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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 09:26
Lucio Fulci avait connu un échec en salles avec son dernier film, le très bon Emmurée vivante. Il végètait au purgatoire des réalisateurs TV pour réaliser des shows de peu d'intérêt et même un documentaire sur la technique de la voile ! Mais un grand succès dans le domaine de l'horreur est annoncé : la suite du fameux Nuit des morts-vivants et les producteurs italiens, fins margoulins, s'affolent. Il va donc en résulter cet excellent film qui s'inspire de son modèle pour lui faire de l'ombre, un cas unique !
affiche-francaise.jpg

Fabbrizio De Angelis est un producteur qui veut voir son retour sur investissements, aussi il saisit l'occasion de la nouvelle vague de zombies portée par le leader américain, Dawn of the dead coproduit par Dario Argento. Pour mettre en marche sa production, il va contacter un efficace scénariste, Dardano Sachetti et sa femme Elsa Briganti, puis il fait faire une affiche de production,  il se rend aux marchés du film pour prévendre son film et amasser l'argent qui lui permettra de financer son produit. Une fois qu'il a l'argent, il en garde une part, puis il met sur pied une équipe pour boucler le tout. Sa bonne idée aura été de contacter Lucio, après la défection de Castelari, qui végète malgré son talent et son tempérament. De Angelis a été impressionné par l'emmuré vivante, ses qualités techniques, et son inclination morbide. Alors il réunit Lucio Fulci et son crew technique pour le film. Fulci revoit le scénario de Sachetti avant le tournage car il est excellent pour visualiser le script et en appréhender les défauts.

Le tournage se fait sans problèmes majeurs mais le casting n'est pas de première main. Il y a Luigi Conti, alcoolique notoire, puis Ian MacCulloch. Un cas ce MacCulloch, c'est en quelque sorte le Roger Moore du Z. Il n'a pas plus de trois expressions d'acteur dans son répertoire, et il regarde les pires atrocités avec le regard perdu d'un quidam qui ferait la queue à une caisse d'un supermarché ! Saisir les plans où il cache sa calvitie demeure un des petits plaisirs du fan du film. Richard Johnson demeure le nom prestigieux de ce film, il intérprète avec beaucoup de conviction le médecin confronté à l'impossible qui cherche une raison à ce cataclysme au lieu de fuir. Une rumeur laisse entendre que Lucio et son équipe tournent à toute vitesse pour boucler le tournage afin de profiter du cadre idyllique du tournage !affiche-italienne.jpg

Idyllique ? Pas pour les protagonistes de l'histoire, jugez plutôt :
Un bateau de plaisance parvient au port de New-York mais il semble ne pas avoir de membres à bord. La police fluviale l'accoste et les deux policiers sont attaqués par un gros zombie, celui de l'affiche française, qui criblé de balles, tombe finalement dans l'eau.
La police fait une enquête, de même qu'un reporter et la fille du propriétaire du bateau. Tous les indices mènent vers Matul, aux Caraïbes. Un petite île perdue que les protagonistes vont rejoindre en louant un bateau dont les propriétaires ont assez peur de se rendre là-bas. Lors d'une baignade, une des deux femmes se fait attaquée par un zombie ! Il s'agit d'une scéne réellement stupéfiante qui confronte un cascadeur et un vrai requin ! Une performance jamais égalée par aucune autre production, même Holywoodienne !

Arrivé sur l'île, ils s'aperçoivent qu'une sorte d'épidémie a ravagé l'île et que le dernier point de civilisation semble être une vieille église en bois qui sert de dispensaire au médecin local. Ce dernier leur demande d'aller chercher sa femme qui se situe à l'autre bout de l'île, et de la ramener avec la voiture au dispensaire. Mais, est-il encore temps ?zombi2.jpg

Or, les zombies ont déjà investi cette partie de l'île et le sort de l'épouse sera l'un des plus authentiquement gore que l'on ait jamais vu. Les héros repartent le plus vite possible, poussé par un puissant instinct de survie.
Sur le chemin, un zombi traverse la route et en l'évitant par réflexe, ils se trouvent à mi-chemin du seul salut provisoire : le dispensaire !
zombies-nuit.jpg

Quand les survivants arrivent au dispensaire, l'épidémie est à son summum, tous les cadavres de l'île se lèvent et vont agresser les vivants. Pire, ils convergent vers l'ultime lieu qui leur résiste, le dispensaire, où se trouvent le docteur, ses assistants et des malades qui sont en train de rendre leur dernier souffle. Il y a une scène fantastique où nos héros arrivent avec beaucoup de difficultés à quelques mètres du dispensaire. Sur leurs talons, des formes spectrales des zombies se détachent et l'on entend même leur souffle roque et menaçant. La beauté picturale de ce plan est de toute merveille. Là, nos héros vont revivre un Fort Alamo version zombi qui sera gore mais épique. La représentation du péril extrême est un des points fort du film et il ne quittera plus nos protagonistes.

Une poignée d'entre eux va rejoindre le bateau et partira rejoindre le continent.
Ils se demandent si ils doivent avertir les autorités et les médias, mais ils savent qu'on les prendra pour des fous. Toutefois, le zombi du début ainsi que le policier agressé n'ont pas été inactifs puisque l'invasion de New-York est en marche...
zombi5.jpg


Voilà donc l'histoire de ce film très réussi. Sa structure repose sur le thème du piège. Une fois que les quatre héros posent le pied sur l'île malgré les avertissements, ils sont exposés au risque. Pire, en allant chercher la femme du médecin, ils traversent l'île pour une odyssée de l'horreur et du péril. Enfin, quand ils atteignent finalement sur leur moyen de fuir le l'île, le bateau, ils se rendent compte que le péril sera partout !

Ce sentiment d'angoisse est fabuleusement distillé par Fulci et, quand il se concrétise, le choc du gore et de la violence demeure total. Les personnages meurent dans la douleur, les zombies sont bien la personnification de la mort, ils n'ont que pour seul réflexe d'agresser les vivants.
Un autre point de détail qui demeure très intéressant, les héros entendent ,quand ils sont sur le chemin de la maison du docteur, les tam-tam des rituels vaudous. On nous explique que les habitants sont partis de réfugier sur une partie de l'île. S'agit-il du lieu où tout à commencé ? La clef du mystère se trouve la-bas ? Cet élément à toujours été occulté par les critiques et nul n' y a fait allusion.

