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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 08:11

3 Le cover-artist


Adam Hugues ressort quelque peu essoré de ce long run. Produire 22 pages par mois et la couverture demande une grande productivité, certains l’ont et s’adaptent très bien (citons John Byrne) mais d’autres ne s’y feront jamais (Travis Charest, Brian Bolland, Arthur Adams). Même si tous y sont passés pour leurs débuts, certains rechignent à s’y frotter de nouveau, et Adam Hugues sera de ceux-là ! Il commencera un autre job connexe aux comics : les couvertures ! Il s’agit là d’une rémunération fort intéressante qui permet de donner à une série une identité graphique, mais aussi un repère autre que le contenu. Ainsi, Wonder Woman sera longtemps identifiée, durant la dernière partie de son volume 2, aux prouesses graphiques de Adam Hugues. Pour la petite histoire, Mark Chiarello vient le consulter après le run de John Byrne en lui demandant, éventuellement, si il pouvait faire le cover artist. Adam répondit que oui, ça l’intéressait. Or cette aventure dura 4 ans et demeure une référence graphique à  propos de Wonder Woman.


Même si celles-ci sont indépendantes des histoires, pour causes d’inepties éditoriales, elles nourrissent amplement la notoriété du titre. Mais il y a de nombreuses autres covers produite par Adam, citons Ghost chez Dark Horse (où il aura  dessiné l’intérieur) qui demeure un jalon dans sa carrière, puis Lara Croft dans sa série liscenciée à Top Cow (démarrage en trombe, fin passée inaperçue ce qui est typique de ce studio). Ainsi, il travaille de manière ponctuelle ou parcimonieuse pour quasiment tous les éditeurs (Harris, Dark horse, Wildstorm, Dc, Marvel, Top Cow ). Adam Hugues a quand même dessiné un segment du crossover Wildcats/X-men. Cette rare prestation graphique ne fait pas pâle figure para rapport aux autres talents de cette aventure éditoriale(Travis Charest ou encore Jim Lee). Il demeure très coté, et il se spécialise en femmes puisqu’il est éblouissant pour les montrer sous leurs meilleurs atours. De son propre aveu, il sait faire autre chose, mais on lui demande régulièrement ce type de travail. Mais, il a d’autres atouts, comme celle d’offrir une identité à une collection. Ainsi, quand Stan Lee participe à un événement (ce qu’il réussit le mieux), pardon, à une ligne de comics nommée Stan Lee‘s just imagine, Adam Hugues fait des merveilles avec les couvertures qui donnent un ton, une emprunte reconnaissable parmi mille, la cerise cuivrée sur un gâteau, en quelque sorte. Mais notons quand même que Adam Hugues fait parti du studio gajin basée à Atlanta, ce studio de dessinateurs artistes regroupe des talents émérites qui ont donné de belles prouesses visuelles aux comics. Brian Stelfreeze, Cully Hammer, Mike Wieringo, Karl Story, Dave Johnson, parmi tant d’autres ont tous participé à ce studio ou y sont encore. L’avantage permet d’intégrer les nouveaux venus, leur donner du travail (décor, assistanat) pour apprendre et trouver leurs marques puis de les proposer à l’industrie grâce aux contacts des plus connus.  Adam Hugues y restera de 1991 à 2004.

4 L’évolution de son art


Adam Hugues est un artiste qui se caractérise par son talent mais aussi par l’évolution de celui-ci. Ainsi sa première période s’apparente à un style « cartoonesque » proche de Alan Davis. Cette appréciation concerne essentiellement les essais du début de sa carrière mais surtout Maze Agency. Ce style demeure très agréable, puissant et adapté aussi bien pour retranscrire les situations comiques que les ambiances.

La seconde période vient vite, puisqu’elle concerne la période Jli de Giffen. Il expérimente un nouveau style, plus pure privilégiant les formes et les contours ce qui permet de donner une force et une puissance aux personnages. Il s’agit d’un échelon intéressant pour qui aime voir les progrès d’un artiste.


