1 Le démon
Jack Kirby relève un challenge, il doit livrer une histoire horrifique dans le monde tranquille et béat de Dc tout en ne montrant aucun excès graphique. De toute façon, Jack n’aimait pas le gore et lui et Stan Lee avaient déjà réalisé le même type de performance lors de l’ère Atlas où des monstres démesurés venaient régulièrement envahir les pages de ces bons comics.
Le démon demeure une créature utilisée par Merlin l’enchanteur qui l’a lié au démonologiste Jason Blood. Celui-ci hérite des cas les plus inexplicables qu’il doit percer puis combattre en faisant appel à son double maléfique déterminé : le démon Etrigan. Non seulement les menaces sont époustouflantes, mais Jack Kirby utilise toutes ses compétences graphiques pour nous suggérer l’indicible, les limites de l’appréhension humaine en ce qui concerne les monstres et la manifestation de leurs pouvoirs maléfiques.
Même si l’ère de Jack Kirby demeure excellente, le personnage de Jason Blood et le lien qui le lie à Etrigan, un démon majeur, sera le sujet d’excellentes séries par Alan Moore, Alan Grant et surtout Garth Ennis. Il donneront plus de chair au personnage que le grand Jack, tout en lui insufflant l’ingénieuse idée de le faire parler en rîmes. Mais aussi, ils se permirent davantage de violences graphiques.
Une fois de plus, quelques personnages secondaires seront exploités comme Klarion le garçon sorcier, habilement qui plus est par Grant Morrison dans ses 7 soldats. Encore une fois, Jack Kirby a laissé un legs créatif immense que Dc rationalise et exploite toujours.
2 Kamandi
Kamandi demeure une œuvre très grand public de Jack Kirby, peut-être pour rassurer les éditeurs de Dc qui veulent un hit commercial. Justement, Kamandi le dernier garçon sur terre durera 40 numéros mais il ne sera pas le sommet créatif de Jack et les influences sont manifestes.
La meilleure histoire demeure le puissant. Kamandi arrive avec ses alliés dans un étrange territoire où des gorilles volent lamentablement par la grâce de catapultes. Il s’aperçoit qu’il s’agit d’un rituel afin de se montrer digne du puissant. Le puissant demeure vénéré par les gorilles car il a accompli, lors du grand désastre, des efforts inouïs afin d’empêcher la destruction totale de la terre. Les gorilles veulent accomplir les mêmes épreuves afin de prétendre à l’héritage. Kamandi et ses amis parviendront à accomplir ces épreuves et ils accéderont au temple du puissant. Il s’agit en fait du costume de Superman. Quand un artiste de légende, Jack, rend hommage à un personnage de légende, Superman, il en résulte une grande histoire, à mon avis la meilleure du cycle Kamandi.
Même si ces histoires sont moins brillantes que le Fourth World, elles demeurent encore très intéressantes mais il convient de finir l’aventure de Dc avec les ultimes aventures que Jack délivrera chez Dc.
Note : *L’identité de celui-ci demeure surprenante et elle vous sera révélée dans le prochain article.