, le néo-réalisme en filmant caméra sur l’épaule, méthode qu’il tient de Roberto Rosselini. Nous sommes donc aux côtés de des journalistes, nous sommes impliqués de manière étroite, viscérale même, et il s’agit là de la plus grande réussite du film, qui a marqué bien des esprits.


La seconde influence vous est moins connue, il s’agit des forces du mal d’Ernesto Gastaldi. Ernesto Gastaldi demeure un des meilleurs scénaristes italiens, capable d’écrire un scénario complet en une semaine, doué pour réviser les scénario qui posent problèmes. Il demeure excessivement talentueux et il peut s’adapter à tous les genres, tous les courants porteurs du cinéma de genre italiens, et bien plus encore. Il a seulement deux réalisations à son actif, la première demeure Libido (1965) puis cette seconde en 1982. 

  Le film raconte l’errance d’une petite poignée de personnages dans une forêt. Des dissensions se révelent et chaque personnage n’est pas ce qu’il semble être, le vernis tombe et les conflits les révèlent ainsi que les secrets compromettants. En outre, il y a une force maléfique qui semble rôder dans la forêt : ils perdent leur repères, ils sont désorientés et ils font face à une funeste présence qui n’est pas clairement montrée. Le grand talent de ce film modeste et sans budget est d’exploiter les profils psychologiques des protagonistes, une grande spécialité de Gastaldi. 
 

Le film reprend des passages de Libido, pour illustrer une intrigue d’un personnage mort il y a quelques années, Christian, et dont le testament oblige les personnages à se rendre dans cette forêt. Mais, le point commun avec le projet Blair Witch demeure cette spirale dans la forêt, la présence maléfique furtive et la forêt qui semble ne pas vouloir laisser sortir les personnages. 

Voilà, vous superposez ces deux films et vous vous retrouvez avec un résultat étrangement proche de celui de Blair Witch. Ce qui est amusant, c’est que la presse (Mad Movies, L’Ecran Fantastique) a remarqué le premier emprunt assez flagrant, ce a quoi un des deux réalisateurs a répondu que oui, il avait vu Cannibal Holocaust, mais non il n’y avait rien d’intentionnel (ce dont je doute vu que les acteurs ont également été priés de se faire discrets…). En revanche, personne n’a fait le lien avec le film d’Ernesto Gastaldi, qui est pourtant étrangement proche lui-aussi de la sorcière de Blair, dont on ne sait rien au final ! Il est vrai que les forces du mal demeure un film à la carrière discrète, mais cela est indépendant de sa qualité car il s’agit d’un film intéressant qui combine les talents de son metteur en scène/scénariste et des acteurs.

Il était temps de  rendre hommage à cette influence (ou  cette  coincidence  troublante), d'autant que  ni  Mad Movies ni  L'écran fantastique ne l'ont  notée ! Il y a eu un projet blair witch 2, qui est un sacré ratage au concept boiteux (et accessoirement un four au box-office). Un nouveau film espagnol, [rec], semble reprendre le procédé de Ruggero Deodato, réponse dans les salles puisque le film sort aujourd'hui, le 23 avril !

 

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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 08:07

Je vous remercie de votre fidélité, mais après plus de 40 chroniques chaque jour depuis le début du blog, je vais adopter un rythme moins soutenu (bien que j’ai beaucoup d’articles en réserve).

  Bien que j’écrive vite, parfois trop vite, je trouve plus raisonnable en ce qui me concerne d’adopter une parution plus espacée afin de produire des articles quelque peu meilleurs. De plus, j’ai pas mal de collaboration à effectuer et je suis soumis aux contingences de la vie quotidienne.  

J’espère que vous considérez le royaume des avis comme un lieu festif pour les films et les comics, en tout cas, telle est ma démarche ! Si vous avez un avis contraire sur un sujet, exprimez-vous, je suis très réceptif à ce propos et votre avis vaut le mien ! 

Donc, je vais alterner 3 critiques de films par semaine et 4 articles de comics sur la semaine suivante. Mais le programme sera intéressant : Mondwest, la cible dans l’œil (qui connaît ?) ou encore la vérité sur le Blair Witch project d’une part et Neal Adams de l’autre (gros morceau) ou encore Jack Kirby avec son Fourth world (autre gros morceau là aussi). Pour les comics, le but demeure bien d'arriver un jour à une actualité mais il convient pour cela de bien traiter le passé. Donc, on remonte l'histoire du comics par un fil d'Ariane, mais l'objectif est bien d'atteindre puis de chroniquer le présent, sans côté hype. Pour les films, j'ai commencé une collaboration amicale avec Psychovision, mais d'autres blogs ou sites vous serons présentés.

Certains m’ont appris que des codes informatiques bizarres parasitaient le blog. Pour ma part, je ne suis pas très fort en informatique mais en utilisant mozilla, vous ne deviez pas avoir ce type de problème.

J’espère que vous aimerez ce programme !