Sa troisième période demeure liée à Ghost, sensiblement en 1993 lorsque Dark Horse se lance dans un été super-héros (le marché est en explosion) et il se spécialise dans les contours gracieux et les formes capiteuses. Là encore, il s’agit indéniablement d’une réussite, il apure son style et use à bon escient de la ligne claire. Mais il demeure encore dans le voisinage d’un   Terry Dodson (il y a quand même une relative proximité) et le meilleur reste à venir.

Ainsi la quatrième phase demeure le photoshop. Adam Hugues tire parti de toutes les ressources de ce logiciel et, si vous regardez attentivement ses derniers travaux, il le manie si bien qu’il se contente de faire des crayonnés succincts, pour laisser une place majeure à la colorisation qui remplace l’encrage, donne les volumes voulus, mais se substitue pas mal au pinceau. Il est amusant de constater que Adam Hugues a réussi une prouesse : les artistes dessinent au crayon à bois et leurs encreurs peuvent annihiler le volume, la dimension et l’ampleur de l’œuvre. Le conflit dessinateurs/encreurs demeure sensible et une source de tension pour tout dessinateur scrupuleux. Or, Adam Hugues a résolu ce problème tout seul en exécutant une immense partie du travail par ordinateur. Il ne réalise que des layouts sommaires et il complète le reste grâce à l’aplat des couleurs sur Photoshop. Un artiste en avance sur son temps !

Artiste de la trempe d’un Brian Bolland (dont le style n’évolue plus, si ce n’est sur le signifiant de ses œuvres), ou encore d’un Arthur Adams ou Dave Stevens, vous ne verrez que peu d’Adam Hugues. Il a été annoncé pour All Star Wonder Woman mais il s’est désisté pour le cinéma. Il participe en qualité de designer pour l’adaptation de Watchmen ! Il est à noter qu’il avait déjà occupé le même rôle dans Malrats (les glandeurs en français), d’une autre pointure des comics nommée Kevin Smith. Il demeure incontestablement un des grandes artistes de l’industrie qui ont un pouvoir non seulement de séduction, mais aussi de fascination sur le lectorat. Mais il a surtout mis au point une méthode révolutionnaire qui pourrait permettre de se passer d’encreurs (donc, un pan entier de l’industrie). Pour ma part, je lui trouve deux héritiers naturels en la personne de Daniel Acuna  et Terry Dodson. Chacun des deux semble exceller soit dans les formes claires ou alors dans la peinture, mais je parie qu’Adam Hugues nous surprendra encore en faisant évoluer son art.

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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 08:04

Bonjour à tous.

 

Je pense que le volet dédié à John Byrne vous a plu, en tout j’ai eu quelques réponses sympathiques dans d’autres canaux.

Je remercie encore une fois mon collègue de plume, Stéphane Maillard, et j’espère avoir nous avons convenablement traité la carrière de ce grand talent des comics.

Toutefois, il y avait tellement à dire sur lui, il a tant accompli et son actualité est si riche que l’on pourrait encore et encore deviser sur l’artiste.

Il ne s'agit donc que d'un angle d'analyse.
En outre, il semble que son caractère bien trempé soit également un sujet intéressant mais je n’ai pas abordé cet angle car d’une part je n’ai pas d’informations très précises puis de l’autre, si cela ne permet pas la compréhension de son œuvre, je préfère rester respectueux.

 

Il est en tout cas évident que John Byrne possède une solide base de fans, que ses œuvres continueront à séduire de nouvelles générations dans les années et même les décennies à venir, ce qui constitue la marque d’un grand mais il convient de reconnaître que son style s’est appauvri, au contraire de George Perez, l’autre artiste ultra doué de sa « génération ».

 

Enfin, je voulais aussi vous présenter Dommsday + 1 qui est généralement assez mal connu.

