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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 07:22

1ère partie

Afin de clore cette fin de saison pour le Royaume des avis, je prends donc des vacances jusque fin octobre, j’ai choisi de vous entretenir de ce personnage que j’ai connu pendant la première année de ce blog, une belle découverte, et des rencontres intéressantes qui en ont découlée.

 

FANTAX-n-1.jpg

 

Tout d’abord, et très honnêtement, je ne connaissais pas Fantax.
Je n’en avais jamais entendu parler, et je ne pense  pas non plus avoir eu sous les yeux un visuel de ce personnage haut en couleur.
C’est un ami collectionneur, Jean-Marc Vovau, qui m’en a parlé le premier. Ce fut d’ailleurs un sujet parmi tant d’autres et ce fut bien plus tard que je lui demanda de qui ou quoi il me parlait au juste.
Il m’a donc montré la pile de ses vieux exemplaires et je dois avouer que ce fut un choc, un gros.

 

bd-sup.jpg

 

Bien que rétro et daté, Fantax présentait une énergie et une particularité telle que, en un instant, je fus emballé. Je lui emprunta le BD Sup’ spécial Fantax, un exemplaire de référence, ainsi que le premier et unique fanzine les amis de Chott, très bon lui aussi, et je pris immédiatement connaissance de ce personnage, mais surtout de l’histoire de son créateur, Chott alias Pierre Mouchot, dont la carrière fut encore plus retentissante…

Je rédigeai donc une série de deux articles, plus un troisième mettant en évidence le lien entre Fantax le personnage et Fantask la revue. Le petit-fils de Pierre Mouchot, Tanguy, prit connaissance de l’ensemble et il me laissa deux mails, auxquels je répondis.
Il m’apprit alors qu’il s’apprêtait à republier les œuvres du personnage phare de son grand-père et nous nous rencontrâmes, puisque nous habitons dans le même département. Je rencontra également sa tante, la fille de Pierre Mouchot, afin de préparer un article paru dans Scarce no 72.

 

scarce72.jpg

 

Tanguy me relata ses souhaits : sortir des intégrales en dos toilés comme il l’entendait et sa tante, pour sa part, voulut retracer le plus fidèlement possible la vie de son père en lui rendant hommage par delà les décennies.

 

Rappelons que Chott lança Fantax, que la revue eut du succès, que Fantax était réellement sensationnel, captivant mais aussi, il est vrai, assez violent. Trop pour la commission de la jeunesse qui, par le relais d’une association, conduisit Pierre Mouchot à affronter 6 procès à la suite, les 5 premiers étant en sa faveur, et la condamnation du sixième fut sursis par une amnistie en raison de très hauts faits de guerre durant la seconde guerre mondiale (la vie de Pierre Mouchot était réellement incroyable). Ceci, ainsi que l’échec de la seconde série datant de 1959, le conduisit à une retraite du monde de la bd pour une seconde et dernière carrière de restaurateur de tableaux.

 

 

fantas-petit-format.jpg

 

                            (la seconde et intéressante série, au format tascabille)

 

Pierre Mouchot, probablement épuisé et affecté nerveusement par ces procès dans lesquels il s’est énergiquement défendu, mourut hélas trop tôt, en 1967. Il n'a pu se douter que, pour des fans de la première heure, Fantax occuperait toujours une place majeure, que la BD deviendrait le neuvième art et que sa place de pionnier serait peut-être en passe de lui être reconnue…

 

M-daillon-Pierre-Mouchot-petit.jpg

 

Les premiers hommages de fans, ces jeunes garçons qui avaient sans doute bien grandi mais qui n’ont jamais oublié Fantax, s’étaient mis à contacter la famille de Chott, sa veuve et sa fille, et quelques premiers articles parurent ici ou là.


Ils soulignèrent à la fois le caractère excitant et sensationnel du personnage, une exception dans la bande dessinée française, mais également de l’injustice scandaleuse que dut subir à 6 reprises Pierre Mouchot.

Ce fut notamment Henri Fillipini dans Hop ! 16 et 17, Gérard Thomassian dans ses remarquables archives qui a accompli un travail de très haut niveau, le fanzine belge Kirby dans son numéro 17, BD sup’, les amis de Fantax et aussi le petit bédéraste de Norbert Moutier.
Fantax avait ses fans. Citons cette première génération d’enfants des deux côtés de la méditerranée, des supporters fidèles, mais également des fans chez des artistes plus connus tels que Mandryka ou Moebius lui-même !

Décidément, si Fantax n'était pas connu de la génération Strange/Lug, son souvenir était encore très fort chez les lecteurs de la première génération. Il est possible que si vous demandiez à un parent ou à un proche né à la fin des années 30 il connaissait Fantax, il vous répondra probablement par l'affirmative.

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