3ème partie
Starcrash fut donc tourné dans des conditions éprouvantes pour Luigi Cozzi.
Il fut obligé de mixer des éléments à la Ray HarryHausen pour présenter constamment un univers merveilleux qui emmène ses spectateurs dans des contrées qui donnent le change avec StarWars.
L’histoire suit donc Stella star qui est arrêtée pour contrebande.
On lui propose, à la place de la prison, d’aider l’empereur dans sa lutte contre le maléfique Zarth Arn qui tente de soumettre l’univers tout entier avec son arme mystérieuse.
Stella star et son robot doivent donc retrouver une première expédition en parcourant pour cela tout l’univers. Chaque étape recèle des péripéties et des pièges dangereux comme ce robot féminin géant que contrôle la gironde Nadia Cassini, ou encore les hommes cavernes dans la planète où se trouve le fils de l’empereur joué par notre futur sauveteur en maillot de bain.
Une fois les alliés rassemblés, il n’auront pas d’autre choix que de livrer bataille contre Zarth Arn et son vaisseau en forme de main spatiale (!).
Là, le mentor du prince joué par Marjoe combat avec des sabres lasers contre des automates animés en image par image. Akton meurt à la suite du combat mais avec une attitude qui nous ferait penser à Obiwan Kenobi, encore un emprunt.
Mais cette intervention ne suffit pas et les forces de l’empereur envahissent le vaisseau en forme de main, opération qui se solde hélas par un échec. Aussi l’empereur n’a plus d’autre choix que de tenter son ultime recours : le choc des étoiles.
Nous sommes tous d’accord, Starcrash n’est pas un grand film qui fera de l’ombre à StarWars. Il s’agit d’un pur film d’exploitation destiné à trouver un écho financier au succès du film de George Lucas.
Toutefois, concevoir et réaliser Starcrash fut une performance que je salue, tant les difficultés furent innombrables pour Luigi Cozzi. Il voulait faire son propre film au milieux des étoiles, et il a saisi la seule chance qui s’est présentée à lui.
Il dut affronter de grands défis logistiques, il n’eut pas de rallonge budgétaire, ses techniciens des effets spéciaux devaient livrer des prouesses sans ordinateurs ni le savoir faire de leurs homologues américains. Il y eut aussi ce producteur qui faillit arrêter le tournage maintes et maintes fois.
L’éclairage des effets spéciaux est donc saturé de couleurs vives, généralement or, rouge et bleu, ce qui est assez insolite pour un décor spatiale mais qui, en regardant de plus près, demeure une tradition depuis Mario Bava et son assez réussi Planète des Vampires.
Une petite touche baroque qui demeure assez arty et originale en définitif. Il s'agit en quelque sorte de la touche ou patte italienne.
Dans ces conditions, on peut saluer le travail de Starcrash qui proposa un film décent, axé sur la féérie et qui se laisse regarder avec une âme d’enfant, ou mieux, avec son fiston.
Enfin, Starcrash reste pour moi un mystère sur un point, quoique celui-ci fasse écho à l’étrange composition du casting : c'est la présence l’oscarisé musicien britannique John Barry.
Très grand compositeur confirmé, titulaire en poste de la musique des James Bond ou d’autres films prestigieux, John Barry se retrouva donc à œuvrer pour Starcrash le plus tranquillement du monde. Un monde à l’envers d’ailleurs !
Je ne sais toujours pas, à l’heure actuelle, comment Luigi Cozzi et son producteur ont pu obtenir sa participation qui est, au passage, très bonne.
Luigi Cozzi poursuivit sa carrière de réalisateur avec difficulté, tant le nombre de producteurs indépendants se raréfia en Italie. Il étaient presque 200 quand il fit Star Crash, il ne sont désormais plus qu’une petite poignée désormais en Italie.
Cozzi vendit donc son film suivant, Contamination, avec la promesse de faire des scènes aussi gores qu’Alien mais il plaça quand même une ou deux séquences qui font écho à son amour pour la S.F.
Il hérita également de la version Hercule made in Cannon qui opposa Lou Ferrigno face à des menaces olympiennes matinées de SFX pour plaire aux kids américains. Malgré le relatif succès du premier opus, il dut bricoler dans les pires conditions une suite faite de chutes d’un autre film avec Lou Ferrigno.
Puis il tourna encore quelques films d’horreurs avec des budgets de plus en plus faibles jusqu’à l’extinction définitive du cinéma de genre italien à la fin des années 80.
(édition dvd de Starcrash qui contient une foule de bonus et la fausse suite !)
Luigi Cozzi tient actuellement une boutique de cinéma fantastique nommée Profondo Rosso, qui appartient à son ami Dario Argento, au cœur de Rome.
Triste destin pour un réalisateur qui voulait tant emmener ses spectateurs parmi les étoiles.
Il y aura réussi au moins une fois.
Bonus : le trailer ! Je vous recommande également d'aller consulter l'article de Starcrash sur Nanarland !!