Pour ce qui est de la destinée du film, le film va avoir un gros succès dans les circuits spécialisés (30 millions de $ de chiffre d'affaires). Lucio va enchaîner sur Frayeurs, l'Au-delà, puis la maison près du cimetière et sa carrière et son talent vont être reconnue.
Ce qu'il y a d'amusant, c'est que ce film qui est à la base une copie, va engendrer lui-même des copies ! Ce sera le très gore et infiniment Z Zombi Holocaust avec le sémillant mais nul Ian Mac Culloch. L'enfer des zombies se nomme en Italie Zombi 2, Dario Argento n'a pas apprécié. De fausses suites se nommeront Zombi 3, il y en aura au moins 3 !
L_Enfer_des_Zombies_Ed_Simple_200p.jpg

La superbe édition vidéo de Neo publishing qui a produit deux Dvd. Le second collector demeure fort exigent en termes de contenu !

Le génie de Lucio Fulci sera reconnu, mais aucun producteur ne viendra le chercher même si les réalisateurs connaissent son travail,  George Romero lui-même avoue avoir vu ce film !
Une nouvelle ère du film d'horreur est naît de fait, même si ses auteursn'en furent pas conscients. L'avènement de la vidéo va consacrer Lucio Fulci et lui offrir une visibilité mondiale, ainsi qu'une reconnaissance du public. Mais lui-même n'en profitera que fort peu. Les italiens n'étant pas cabables de profiter du boom de la vidéo, ils sont manquer de renouveler ce pan de leur industrie autrefois si dynamique !
Quel  dommage pour ce réalisateur d'être ostracisé pour son appartenance au domaine de l'horreur (la critique officielle a toujours eu un violent dédain pour ce genre, surtout à l'époque). Mais grâce à cette période gore, nous avons pu prendre connaissance de certaines œuvres antérieures qui sont également de premier plan.
Pour la dernière version de l'île du docteur Moreau, le premier réalisateur voulait lui rendre hommage ! En tout cas, une légion de fans (qui se renouvelle) vont apprécier le talent du réalisateur, qui doit être supplée par une bonne équipe technique pour être efficace, et celui-ci leur livrera encore quelques œuvres qui resteront !

  Pour commander le film, cliquez ici. Pour lire une autre critique afin de varier les opinions, je vous recommande psychovision. Le trailer qui suit devrait vous inciter à le faire. Enfin, je vous signale l'excellent et exigeant site française de Lucio Fulci qui demeure relativement récent : Lucio Fulci.fr !

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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 07:30

Le premier King Kong de 1933 demeure une merveille de spectateur, le film est impressionnant et il capture une sorte de magie, aussi bien que pour le thème, que pour avoir capturé l'essence d' une époque qui nous est si loin, mais aussi pour la magie de ses effets spéciaux.

 

Rappelons que le premier King Kong a fait fort, très fort même puisqu’il a réussit à ramener beaucoup de spectateurs dans les salles alors que le pays subissait une grande crise. Tout le monde voulait voir l’incroyable, voir l’impossible. Si Mélies avait déjà commencé les trucages dès les débuts du cinéma, Willis O’Brien demeure le premier roi de cet art, un génie dont les images éblouissent encore les spectateurs qui se laissent convaincre par cette essence du merveilleux. 
Ainsi, Willis O’Brien a conçu une foule de projets qui ne resteraient qu’ à l’état de synopsis particulièrement prometteurs. On aurait pu avoir des version de Léviathan, War eagles ou de nouvelles aventures de King Kong. Non seulement il s’agit à la fois de gâchis pur de talent et du destin d’un homme, mais ces films auraient été des classiques instantanés et auraient pu donner lieu à des remakes (dieu sait qu’Hollywood est anémié d’imagination). Triste destin pour cet artiste maudit…  

Justement, Peter Jackson a réalisé un remake excellent (après un pourri de De Laurentis, prétentieux qui plus est), et l’homme est un fin connaisseur de King Kong puisqu’il posséde le squelette de l’original qui mesure quelques dizaines de centimètres. Il ne pouvait pas ignorer ce projet passé et le succès de sa version aurait laisser espérer une concrétisation à titre posthume du rêve de O’Brien. Mais pour l’instant, il n’en est rien…

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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 06:30

Bonjour à tous !
Des problèmes d'ordinateur, plus exactement d'unité centrale, m'empêche de poursuivre la publication d'article pour un temps non défini. Je reprends donc, provisoirement, d'anciens articles en espérant revenir au plus vite avec Mr Manatane ou encore Frank Cho. A très bientôt !


Voici un film sur un requin qui suit les sinuosités d’un serpent de mer depuis plus de dix ans ! En fait, il ne s’agit pas d’un film de requin "habituel", quoique les carcadons charcharias des dents de la mer ou de la mort au large étaient dèjà big size, mais voici une espèce encore plus impressionante et plus mortelle : le carcaradon megalodon !

Steve Alten demeure un écrivain américain qui suit le sillage de Stephen King ou encore de Michael Crichton. Il trouve une idée intéressante et spectaculaire, ayant trait aux bizarreries de la nature ou aux digressions technologiques, pour proposer une aventure choc qui imlplique le lecteur avide d' histoires à sensations fortes. Justement, la paléontologie lui fournit une idée excellente : les megalodons étaient de grands prédateurs, au temps préhistoriques, notamment de requins blancs. Ces monstres de l’âge préhistorique étaient aussi grands qu’un autobus, et leurs mâchoires sont à l’avenant !