Moi-même, j’avais appris son existence dans différentes interview de John Byrne (Heroes, Scarce 18…), puis j’ai lu un article très intéressant dans Buzz comics de mon distingué collègue Brother Ray.

Quel dommage que Doomsday + 1 ne soit pas davantage connu et reconnu !

Il s’agit pourtant d’une série assez dynamique, qui s’insère fort bien entre Kamandi de DC et la planète des vampires d’Atlas Comics et il pourrait toujours être adapter en films ou en séries. Un bon moment de comics en somme qui tranche avec les comics de super héros.

 

Maintenant, je suis content de commencer le cycle d’interviews que j’avais en tête depuis la création de ce blog, il y a déjà plus d’un an !

J’ai toujours voulu rendre hommage aux créateurs/éditeurs/participants de fanzines, citons donc Scare, Heroes, les éditions de l’Hydre, Swof, Kirby, Back-up, sans lesquels il n’y aurait pas ce blog, ni même l’idée d’écrire.

 

Si il y a des interviews qui sont déjà en boite, dont une non encore traduite d’un éditeur qui a beaucoup fait en France et dont l’apport mérite d’être reconnu, il me faut une pièce centrale pour commencer ce cycle et j’ai quelque peu égaré certaines coordonnées.

 

On commencera donc par le cinéma et c’est Marcel Burel qui ouvrira le bal.

Marcel Burel était un des participants régulier de Mad Movies, une des deux revues de référence sur le cinéma fantastique en France.

Auteur de bons articles généralement caractérisés par une grande qualité critique, j’ai noué par hasard le contact de Marcel Burel sur…e-bay !

J’apprécie beaucoup les affiches de cinéma, et une de mes marottes consiste à en changer…chaque mercredi.

Aussi je lui ai acheté une affiche, et ayant reconnu son pseudo, je lui ai proposé cette idée que Mr Burel a très gentiment accepté, qu’il en soit pleinement remercié ici.

 

J’ai en effet souvent croisé de grands cinéphiles et ils sont généralement assez passionnant quand ils racontent leurs premiers contacts avec le genre, leurs coups de cœur, et la maturation de leur passion mais ils nous relatent aussi une époque qui n’existe plus.

C’est effectivement le cas avec Marcel Burel qui est, j’ai souvent croisé des cinéphiles pour qui le cinéma s’arrête avec le dernier film de la Hammer film, demeure très ouvert.

En outre, malgré le temps que nécessite ce genre d’exercice, il a répondu consciencieusement à ces questions avec le plus grand sérieux et la meilleur volonté.

Je lui en suis donc fort reconnaissant et vous pourrez la lire en deux parties, dés demain !

 

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2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 07:58

Dossier publié orignellement sur France Comics !

Il s'agit donc d'une rediffusion !



Adam Hugues est un grand du comics book, quand il se donne la peine de bien vouloir nous proposer quelque productions ! Les nouveaux venus dans les comics ont peut-être admiré certaines de ces couvertures, car sa production assez récente ne comporte que des covers, mais il convient quand même de retracer sa carrière qui recèle quelques bons moments !

