L' année 1988 fut bel et bien celle du désastre pour la Cannon.
Pourtant, cette année fut celle d’un vrai carton arrivé un peu par hasard pour la firme, un certain Bloodsport avec une nouvelle star nommée Jean-Cl&aude Van Damme allait relancer très durablement le film d’arts martiaux à l'occidental pour des années à venir ! Notre firme vivote avec des projets initiés les années d’avant. L’heure est à la restructure, à l’arrivée de nouveaux partenaires financiers dans cette société largement faillitaire.
Contre toute attente, cette reprise vint de France et d’une banque publique, le Crédit Lyonnais, qui investissait alors un peu à tout va, et surtout avec n’importe qui dont Gian Carlo Parretti et Florio Fiorini. Cet étrange duo, en fait des arnaqueurs de très haut vol, rachetèrent donc la société Cannon à Golan et Globus (mais surtout leurs créanciers) pour 200 millions de $. Il ne s’agit que d’une étape dans le vaste plan de conquête de ce financier italien très controversé puisque son but demeure l’acquisition de la M.G.M. Entretemps, Gian Carlo Parretti vide la Cannon de son catalogue de films, certainement ses actifs les plus rentables, les revend, de même que toutes les infrastructures immobilières du groupe et, au bout de quelques mois, imbrique des montages immobiliers parmi les plus hasardeux qui soient. Ainsi une holding cache une multitude de holding et la comptabilité est noyé jusqu’à devenir nébuleuse.
Paretti et Fiorini, avec une style décomplexé, évinça la quasi-totalité de l’équipe économique et comptable de la firme mais en plus, Parretti nomma sa fille de 21 ans à un poste –probablement fictif- à hautes responsabilités. Son style de nabab ravageur, avec moult petites amies à qui il offrit des cadeaux somptueux, ou encore son train de vie démesuré ne l’empêcha pas d’acheter la M.G.M en 1990, afin de la dépouiller de son catalogue et de ses biens, mais le gouvernement français bloqua net sa ligne de crédit.
(Bloodsport, le seul véritable hit de la Cannon !)
Son petit empire se brisa net, les autorités de régulation américaines enquêtèrent, suivi par une plainte du Crédit lyonnais et notre nabab passa la décennie suivante à se défendre en vain lors de procès qui le mena en prison. La Cannon ne fut qu’une étape lors de sa courte mais tapageuse ascension et il fut estimé, à ce moment là, que le catalogue historique de notre firme ne valait finalement pas grand-chose…
Pour la M.GM, aucun film ou presque ne fut produit, voilà qui explique le hiatus de 6 années entre les James Bond interprétés par Timothy Dalton et ceux de Pierce Brosman. Une triste fin pour cette firme pour laquelle ses deux dirigeants plaçaient de si grands et démesurés espoirs. On estime la fin définitive de la Cannon group en 1994.