Ce qu’il y a d’amusant, c’est que des petites firmes (dont la redoutable et bacleuse Nu-image) ont produit trois films à Megalodons. Le premier nommé SharkHunter voit le héros, Antonio Sabato jr (le fils d’un acteur à films d’actions italiens dans les années 70’), chasser le megalodon à coups d’harpons lancés par un sous-marin ! La Nu Image a tâté du megalodon avec le troisième volet de sa piètre saga shark attack. Ce troisième tome de cette sèrie  voit des un megalodon mère venger son bébé attiré par des câbles sous-marins à haute tension. Le scénario est nul, le film est ridicule, typique des moindres efforts que fournit cette firme… Le troisième film se nomme simplement Megalodon, il est égalment faible car les producteurs ont coupé les moyens au réalisateur alors…

Donc, on peut espérer qu’un jour la production Meg surgisse un jour avec un scénario béton et, rêvons tous ensemble, un talent du calibre de Steven Spielberg !

Note : Je dédie cet article à mon ami Damien, le plus fervent fan de films de requins que je connaisse. Il est capable de distinguer précisement quelle espèce de requins est utilisée dans chaque film, et il m'a parlé avec jubilation du projet de Meg lors de notre première rencontre il y a presque dix ans !

Pour avoir un aperçu des films à Megalodon, rendez-vous sur le
site Agressions animales, la référence absolue !
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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 05:00

Après Andy Capp, je reviens sur le second comics strips que je juge indispensable.

Hägar Dünor a connu, lui aussi, une parution sporadique dans différents journaux, peut-être le journal de Mickey mais je ne me risquerais pas à le confirmer ainsi que dans la publication en albums chez quelques éditeurs de chez nous. Quel dommage, Hägar Dünor est un comics strips excellent et je compte bien vous le démontrer !


Hägar Dünor  est né en 1973 sous le titre d’Hägar the Horrible.

Son créateur, Dick Brown, était un illustrateur né en 1917 à New-York.

De son véritable nom, Richard Arthur Allan Brown, ce dessinateur a passé la majeure partie de sa carrière à œuvrer dans des œuvres diverses qui ne nous sont hélas pas connues ici. Dick Brown a notamment travaillé pour Newsweek et en qualité d’illustrateur publicitaire.

Toujours est-il qu’en 1973, il parvient à faire publier sa création la plus fameuse, Hägar Dünor.

Le strips devient vite un succès.


Il faut dire que les aventures de ce barbare faignant, bourré de défauts, entourés d’incapables qui forment son équipage proposent une hilarante métaphore de l’homme moderne, son lecteur adulte, qui peut probablement se reconnaître dans ce portrait, lui ou alors un de ses proches !


Si Hägar Dünor est invincible lors des combats, ou alors réputé tel quel, il se fait grugé par son équipage, parfois humilié par ceux qu’il envahit et qui le vainc par la ruse ou encore, il a la malchance de se faire défaire par ceux qui possèdent un peu plus d’intelligence que lui, c’est à dire presque tout le monde.


Ce droit au bonheur ne serait pas total si Hägar Dünor n’avait pas dans son doux foyer son pire dragon, sa propre épouse Helga avec laquelle il n’a rien à dire et même, qu’il préfère fuir.

Hägar Dünor a quand même un fils Hamlet, relativement peu digne puisqu’il préfère la réflexion à l’action ainsi qu’une fille, Honi, une bimbo qui sort avec les pires prétendants qui soient ce qui a pour effet de désoler son père.


Aussi, pour fuir sa famille et surtout son épouse, Hägar Dünor demeure donc un féroce viking qui part de conquête en conquête dans l’espoir de ne revenir que brièvement chez lui. Voilà donc l’explication définitive du mythe des viking conquérants danois, explication made in Dick Brown.


Hägar Dünor fut un succès, un vrai, puisque la série fut traduite dans près de 1900 journaux à travers le monde ! Le personnage servi en outre dans de très nombreuses compagnes publicitaires, notamment de fameux spots de publicités pour la bière et on lui compte même un dessin animé au format d’une demi-heure.


Hägar Dünor, comme son lointain descendant amorphe Andy Capp avec lequel il partage l’humour et certains problèmes conjugaux, ont largement ouvert la voie à certains personnages qui connaissent un grand succès de nos jours tant ils sont perclus de défauts. Ainsi je ne peux m’empêcher de voir chez Homer Simpson ainsi que Jean-Claude Convenant certaines similitudes dans le profil psychologique !


En France, Hägar Dünor a donc été publié de manière disparate, en passant du journal de Mickey autour des années 80, en même temps que dans l’écho des savanes ainsi que dans diverses publications en albums. Vous pouvez ainsi trouver ses aventures, en occasion chez Dargaud en encore les éditions du Fromage (un éditeur indispensable pour les premiers albums de Deadman ou la créature des marais) mais encore chez les éditions Grenatori.

Il y a même un site français qui honore notre débonnaire Hägar !

Toutefois, et mille fois hélas, après avoir enfin trouvé la gloire avec son personnage, Dick Brown est mort en 1989 après avoir pris sa retraite, probablement pour raisons de santé, un an plus tôt. Il est dit, ici ou là, que son personnage fétiche lui ressemblait quelque peu et que lui-même avait parfois le même caractère…

Ce fut donc son fils Chris qui lui succéda !


Bonus : un extrait du dessin animé, en v.o de Hägar Dünor qui retranscrit habilement les qualités du comics strip !

Merci aux nombreux autres sites/blogs à qui j’ai emprunté les illustrations !

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30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 08:10

Batman a connu ses meilleures histoires sous l’égide de Frank Miller, il s’agit d’un fait connu. Cette période d’or a eu lieu en 1986 et, après, les mensuels dédiés à l’homme chauve souris ont continué, à raison de 3 puis 4 titres mensuels.

Mais si il y a bien une histoire qui mérite d’obtenir une reconnaissance, qui serait d’ailleurs bien tardive, est bien cette histoire réalisée de main de maîtres par Doug Moench et Paul Gulacy. Voyons voir ce qu’elle propose.


Proie se situe dans les tous débuts de Batman, post Crisis. On devine même par un remerciement du commissaire Gordon adressé à Batman que la période racontée par Frank Miller dans Year one demeure très récente. Curieusement, le marketing n’assiste guère dessus car l’histoire se suffit à elle-même.