1 Les débuts.

Je risque de faire du mal à certains dessinateurs en herbe qui tâtent du crayon, mais Adam Hugues a ce qu’on appelle un talent inné. Né en 1967 dans le New Jersey dans la ville de Florence, il s’est exercé au dessin durant son adolescence avec une certaine  facilité. Un de ses passe temps consistait à redessiner les comics, dont ceux de son idole, Jack Kirby. Son premier contact marquant avec les comics se produisit grâce à ses cousins. Il demeure donc influencer par les stars de son époque, Kirby, John Byrne et plus tard, Dave Stevens (on peut même considérer une parenté dans le style). Un petit point sue Dave Stevens qui nous a récemment quitté : il s’agit d’un artiste lent, appliqué qui excelle dans la représentation des femmes et d’un rendu abouti. Il possède une certaine ligne claire qu’a eu en son temps John Byrne. Les contours des personnages sont surlignés et l’anatomie demeure gracieuse. Si bien que, contrairement à d’autres, il n’a pas suivi la voie normale qui consiste à passer par une école de dessin afin de parfaire ses dons et d’apprendre la technique indispensable. Aussi, à l’âge de 21 ans, il commence professionnellement son premier travail notable, Maze Agency. Il s’agit de l’œuvre que porte un excellent scénariste qui a plutôt travaillé chez Dc, Mike.W Barr. Barr est un solide scénariste qui a livré de fort bons travaux chez Dc, citons quelques Batman & les Outisders (1ère version puisque un second volume est en cours de publication chez Dc), mais surtout Batman, year 2 avec Todd MacFarlaine et Alan Davis. Mike W.Barr livre des histoires policières, c’est le genre dans lequel il excelle et, même s’il décline ce genre dans l’univers des comics, il demeure fort capable dans la caractérisation et le suspens.

Son bébé se nomme donc Maze Agency, il raconte les péripéties de deux détectives, une femme blonde et un homme au physique normal, qui forment un dynamic duo et attachant (un peu comme la série Clair de lune). Cette série ne fut pas un grand succès, en comparaison

des best-seller de Marvel et de Dc, mais elle a satisfait beaucoup de lecteurs qui se sont attachés au ton de la série. Justement, Adam Hugues a fait beaucoup pour le style de la série et sa réussite, il parvient fort bien à rendre attachant une séquence ou encore à restituer une atmosphère oppressante. Dans ses interviews passées, Adam Hugues a déclaré qu’il gardé un bon souvenir de cette série, voire de la collaboration tout court. Mais il est important pour un artiste de « percer » chez les deux grands, afin d’avoir une lisibilité et une notoriété. Ainsi, Dc le remarque et lui propose de rejoindre la Justice League International.

2 La période mensuelle.

La Justice League de cette époque (1989_1991) nous demeure inédite et relativement inconnue en France. Mais elle a fait le bonheur des lecteurs de v.o qui gardent toujours de bons souvenirs de cette mouture de la Jla. Aussi un petit retour s’impose sur cette belle épopée des comics. Crisis on infinite earth a été un événement sans précédent, il a rebâti l’univers Dc, frappé d’incohérence et abscons pour les nouveaux lecteurs. Mais il a surtout proposé une aventure formidablement épique, avec une très grande caractérisation des personnages et un sens du rebondissement sans précédent. A l’issue de Crisis, une nouvelle vague créative est montée chez Dc et, à l’issue du crossover suivant nommé Legends, on reforma une Jla, dont la dern_ère version sombrait dans une réelle médiocrité. Aussi une « brand new »   mouture apparaît avec Captain Marvel, Blue Beetle, Black Canary, Docteur Fate, Batman et  Guy Gardner. Il ne s’agit pas seulement d’une nouvelle équipe, il s’agit d’une nouvelle approche du genre super-héros : ceux-ci sauvent la terre, certes, mais ils ont bien du mal a fonctionné en équipe !

Tous les personnages y gagnent en humour et en caractérisation, et l’architecte de cette œuvre majeure, Keith Giffen, a tenu pendant 5 ans la cohérence scénaristique de l’équipe (un record pour DC, mais Chris Claremont officie sur une équipe que vous connaissez sûrement).