 

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19 avril 2008 6 19 /04 /avril /2008 08:01

3ème partie  

 

Dc comics produit essentiellement des comics pour une audience jeune, les kids. Le contenu demeure bon enfant, expurgé de toute violence et particulièrement innocent. Il s’agit d’un culte de la normalité, particulièrement surveillé par les éditeurs et qui demeure manifeste. Illustration en trois exemples.

 

1 Superman

Superman est une icône pour le public américain. Il porte haut les valeurs de la droiture morale et de l’america way of life et s’avère inoffensif pour que son jeune public puisse le suivre.  Il ne tue pas, ne jure pas, demeure le bon samaritain et ces caractéristiques vont se perpétuer parfois jusqu’à l’écœurement. Ses aventures sont particulièrement inintéressantes, et cela pendant des décennies. Aussi comme il semble que ses auteurs ont fait le tour du personnage, le ressort de Superman consiste à varier les situations de manière incongrue : Superman rencontre une sirène, Superman rencontre son double, Superman rencontre son père… Rien d’affolant pour ce personnage alors que les aventures des Quatre Fantastiques demeurent trépidantes et merveilleuses. Mais ce n’est pas fini pour Superman, tout son environnement est utilisé pour des comics, que ce soit Loïs Lane, Krypto et même le fade Jimmy Olsen. Ainsi Dc invente le marketing appliqué au comics, on rationalise chaque élément, parfois infime, du mythe même si aucun de ces éléments ne demeure intéressant !  

2 Aquaman  

S’il y a bien un personnage qui demeure intéressant par son normalisme forcené, c’est bien Aquaman ! Hybride entre une princesse marine et un gardien de phare, Aquaman est WASP, possède les attributs d’un idéal américain de la société blanche puisqu’il est blond et il ressemble à ces acteurs des séries télé comme Flipper le dauphin. Le plus amusant est qu’il finit par rencontrer une sirène d’une autre planète, Mera, qui demeure blanche et sculptural. Les histoires d’Aquaman ne seront jamais très intéressante pendant ces années-là. Jim Aparo viendra quand même lui redonner un peu d’intérêt graphique mais il faudra attendre 1985 pour que le personnage ait enfin son moment de gloire. En attendant, il lui sera arrivé bien des malheurs dont la perte de son jeune fils tué par Black Manta…  


3  Flash ou Green Lantern  

Ces deux personnages sont sensiblement les même en terme d’intérêt, leurs aventures sont mièvres et il ne se passe pas grand chose. Chaque épisode demeure un éternel recommencement et la morale demeure toujours sauve (et saine) ! Même si de grand artistes comme Gil Kaine ou Carmine Infantino s’occupent de leurs destinées graphiques un temps, leurs aventures demeurent vraiment laborieuses, leurs ennemis paraissent enfantins voire parfois ridicules ou inoffensifs. Si Spirou ou le journal de Tintin aurait fait du super-héros sous la tutelle du clergé, ils auraient été aussi anodins. Mais Denny O’Neil et Neal Adams vont exploser le titre Green Lantern en l’incluant brutalement dans la réalité et ce voile puritain va éclater !   

 

Voilà le retard et l’handicap que Dc va devoir se traîner pendant longtemps et qui demeure encore présent (à tort) dans l’esprit des lecteurs qui ne connaissent pas bien la firme.

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 08:00

2ème partie   

Il fallut un peu prés 5 ans pour que Dc se décide à bouger et réorganise sa vieille garde. 5 années, à peu prés, pour sentir le péril et installer quelqu’un qui « sente » le marché et fasse enfin preuve d’audace. Ce messie se nomme Carmine Infantino, et son travail sera de faire bouger les lignes de cet éditeur dont la faible réactivité reste aujourd’hui encore légendaire.   

 

Carmine Infantino demeure un grand dessinateur de l’industrie. Il n’est peut-être pas du calibre d’un Kirby  ou d’un Dikto mais il possède un trait élégant et soigné qui retranscrit une posture et une dimension majestueuse des personnages qu’on lui confie. On pourrait comparer son art à Gil Kane au début des années 60’, avec le dynamisme en moins. Il a participé à l’avènement du silver age mais sa légende ne s’arrête pas à ce fait marquant.   

Tout d’abord, il a une vision claire du marché : Dc demeure un éditeur du passé aux vieilles méthodes qui s’attache à ce que le ton de ses productions soient inoffensif, pour ne pas bousculer quelque Guild of mother america, et à ce que les héros soient mis en valeur, l’approche apoléonienne donc. Mais les comics de Dc paraissent figés et plus du tout haletant.  La chance extraordinaire dont bénéficie Dc depuis le débuts de ses grandes icônes demeure que celles-ci sont adaptés au cinéma (les sérials de Batman & Superman, le cartoon de Superman par les frères Fleicher) ou à la télévision ( le Superman de George Reeves). Justement, les années 60' sont celles de la série télé Batman qui popularise le personnage mais l'enferme dans une candeur mièvre. Même si la série fut un retentissant succès dans ses débuts, elle permit de faire connaître le personnage de Bob Kane à une échelle mondiale.  