Ce sont donc les débuts de Batman, où plutôt, la période qui suit son ancrage dans Gotham City, une ville qui navigue toujours dans la corruption qui gangrène la police de la ville.

Batman commence à être davantage qu’une simple rumeur et tous, la police, les autorités, les médias ainsi que la pègre commencent à compter avec lui. Mais Batman lui-même n’a pas encore affiné ses méthodes et il commet encore des erreurs de néophyte.


Toujours est-il qu’au début de l’histoire, ses coups de main se heurtent aux opérations de police sur la personne d’un petit dealer. Un agent de l’ordre particulièrement efficace, le sergent Max Cort, réprouve au plus haut point Batman qui représente selon lui un danger supplémentaire pour les brigades d’intervention. Le commissaire Gordon, au contraire, tente de le calmer en lui présentant Batman comme une sorte d’auxiliaire précieux.


Le commissaire se rend à un show télévisé où débattent le maire ainsi qu’un psychiatre de grande réputation, Hugo Strange. Ce dernier se fend d’une analyse relativement pertinente qui présente Batman comme un malade qui se sert de son activité comme d’un expiatoire pour dilater les effets d’un trauma.


Le maire, convaincu, annonce lors de ce show qu’il va mettre en place une cellule anti-Batman dont il confie la direction à Gordon avec, pour conseiller externe, Hugo Stange.

Si une partie de l’analyse de Gordon est correcte, il ne remonte pas assez loin ses recherches pour trouver l’homicide qu’aurait subi Batman, à savoir un homicide ayant eu lieu à Gotham.

Toutefois, Bruce Wayne demeure intimement touché par les déclaration du psychiatre et, pour la première fois, il demeure ébranlé.


Le sergent Cort contracte une étrange alliance avec Hugo Strange quand cette paire a compris que le Commissaire Gordon les ralentit. En outre, Strange est fou et il commence à hypnotiser Cort pour en faire un pendant à Batman, un second justicier davantage sauvage.

Puis, Strange finit par trouver que ce pourrait être le fameux Bruce Wayne qui aurait pu subir ce trauma et l’étau se resserre autour de Batman qui demeure intimement mis à mal par ce duo improbable.  


Cette histoire assez judicieuse traite effectivement de la fêlure intime de Batman qui trouve en Hugo Strange un adversaire à la fois crédible et efficace, secondé par Max Cort qui perd de plus en plus la raison. Mais un autre intérêt de proie demeure l’arrière-plan de l’histoire puisque des éléments assez intéressants de la mythologie du personnage prennent formes pour les besoins de l’histoire. Catwoman, la Batmobile, le bat signal trouvent ici une justification heureuse et permettent de considérer Proie comme un met de choix dans l’historique de Batman.


Hugo Strange demeure également intéressant.

Ce personnage est apparu lors des premières années et c’est Steven Englehart qui l’a sorti de la naphtaline pour les besoins de son arc si marquant des années 70, avec Marshall Rogers aux crayons. Matt Wagner l’a assez récemment ressorti pour Batman et les monstres. Un bon personnage, autrement plus crédible que Egnima, je ne lui connais pas une histoire mémorable par exemple, et qui gagnerait sûrement à être davantage utilisé.

Proie a connu un grand succès lors de sa sortie américaine, il était classé dans le top 10 de l’époque, et il me semble qu’il a eu une suite tardive. Doug Moench a conduit la série Batman pendant un bon moment, avec d’assez bon scénarii et la paire créative qu’il forme avec Paul Gulacy, considéré depuis toujours comme un émule de Jim Steranko, a poursuivi son association sur Batman contre Préador II ou sur Shang Shi chez Marvel. Un duo qui demeure très capable, en définitif.


En France, c’est Comics Usa dirigée de main de maître par Fershid Bachra qui a édité Batman  proie. Si Comics Usa n’est pas à mon sens assez célébrée, elle a sorti en ces années 1922/1993 3 excellents ouvrages dédiés à Batman, Proie mais aussi Azrael et Batman contre Prédator et aussi 3 excellents Lobo. A mon sens, des pièces très importantes de ma collection.

Aussi, je fais plus que vous reommander la lecture de cet excellente histoire de Batman, elle est assez difficile à trouver de nos jours mais elle vaut largement l’achat.

Merci au site Bat 29 pour les illustrations !
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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 08:30

Kickboxer avait confirmé, en 1989, le talent de Jean-Claude Van Damme pour renouveler le film d’arts martiaux, sclérosé par Chuck Norris. Le scénario tient sur un ticket de métro, le frère du héros se fait casser la colonne vertébrale sur un ring en Thaïlande, son jeune frère apprend à se battre avec un vieux maître pour se venger, point.

Mais Van Damme a fini son contrat de trois film avec Mark Disalle, le producteur et il souhaite faire autre chose que le film d’arts martiaux basique. Dommage pour nous.

Mark Disalle revend donc la licence à d’autres producteurs pour des suites sachant qu’il n’y aura plus de Van Damme à bord. Alors quel concept pour lui succéder, et surtout avec quel acteur ?

Kickboxer 2 sort deux ans plus tard, avec comme remplaçant de Jean-Claude un acteur relativement peu connu, Sacha Mitchell, qui n’est pas un professionnel des arts martiaux, choix qui étonne alors que le français Olivier Grunner était sur les rangs, ou que l'anglais Gary Daniel aurait pu faire l’affaire.

Preuve que Sacha Mitchell est d'abord là pour donner de la chair à un personnage des plus intéressants, David Sloane, et l'acteur s'en tire fort bien. Le reste est à l'avenant.
 

Kickboxer 2 bénéficie de deux atouts majeurs : un scénario béton et un réalisateur fort compétent, doté, une fois n’est pas coutume, de moyens solides.

Kickboxer 2 va être le meilleur film de cette mouvance, tout simplement.

 

Tout d’abord l’histoire.

Tong Po a craqué, il a tué les deux premiers frères Sloane et, pour laver son honneur, il doit quand même affronter un membre de la fratrie. Il ne reste donc que David, le cadet que l’on ne connaissait pas, qui est lui aussi un artiste martial mais qui n’a jamais eu les ambitions de ses frères. Il enseigne dans une salle de quartier populaire et il tente de mettre les jeunes dans le droit chemin grâce au sport.