Le premier grand dessinateur se nomme Kevin Macguire, il excelle dans les expressions humaines et il marquera la série de son empreinte. Mais après plus de deux ans, il va poursuivre sa carrière ailleurs. Alors, après des artistes « fill-in », Adam Hugues va être le second artiste majeur à marquer de son talent cette équipe. Il officie par un run à partir du numéro 31 jusqu’au no 51. Mais ce run va connaître de nombreuses pauses, comme MacGuire. Il va quand même participer à la popularité de personnages ou d’arcs bien frappadingues, comme la parodie inspirée du Captain America, le Général Glory (un rien abruti et décalé), ou encore la mort de Mister Miracle, qui permet à la série de se recentrer sur les personnages avec leur premier mort. Adam Hugues va être remarqué, très remarqué, et il veut finir son run avec les honneurs en quittant la série au numéro 51 (le terme de l’ère Giffen sera le 60 après le retour de MacGuire pour clore l’ère). Sa prestation sera réussie, il est reconnu comme un grand artiste. Cette période sur un mensuel lui aura permis d’améliorer son style, mais celui-ci évolue encore.

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 07:47

2ème partie


Le Saint est terminé, enfin, en 1969.

Sept longues années durant lesquelles Roger Moore s’est investi, bien qu’on ne le sache guère. Il a réalisé au moins un épisode, il est devenu producteur et certains épisodes sont en deux parties pour être exploité en salles. Bref, Roger Moore a plusieurs cordes à son arc.

Bien que populaire, le cinéma ne lui offre pas de réel succès qui permettrait de l’asseoir définitivement. Il est populaire, certes, il est très apprécié dans les coulisses et il entretient de très bons rapports avec les acteurs, les techniciens et les producteurs.

Après quelque temps, on lui propose de remettre le couvert pour une nouvelle série télé, amicalement vôtre. Roger Moore n’est pas chaud pour deux raisons :

_La première est qu’il en a soupé des séries télé.

_La seconde est qu’il sait qu’il faut soit disponible pour un rôle au grand écran.

Mais il va quand même signer pour The Pretenders avec une grande star de cinéma, Tony Curtis a joué dans les Viking et encore certains l’aiment chaud, mais dont la côte faiblit.


La question qui revient sans cesse est la suivante : est-ce que Moore et Curtis se détestaient ?

La réponse est dans le livre et Roger Moore, grand seigneur, semble plutôt évoquer des relations professionnelles mais aussi que Tony Curtis était imprévisible, comme son rôle.

D’ailleurs, son personnage a été réécrit en fonction de ses performances sur le plateau.

Il est à noter que l’ébauche de Amicalement vôtre fut ébauché dans des épisodes du Saint où Simon Templar faisait équipe avec un américain très texan.


Le résultat d’Amicalement vôtre ?

Vous avez votre propre avis mais certains épisodes sont réellement excellent et le concept du buddy movie demeure bien calibré, de référence même alors que Walter Hill prétend l’avoir mis au point pour 48 heures !

Le livre de Roger Moore raconte donc quelques bonnes anecdotes savoureuses.

Roger Moore ne poursuit pas au-delà de l’année ce qui est mille fois dommage. Les audiences aux USA n’étaient pas très bonnes mais la série paraît immortelle par sa qualité et ses rediffusions.

Un acteur aurait très bien pu remplacer Roger Moore, il s’agit de Robert Hoffman qui a aussi une grande classe et une vague ressemblance avec Moore, dommage…


Mais Roger Moore se tient prêt pour James Bond après les péripéties pour trouver un successeur à Sean Connery. Ce fut d’abord George Lazemby qui refusa un contrat de 5 films, puis ce fut l’acteur John Gavin qui fut écarté in extremis par la reprise de Sean Connery.

Roger Moore tint la corde et il fut engagé pour 3 films.

Le premier, Vivre et laissez mourir, fut un gros succès avec plus de 100 millions de $ de recettes pour un budget de 7 millions.

Roger Moore est lancé, le public, la presse sont enthousiastes mais certains lui reprochent de ne pas incarner le James Bond. Ce reproche lui est encore adressé dans les critiques et j’y reviendrai.

