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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 08:00


Coup de maître au service de sa majesté, qui joue astucieusement d’une relative homonymie avec Au service secret de sa majesté, n’a pas encore rencontré la reconnaissance critique de la génération actuelle de cinéphiles. C’est à la fois regrettable et injuste tant ce film demeure à la fois le meilleur de Richard Harrison comme celui de la splendide Margaret Lee. Avant de lire ou de relire cet article, je vous invite plus que volontiers à aller voir sur Nanarland le génial documentaire/interview que le site a monté sur cet acteur, au parcours époustouflant et à la carrière abyssale.




L’histoire commence par une parodie de western, un acteur de second plan nommé Lang (Richard Harrison), est choisi par de mystérieux personnages aux allures louches. L’acteur demeure raté, il enchaîne des rôles miteux et a même commis quelques larcins. Il reçoit une belle somme dans le but de rencontrer le commanditaire. Il rencontre donc Bernard, joué par Adolfo Celli (considéré en Italie comme un Jean Gabin), qui l’engage pour une mission insensée : il demeure le sosie d’un directeur de banque de la Brink ‘s et il doit participer à un casse.



La réalisation demeure impeccable, elle est signée par Alberto Lupo, un cinéaste capable dont il s’agit de la meilleure œuvre connue. La musique signée Fransisco De Masi participe au rythme du film en le dynamisant, le générique de début demeure innovant. Bref, il s’agit d’un film qui se permet des audaces et cela lui permet d’atteindre une réelle qualité. Il s’agit de l’exemple même du film oublié qui mérite pourtant d’être redécouvert.

Mais l’essentiel du film demeure le scénario lui-même, qui est un scénario dit « à tiroir » où tous les personnages ont une part sombre, lequel trahi les autres ? Coup de maître au service secret de sa majesté vous permet de passer un bon moment, grâce au travail de solides professionnels et il permet même de considérer les capacités d’acteur du héros incarné par Richard Harrison, que je pensais être un acteur des plus médiocres.

Or, il se révèle être très convainquant dans le film et même, il livre une prestation très soignée. Je vous suggère d’aller consulter les archives de Nanarland pour découvrir la carrière des plus pittoresques de cet   acteur qui symbolise à lui-seul l’effondrement du cinéma B italien. De plus, il y a Margaret Lee, une bombe qui fut la doublure de Marylin Monroe un temps et qui fit sa carrière en Italie. Elle travailla beaucoup pour un producteur singulier, Harry Allan Towers, où son compagnon de tournage était Klaus Kinski, à qui elle fut liée (dans sa biographie suréaliste, Kinski racontait justement qu'il aimait se lier avec tout ce qui portait un jupon !). Elle connut une sombre affaire de meurtres qui la conduisit en prison. Quel destin ! 

 Le film demeure hélas un grand inédit des DVD. Il fut édité par Proserpine en k7 avec, bonus somptueux, une présentation de Michel Drucker qui se fend d’un réel effort pour nous parler de séries B de cette collection !

Enfin, l’excellent Norbert Moutier a édité des fanzines de grandes qualités dont certains qui traitent de Richard Harrison, Margaret Lee et sur l’épopée de l’espionnage italien. Son site se trouve ici. Un must !

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