David sait que Tong Po a tué ses frères mais il refuse de suivre le chemin de la vengeance, sachant que cela est illusoire.

Mais tel un  drame shakespearien, les fils du destin s’agitent autour de lui.

La salle que ses frères lui ont laissée se porte mal, David doit remonter sur le ring pour affronter Matthias Hues, dans un splendide combat. Il gagne mais un personnage peu recommandable sort de l’ombre, Sanga le mentor de Tong Po, qui tire les ficelles.

 

L’adversaire défait de David met le feu à la salle de David, un de ses petits protégés meurt.

David échoue, brisé, dans une chambre d’hôtel, il est près de la cloche.

Là dessus, Xian, le maître qui a formé son frère dans le premier opus, arrive de Thaïlande pour le remettre sur pied. Cela se fera finalement mais ce maître aussi à ses visées : préparer le pauvre David à affronter Tong Po.

 

Prisonnier de sa destinée, alors qu’il a refusé sciemment de se livrer à l’inanité de la vengeance, David sait qu’il ne peut pas échapper à son destin, dont il n’a pas le contrôle. Il accepte donc de combattre Tong Po sachant que tous les fils de son destin le mènent inéluctablement vers cette confrontation.

 

Le titre original de Kickboxer 2, The road back, confirme cette volonté de donner une dimension dramaturgique intéressante aux personnages principaux de cette histoire. David subit, il est condamné par sa filiation et il accepte sa destinée. Les personnages qui gravitent autour de lui sont soit des acteurs de cette destinée, soit des victimes.

Un beau traitement, un scénario très intéressant, écrit par David Goyer qui s’est surpassé.

Goyer, maintenant établi à Hollywood (après un passage dans les comics dont JSA), renie quelque peu Kickboxer 2 pour lequel il a touché 50.000 $. Il a tort, il a su conférer une dimension peu commune et ses personnages ont tous eu une spiritualité rarement égalée.

Une performance que D.Goyer n'a jamais su réediter !

 

L’autre atout majeur de ce film se nomme Albert Pyun.

J’ai déjà présenté ce réalisateur à l’occasion de Knight, mais il donne à Kickboxer 2 un rythme, une puissance, une énérgie peu commune. Pyun est doté d'un sens visuel très fort et, pour une fois qu'il a un budget qui lui permet de travailler convenablement, il offre un spectacle qui tire parti un maximum le son et la lumière.

Ayant vu Kickboxer 2 au cinéma, jamais je n’ai été autant projeté dans un film, tant les combats furent puissants et sons et lumières paraissaient envahissaient au mieux les sens des spectateurs. La seconde performance du film.

 

Kickboxer 2 n’a pas rencontré le succès du premier opus.

Il faut dire que les règles établies par le premier ne furent pas respectées.

Mais on envoya, pour la suite prévue en explotation DVD, David Sloane à Rio pour Kickboxer 3.

Déception totale, son personnage était devenu unidimensionnel,  creux de même que l’intrigue et les combats.

 

Kickboxer 4 se fit avec à nouveau Albert Puyn aux commandes, mais il n’eut cette fois ni un scénario digne de ce nom, ni les moyens. La saga était désormais bel et bien enterrée, le concept dilué bien que, il s’agit d’un fait assez rare dans le cinéma, le second opus d’une série était bien meilleur que le premier.


Ironiquement, il y eut bien un Kickboxer 5 avec l'excellent Marc Dacascos. Sacha Mitchell ayant finalement claqué la porte pour mésentente avec les producteurs, on monta à la va vite une histoire en Afrique du sud où notre pauvre David est tué, la séquence se déroule en ombres chinoises, au début de ce Kickboxer qui ne porte plus son nom. C'est un collègue de David, joué par Mark, qui se trouve projetté dans cette sombre affaire de champion qui vise à monter sa propre fédération par tous les moyens possibles. 
Si Dacascos s'en sort très bien, le film n'a plus rien à voir avec le premier du nom.

Dacascos a été formé au kung-fu dès l'age de 5 ans par son père, Al, est cela est flagrant !
Aussi, ce Kickboxer la rédemption (!) n'entretient plus aucun rapport avec les éléments constitutifs du mythe du premier opus avec Van Damme. Une dilution totale du concept d'origine qui ne choqua manifestement pas les producteurs et qui enterra la série.
 

Adieu David Sloane ! 

 

 Bonus : D'abord la bande annonce puis, morceau de choix, l'impossible combat final entre David et Tong Po qui est très son et lumières ! Enjoy !

 

 

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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 08:04

En 1989, un petit film d’action fut produit au Mexique, un film basé sur les combats de boxe clandestin dont le maître étalon du genre fut le bagarreur de Walter Hill.

Par un heureux hasard, grâce à la vague de films de kickboxing lancée par Jean-Claude Van Damme et son efficace Bloodsport, Fist Fighter nous arriva en France.

Comme peu d’entre vous ont dû le voir, je vous présente ce chouette film qui gagne amplement à être vu.

 

Tout d’abord, il convient avant toute chose de s’arrêter sur l’acteur principal, George Rivero, qui est quand même une star (mexicaine) au parcours incroyable. Athlète, beau gosse, George Rivero a traversé ses glorieuses années dans le cinéma populaire ou presque en tête d’affiche. Il a, ce n’est pas rien, joué aux côtés de John Wayne dans Rio Lobo, quelques Santo, l’excellent Violences à Manaos, le moins bon Conquest de Lucio Fulci, Killing Machine… et plein d’autres films qui nous sont inconnus en France !

Sa biographie est sur Nanarland.
 

Geroge Rivero était alors une star, un sexe symbole, l’équivalent mexicain d’Arnold Schwarzenegger.

Or, à 50 ans, George accepte de tourner dans un film sur la boxe, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il tenait alors la grande forme !

 

Fist Fighter démarre quand C.J Thunderbirds, un gars sans attache qui travaille comme manœuvre, reçoit un télégramme d’un correspondant qui lui indique où « officie » un combattant boxeur qui a tué son ami il y a deux ans.