Le suivant, en 1974, est bouclé dans la foulée et ces deux Bond se ressemblent, comme les deux suivants, L’espion qui m’aimait (1977) et Moonraker (1979). Ces deux derniers sont des succès éclatants bien que les films s’adressent aussi à des ados. Roger Moore y est impeccable mais on reconnaît cependant le même style, plutôt la même lignée que Simon Templar et Lord Brett Sinclair : la classe et l’élégance.


Le suivant, Rien que pour vos yeux, est un retour aux intrigues froides et terre à terre de Ian Flemming, autant qu’il soit possible de l’être en 1981 et Roger Moore prouve qu’il peut lui-aussi tuer froidement, adopter cette posture animale que le public apprécie (plutôt les critiques en fait) chez Sean Connery.


Octopussy et Dangereusement vôtre se ressemblent vaguement.

Ils sont distrayants mais ils ne sont pas les meilleurs de la série. De plus, Roger Moore apparaît quelque peu fatigué, voire vieilli ce qui l’écarte du rôle. Roger Moore l’accepte volontiers et il sait qu’il est temps pour lui de tourner la page. Et quelle page !

Roger Moore avait tourné entre temps quelques bons films, la liste qui suit n’est pas exhaustive, tels que Les Oies sauvages, Le Commando de sa majesté, Gold, Bons baisers d’Athènes

Une carrière bien remplie, un rôle important qu’il sait temps de quitter. La presse lui prête des rumeurs de retraite et il est vrai qu’il fut relativement peu actif. Mais une vie est faite de cycles et Roger Moore va en entamer un nouveau, qui demeure des plus intéressants...




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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 07:41

1ère partie


Roger Moore est l’idole de mes jeunes années, quand j’avais 8 ans. Les James Bond, ses James Bond, sont la première œuvre qui m’ait vraiment passionné. En outre, toute sa carrière me paraît passionnante, encore aujourd’hui.

Puisque Roger Moore vient de sortir ses mémoires, sous le titre Amicalement vôtre, il était temps de revenir sur ce grand acteur, si spirituel et distingué dont le parcours, la personnalité ainsi que son importance demeurent des plus intéressants.

Retour sur un grand du cinéma et de la télévision qui continuera d’enchanter des générations de cinéphiles.


Roger Moore naît en 1927. Il est le fils unique d’un policier londonien et d’une mère aimante.

Roger Moore s’essaye à divers chose mais il désire alors tenter sa chance en qualité de dessinateur. Il est en effet engagé dans un studio ou il est « va donc ». En plus de son travail, il doit effectuer les tâches pénibles et ingrates d’assistant : le thé, aller chercher telle ou telle chose… Un matin, il oublie précisément d’effectuer une de ces courses et il est renvoyé !

Ayant du temps à perdre avant d’enchaîner sur un autre emploi, malgré l’espoir d’une carrière qui tourne court, il accompagne un ami à une audition. Là-bas, sur place, un directeur de casting le remarque, discute avec lui et lui offre quelque temps plus tard une bourse pour apprendre le métier de comédien !

Roger, alors jeune et confiant, se lance dans cette aventure qui lui tombe dessus de manière providentielle. Roger Moore, de nos jours, n’a jamais oublié ce mécène providentiel qui lui a filé un coup de main et il lui en témoigne toujours sa reconnaissance. Il s’agit d’un trait de caractère de la star qui en fait un homme remarquable, et ce ne sera pas le seul.


Roger Moore vivote, se reclasse au sortir de la guerre, se marie (une première fois) et arpente les durs chemins de la gloire qui consistent, pour le moment, à pourvoir le repas quotidien. Il divorce, alors que sa carrière demeure sinueuse. Puis, il  fréquente une chanteuse à voix qui deviendra sa seconde épouse. Elle l’emmène aux USA, il la suit.

Roger Moore deviendra une star MGM. Il jouera dans quelques films, en tant que second rôle, dans des productions de la firme au lion alors prestigieuse mais le contrat n’aboutit pas à une situation stable.