Carmine recrute dans le monde du comics les talents disponibles. Justement il puise dans les forces vivres de Charlton comics qui s’est essayé aux super- héros avec la ligne « action héroes » mais avec un résultat commercial faible. Il s’agit donc d’une vague créative sans précédente qui atterrit chez le plus vieil éditeur de comics et qui va revitaliser quelque peu le genre : Denny O’Neil, Pat Boyette, Jim Aparo, Steve Skeates, Steve Dikto ou encore Dick Gordiano.   


Des nouvelles tentatives et des nouveaux titres vont fleurir, citons the Creeper ou Hawk & Dove, mais l’explosion créatif et le retour du sensationnel vont vraiment être manifeste avec l’arrivée d’un nouveau talent qu’il convient de considérer comme une légende des comics : Neal Adams !

Note :  Afin de parfaire votre connaissance  de cette période cruciale de la firme,  je vous renvoie aux prodigieux articles de  Francis Saint  Martin consacré  à Carmine Infantino  paru dans  Scarce  no  64 et  65.  Ils sont passionnants , instructifs et  il elate en détail  les péripéties de cette période,  du grand art  !

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17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 08:00
 1ère partie

Dc comics demeure le numéro 1 de tous les éditeurs. Ses personnages sont les plus connus et ils rencontrent un grand succès dans les autres médias, Dc a revitalisé le genre des super-héros et ceux-ci s’adressent au plus large public possible. Mais si Dc demeure un géant des comics, un petit ogre en devenir s’apprête à dévorer son royaume, le plus cocasse est que Dc tient cet éditeur comme insignifiant et le tient dans son giron. 

 

Dc comics demeure la firme qui a le vent en poupe, la compagnie possède les plus grands personnages, elle emploie de très bons artistes et ses éditeurs qui dirigent la destinée et les histoires de ce qu’il faut bien nommer des icônes, sont issus des pulps. Dc se tient dans le droit chemin depuis le rappel à l’ordre du sénat américain dans les années 50’. Dc n’avait pas moufté, et il faut avouer que ces comics n’avaient rien de subversifs.

Aussi les comics que proposait Dc dans cette première années 60’ demeure statique, surannés et terriblement répétitif. De manière assez amusante, on peut les comparer avec nos propre Bd franco-belge telles que le journal de Tintin ou autre Spirou. Les histoires ne véhiculent pas de nocivité ou de thèmes trop adultes, la droiture morale des héros demeure manichéenne et les méchants sont vraiment caricaturaux. 
L’événementiel s’accommode mal de la routine, et Atlas devenu Marvel vient tondre la laine sur le dos de Dc, de manière assez cocasse. Martin Goodman a subi un sérieux revers en s ‘alliant avec une société de distribution véreuse. Lorsqu’elle fut coulée, ce fut une partie de la trésorerie, la distribution d’Atlas et même la survie de la société qui fut ébranlée par l’affaire. Goodman se contenta de sauver les meubles, ou plutôt les restes d’Atlas. Il fut contraint d’opérer un deal de distribution avec Dc qui ne prenait en charge que 8 petits titres d’une firme exsangue dont l’avenir demeurait incertaine. Mais au cours d’une fameuse partie de golf avec ses partenaires distributeurs, ces derniers se ventèrent du succès de la Jla, et Goodman ordonna à Stan Lee, qui végétait dans ses bureaux réduits avec un staff compressé au minimum, de faire de même.  

Ainsi Marvel eut la chance d’avoir les grands talents que sont Jack Kirby, Steve Dikto ou encore Dick Ayers encadrés par Stan Lee, dialoguiste d’exception. Il s’en suivit dés lors un jaillissement de concepts, de personnages et d’aventures de génie qui permirent à la compagnie d’exploser. Certes, Marvel n’avait que 8 titres pendant quelques années, bien que Dc demeurait leader en volume global de vente, mais le fandom lui était acquis.  

Ce fut la grande force de Marvel, avoir revitalisé le genre super-héros en le rendant plus humain, enfin dynamique et attachant. Le suspens, les aventures haletantes étaient chez Marvel et les éditeurs de Dc n’y comprenaient pas grand chose. D’ailleurs, ils n’avaient même pas perçu le talent de Kirby qui était chez eux après 1956 jusqu’ à 1958. Il s’agit là de la situation commerciale d’un nouvel acteur qui dévore le géant en place figé dans son fonctionnement et sa logique interne qui s’est coupé du marché.

   Une nuance toutefois à cette situation un peu manichéenne, les comics de Dc ne sont pas mauvais et ils recèlent certainement quelques bons moments, mais en terme de plaisir de lecture, ils font pâle figure par rapport à Marvel dont Stan Lee exhorte les fans à ne lire que des comics marvel et à ignorer la concurrence. Aussi le distingué compétiteur  paraît subitement accuser une génération de retard.   

Mais la situation va évoluer avec d’abord un plus grand réseau de distribution pour Marvel puis la réaction de Dc en nommant un éditeur en chef qui va enfin faire bouger les choses : Carmine Infantino.

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