C.J se rend dans cette petite ville près de la frontière.

Une petite ville étrange dont les grands événements demeurent les combats de boxe clandestin, sous la bienveillance de la police, du directeur de prison et de l’édile local, joué par Mike Connors (la vieille série télévisée Mannix).

 

C.J vainc le premier boxeur, et il obtient donc le droit de combattre le très imposant Rhino Reinhart, joué par l’excellent Matthias Hues (biographie et interview également dans Nanarland). Mais C.J est entraîné par un ancien boxeur, Punchy, qui optimise ses capacités pour faire le poids face à Rhino.

 

Le jour du combat, C.J parvient à casser la main de Rhino. Aussi le combat est stoppé, l’argent de la mise est volé, et C.J se retrouve à zéro. Mais il est évident que le patron de Rhino, le maffieux local, a fait le coup et C.J lui vole dans les plumes.

Il est arrêté, sous la garde du directeur de la prison qui n’aime ni le chef de la police, ni le maffieux, mais C.J refuse une association avec lui.

 

En tentant de s’évader, il est repris et opposé à la bête, une sorte d’homme des cavernes surpuissant enfermé dans un cage où finissent les candidats malheureux au départ non autorisé.

C.J le terrasse, par un stratagème et il est libre de sortir.

Entre-temps, son copain Punchy avait provoqué le maffieux et Rhino l’a tué.

C.J a donc toutes les raisons de vouloir mener ce combat final jusqu’au bout, d’autant plus que le directeur de la prison demeure de son côté pour équilibrer le rapport de force…

 

Fist Fighter est un très bon film de genre, il offre au spectateur ce qu’il faut en combats spectaculaires, en rebondissements à l’ancienne, le tout servi par de grands talents.

Le casting est intéressant, outre George Rivero et Matthias Hues, il y a donc Mike Connors, Simon Andreu, acteur espagnol qui a eu une carrière très intéressante, que ce soit dans le giallo, le western ou encore le film d’auteur. On l’a notamment aperçu dans le dernier James Bond avec Pierce Brosman, Meurs un autre jour. Simon Andreu est connu en Espagne, sans être un star mais son parcours est réellement captivant.

 

Ajoutons à cela un autre talent assez peu connu du grand public, Edward Albert qui avait un vrai talent, hélas gâché par l’alcool et la drogue. Sa prestation de punchy, à y regarder deux  fois, est vraiment très bonne. Musicien, compositeur, chanteur, acteur, Edwart Albert était un grand talent qui a consumé son existence trop rapidement. Il est mort en 2006.

 

La réalisation de Fist Fighter fut assuré par Frank Zuniga, un réalisateur à la carrière efficace qui put notamment tourner pour les productions télévisées de Walt Disney, des productions léchées et de haute tenue. Frank Zuniga confère à Fist Fighter un rythme, une touche qui fleure bon le cinéma populaire des années 60. Ce fut aussi sa dernière réalisation.

 

Enfin les combats !

Excellents, bien rythmés, Fist Fighter oppose deux montagnes de muscles (Hues et Rivero) dans des combats percutants, efficaces. Le tout est rythmé par une bonne musique.

Ces combats, le clou du film, sont chorégraphiés par un autre talent, Jimmy Nickerson. Ses combats sont un superbe ballet, Nickerson est un grand pro, et cela peut aussi s’observer dans un autre film méconnu à découvrir : Kickboxer 2.

 

Note : Fist Fighter est sorti chez une petite boite de vidéo française, Partner & partner. Il se ballade maintenant en DVD à bas prix mais il n’y a pas encore d’extraits du film sur youtube ou dailymotion, dommage !

Partner & partner a également sorti un autre film moins intéressant mais dont la jaquette est très belle : KickFighter !

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 06:00

Andy Capp ne vous est peut-être pas connu.
 Peut-être avez-vous aperçu la silhouette de ce personnage mais vous n’avez lu aucune de ses aventures. Pourtant, il s’agit à mon sens d’un des meilleurs personnage de ce genre, le Comics strip,  en tout cas mon préféré.
 Il demeure donc grand temps de revenir sur ce grand personnage dont les aventures sont pourtant si quotidiennes !


Andy Capp demeure une création britannique de Reg Smithe, qui brocarde avec méchanceté les travers de ces concitoyens anglais. Andy Capp demeure une caricature de ce qui se fait de pire dans la classe populaire britannique. Il est faignant, violent, d’une éternelle mauvaise foi et il est un très mauvais mari pour son épouse Flo, qui se demande jour après jour pourquoi elle reste avec lui.


Andy Capp pousse l’ironie de la situation jusqu’au paroxysme. Ainsi il demeure brutal avec ses voisins, ses amis (piliers de bar) mais aussi avec sa femme Flo. Ertes, la violence conjugal ne demeure pas un problème anodin, loin de là, mais la situation demeure abordée avec distance et toujours au détriment d’ Andy Capp.


Les ressorts du strips sont parfaitement maîtrisés par Reg Smithe. Vous avez une situation simple qui demeure développée et conclue en 4 case, parfois 3 avec une chute convaincante et amusante. Les personnages sont formidablement bien caractérisés dans leurs travers quotidien, leurs petits vices, leurs contradictions. Le strips demeure quand même un art de narration clos, il n’y a pas la place pour de longues sagas et le terme de ces mini-histoires ont parfois, quand elles sont réussies, des petites perles de réflexion à usage personnel. L’ironie faite art, donc.


 
Andy Capp se perçoit donc le prolo britannique, dans une triste banlieue close et terriblement anonyme. Andy demeure le mauvais exemple de la working class, il n’est plus âpre au travail, il ne fait plus d’effort, va au bar (très souvent), il va au sport (source de défouloir), et il élude au maximum ses obligations maritales (qui échoient en revanche à Flo). Malgré ce condensé de défauts, Andy Capp suscite la sympathie chez le lecteur.


Son look demeure assez formidable puisqu’on ne voit jamais son visage, qu’il porte éternellement le même costume et que l’intelligence la moins conventionnelle perle sous ses abords frustes et ses manières abrasives. Reg Smithe parvient toujours à se renouveler pour les petites péripéties de Andy & Flo et son dessin demeure très convaincant. Les personnages sont croqués à merveilles, surtout les personnages secondaires et Andy Capp peut prétendre sans problème à s’installer sur le podium des meilleures strips avec Galfried et les Peanuts.

 

Reg Smithe est mort en 1998. Mais son œuvre demeure encore connue et populaire pour les initiés, dont vous faîtes maintenant parti et aux USA des copies circuleraient encore sous le manteau. Pour lui rendre hommage, une superbe statue de bronze lui a été décernée en 2007, plus précisément de son personnage phare. L’influence d’Andy Capp demeure évidente, il a en quelque sorte engendré une descendance de anti-héros perclus de défauts, citons bien sûr Homer Simpson.


La traduction française de Andy Capp fut sporadique. Mais divers éditeurs ont toutefois tenté l’aventure comme le premier en le mensuel Charlie, puis Dargaud, aux éditions du Square, ou encore Sagédition. Ce ne fut peut-être pas un grand succès mais encore une fois, Andy Capp demeure un grand plaisir de lecture pour gens initiés et, au pire, il ne vous en coûtera qu’un bon moment de lecture !


 

Note : Je vous renvoie à cet intéressant site qu'est Bd oubliés et qui célèbre TOUTE la bd ! Bravo à ses animateurs pour son hagiographie des bd et l'étendue de la culture qu'il propose, fort intéressant.
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16 novembre 2009 1 16 /11 /novembre /2009 08:00

Les histoires de Superman avant Crisis sont rarement intéressantes. Il y a le sempiternel suo Cary Bates et  aux commandes du titres et rien de bien de folichon ne se passe vraiment. Sur un total de près de 45 Superman poches & géants que j’ai achetés, il n’y a guère qu’une seule histoire qui soit réellement excitante. C’est infime ! Il convient donc de vous présenter une histoire réellement de premier plan, qui puisse se célébrer telle quelle !

La forteresse de la peur traite bien sûr de la fameuse forteresse de la solitude de Superman qui demeure en Artique. Il s’agit de sa base, qui contient des choses extraordinaires que ce soit un musée de monstres alien, des armes qui défient l’imagination, ou encore les mannequins de ses amis ou ennemis. Bref, on a là un bon décor qui ne sert presque jamais puisque les aventures de Superman ne servent qu’à rabâcher le même et sempiternel schéma : Superman face à une incongruité ou Superman face à un ennemi qu’il battra sans effort. Le cliché de Superman trop invincible vient de ces histoires qui demeurent statiques, atones. Alors qu’en face Marvel triomphe, DC réagit peu.


Toutefois, c’est Gerry Conway et Ross Andru qui s’y collent. Les deux artistes sont étonnamment bon chacun dans leur partie et ce spécial Dc 26, la prestigieuse et réellement événementiel collection de chez DC (le 27 sera quand même Hulk contre Batman) nous propose une bonne histoire. Superman stoppe un météore avec quelque difficulté. Sous l’effet du choc, une anomalie temporelle lui fait voir la terre dans une heure. Or, celle-ci va mal puisqu’elle explose. Il a juste une vague certitude, il en sera indirectement la cause. Le Superman invincible hésitera donc entre sauver ses proches ou risquer de les perdre face à un échec : comment peut-il causer la perte de la planète qu’il défend si chèrement ?


Gerry Conway a de l’imagination et fait preuve d’audace, il s’agit de qualités rares lorsque cela concerne Superman. Ross Andru demeure toujours aussi bon, lorsqu’il s’agit de concevoir des armes époustouflantes, des scènes de destruction dantesques (la terre explose) ou des monstres débridés. L’adversaire de Superman se nomme Dominus, il s’agit à priori d’un nouveau venu qui est prêt à faire exploser la Terre-1 pour aller se réfugier sur une autre terre. Ses plans ont une précision mécanique, ils dépendent d’un centième de seconde, et il s’agit d’un grand génie. Une réactualisation adroite  de ce profile de génie demeure l’excellent Red Son, où Superman s’efface devant le triomphe de Lex Luthor. La forteresse de la peur pourrait vaguement être considérer comme un vague prototype.


Le pari de Gerry Conway consiste à proposer une histoire intéressante qui tire parti de tout l’univers fabuleux, mais mal exploité de Superman. Sa forteresse contient des monstres, des armes, des pièces fantastiques réellement impressionnantes et Gerry parvient à orchestrer le tout pour fourbir une histoire réellement intéressante : Superman doit anticiper le cataclysme de la terre qui aura lieu dans une heure pile. Mais comment ? Pourquoi ? Superman doit découvrir le mode opératoire de Dominus. Pour une fois, il envisage réellement l’échec et il prévoit même une arche pour les ultimes rescapés de sa Terre.


Il est rare que le Superman pré-Crisis soit réellement intéressant hormis les récits à événements (contre Spider-Man, Classius Clay). Gerry Conway parvient à tirer parti de la mythologie Superman pour proposer quelque chose de frais, d’intéressant malgré un univers et des ressorts usés jusqu’à la corde. La partie graphique de Ross Andru demeure également appréciable. Sans avoir un style spectaculaire, R.Andru sert fort bien le preux chevalier de Krypton part un trait efficace et puissant. La forteresse de la peur peut s’apprécier comme un catalogue ou un résumé de l’univers de Superman, qui se compte quand même en décennies et Gerry Conway parvient encore à apporter quelque chose de nouveau et d’intéressant sur le personnage, icône pour le grand public d’alors mais modèle de statisme pour le lectorat de comics. Bizarrement, je n’ai guère lu de célébration ou de critique de cette aventure, qui attirerait votre attention sur cette intéressante histoire, considérons que maintenant c’est fait !

Alors, quel fut l'héritage de cette histoire ?

 

Tout d'abord, la forteresse de la peur puise dans le capital des vieilles histoires de Superman.

Ensuite, Alan Moore saura s'en souvenir dans son histoire avec Dave Gibbons paru en France dans Comics U.S.A.

Plus tard, on retrouve tout cet imaginaire féérique dans ses histoires de Suprême.
C'est, à mon sens, une sacralisation de fait.

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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 07:00

La Hammer film a révolutionné, ni plus ni moins, le cinéma fantastique à la fin des années 50.  Mais elle a fort mal su se renouveler et ses films de Dracula, Frankenstein et consorts ont pris un sacré coup de vieux durant les années 70. Des films comme la nuit des morts-vivants ou encore la dernière maison sur la gauche annoncent les standards de la production d’horreur à venir tandis que la Hammer tente encore et toujours de capitaliser sur un énième Dracula avec Christopher Lee. Bref, la firme ne parvient pas à capter l’air du temps mais elle tente cependant de se refaire, avec ce film étonnant qu’est Une fille pour le diable.


Une fille pour le diable traite de sorcellerie, un genre assez rare auparavant quoiqu’il devient presque une mode dans les années 70 avec des œuvres telles que l’exorciste ou la malédiction. L’histoire part d’un fait anodin pour arriver jusqu’à aboutir à la plus noire des vérités.

 

John est un écrivain de livres de spiritisme qui fête la publication de son nouveau livre. Lors de ce vernissage, il est abordé par un homme aux traits tendus qui lui supplie de s’occuper de sa fille et de la cacher. John accepte de prendre en charge une jeune fille, Natassia Kinski, qui arrive tout droit de l’ordre religieux dans lequel elle a été élevée. John parvient à la soustraire aux membres de l’ordre et à la ramener chez lui, en la confiant à la garde à ses amis. Avant qu’il aille enquêter, il reçoit un coup de fil de pire personnage de la secte, le « père Michael Rayner » qui lui intime de rendre Catherine, la jeune fille. John refuse et le père lui fait une première démonstration de ses pouvoirs, qui confinent à l’illusionnisme, et son combiné semble se changer en serpent.

 

John demeure ainsi pris dans une toile, malgré lui, qui lui fait suspecter que cette jeune fille revêt une importance très grande pour cette secte démoniaque dont les desseins sont carrément apocalyptiques. Même l’église se déclare impuissante à contrecarrer cette secte dont le père Rayner aurait des pouvoirs très puissants.

C’est donc à cette secte, hautement déterminée, que vont devoir se battre John Rayner et ses amis. Mais les pouvoirs de la secte sont énormes et elle œuvre de toutes ses forces pour reprendre Catherine, qui n’est pas aussi innocente et candide qu’elle n’y paraît.

 

L’intérêt d’Une fille pour le diable demeure la subtilité avec laquelle est traité le sujet de la sorcellerie. Les effets sont subtils, judicieux car l’irruption des pouvoirs du père Rayner demeure toujours équivoque. Il n’y a pas d’effets grossiers ou folkloriques mais bien une approche réaliste de la sorcellerie / démonologie : ces pouvoirs maléfiques pourraient être un degré supérieur de l’illusionnisme avec des particularités inédites telles que la combustion spontanée.

L’intrusion de la magie noire n’en est que plus intéressante, inquiétante, et le périple de John n’en fait que plus froid dans le dos. Là est la grande réussite de Une fille pour le diable.

 

Mais une fille pour le diable est l’adaptation de l’immense écrivain britannique Denis Wheatley. Uniquement connu des amateurs de romans fantastiques, Denis Wheatley est en quelque sorte, caricaturons, un des prédécesseurs de Stephen King et il eut un immense succès en Grande Bretagne dans les années 50 et 60, où il vendit jusqu’à un million de livres par an. Ses connaissances en démonologie furent réelles et il était même une sommité en la matière. Un immense auteur qui bénéficie encore d’un culte et d’un cénacle de fans aujourd’hui encore.

Les vierges de satan furent déjà adaptées à l’écran par la Hammer, je suis plus que réservé sur ce film et Christopher Lee, pour une fois, était le héros.

Justement, le père Rayner demeure joué par l’immense Christopher Lee. C.Lee parle couramment plusieurs langues, demeure immensément cultivé mais surtout, il est un grand adepte de la magie blanche. Son personnage a tourné le dos à l’église et il se sert de ses connaissances pour un dessein qui ne consiste pas forcément à servir le malin. Nastassja Kinski demeure la révélation de ce film. Son personnage, qui incarne dans un premier temps l’innocence la plus pure, fait quelque peu froid dans le dos quand elle avoue avec le plus grand naturel servir le diable ! Son père naturel demeure une victime de cette secte et son seul sursaut de courage aura été de confier sa fille au héros.

Une fille pour le diable s’est pris une veste critique assez sévère lors de sa sortie et cette réputation l’a suivit assez longtemps. Les fans de l’époque préférèrent The devil rides out de Terence Fisher. Si la trame des deux films demeurent quelque peu semblables, The devil rides out verse dans toutes les facilités ou autres ficelles du genre.  Une fille pour le diable demeure bien plus malicieux et subtil dans sa représentation des serviteurs du malin, presque plausible d’ailleurs. Le combat final entre John et le père demeure à la fois efficace, prenant et ingénieux.

Il est à noter, le détail est amusant, que Christopher Lee lui-même était un adepte de la magie et qu'il connaissait fort bien Denis Weathley  ! Ce dernier lui céda gratuitement les droits de l'adaptation de son livre mais il fut déçut par le résultat, ce qui mis Lee mal à l'aise. Denis Weathley est d'ailleurs mort peu de temps après, en 1977. Il demeure toujours la figure incontournable de la magie noire et blanche en Angleterre, bien qu'il se défiait toujours de la magie noire et Une fille pour le diable pourrait constituer une version totalement romancée de sa vie.

Une fille pour le diable ne verse jamais dans la facilité mais il n’a jamais bénéficié de reconnaissance critique.
Pour ma part, j’avais la K7 éditée par Thorn Emi. Or j’ai eu la bêtise de la vendre, ce dont je me suis mordu les doigts (les dix) pendant longtemps. Même si une fille pour le diable n’est pour l’instant que seulement passé sur le câble, guettez-le, vous verrez un film réellement intéressant.
 Il a été, depuis, réédité en DVD.



 

 

 

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