C’est au tour de la Warner de l’embaucher pour un contrat qui l’oblige à tourner ce qu’on lui propose. Il y aura beaucoup de productions, mais une se détache particulièrement : Ivanohé !


Bizarrement, cette série n’est pas britannique mais américaine.

Elle est cependant un hit mondial, aussi en France où elle s’impose comme le seul concurrent digne de Thierry la fronde. Ivanohé va durer 39 épisodes mais la série va surtout imposer Roger Moore en Angleterre. Une série américaine qui impose une star sur son sol natal alors qu’elle est tournée et produite dans un pays étranger, voilà qui est insolite.

Roger Moore tourna dans une autre série, The Alaskans, puis dans un autre film qui va, il le raconte avec humour, s’avérer prémonitoire pour la suite de sa carrière :

Gold of the seven saint.

Il y a dans ce titre une allusion à un futur film, Gold de Peter Hunt, puis seven pour 007 et enfin son prochain grand succès : The Saint !


En effet, Roger Moore avait déjà essayé d’acheter les droits de la série à succès de Leslie Chartelis, Le saint mais d’autres producteurs ont été plus rapides que lui. Heureusement, ces mêmes producteurs avaient des vues sur lui. Mais entre-temps, Roger Moore avait tourné une autre série télé, la troisième, nommée Maverick et il avait surtout tourné l’enlèvement de Sabine, un péplum de 1961 où il rencontra alors celle qui allait devenir la mère de ses trois enfants, Luisa. Roger Moore garde un mauvais souvenir de ce péplum où tout allait en dépit du bon sens. Les producteurs étaient  les Salkind, le futur de producteur de Superman. En 1978, le plus gros succès populaire fut en effet Superman qui sera suivi de…Moonraker !


Roger Moore revient en Angleterre. Il en a soupé des séries télé mais le Saint se présente à lui alors il hésite. Le succès sera tel, notamment grâce aux USA, qu’il ira au-delà des 3 premières saisons qui adapteront les nouvelles de Leslie Chartelis. Roger Moore raconte avec beaucoup d’humour, l’homme semble en déborder, que l’auteur du Saint n’avait heureusement pas de droit de regard sur les scénarii qu’il jugeait de toute façon faible et qu’il vilipendait copieusement !

Le Saint commençait toujours de même manière : un pré générique qui exposait une situation où des personnages, parfois le Saint racontait lui-même une anecdote et, invariablement, quelqu’un présentait qu’il s’agissait du Saint lui-même. Alors une belle auréole apparaissait sur la tête de notre héros qui la regardait d’ailleurs avec une certaine complicité.


Les histoires étaient toujours des plus intéressantes. Les trois premières saisons étaient sec et nerveuses. Certes le personnage du Saint était édulcoré mais les intrigues tournaient autour du crime. Le personnage de Simon Templar était lui-même douteux, la série n’y fera que des allusions. Les scénarii en revanche présentaient souvent une sous-intrigue intéressante qui révélait à la fin un traître.

Roger Moore, avec son humour habituel, racontait que Simon partait souvent avec l’héroïne de l’épisode, le nombre de beautés qui ont parcouru la série est hallucinant, pour l’emmener « dîner dans le meilleur restaurant de la ville. » Une façon élégante pour éluder le stade postérieur au restaurant !

La série dura 7 ans et 118 épisodes. Moore s’en accommoda (il raconte qu’il pouvait rentrer chez lui tous les soirs) et il s’investit alors en tant que producteur, il détient encore les droits du personnage, mais aussi en qualité de réalisateur !

Son épisode, fort bien mise en scène, raconte un savant fou qui a mis au point une fourmi…géante !

L’atmosphère de cet épisode est similaire au fameux autre épisode sur celui du monstre du Loch Ness, qui distille savamment le doute jusqu’au final sur la présence effective du monstre. Un épisode marquant et audacieux pour une série à destination des enfants !

Roger Moore se lasse de ces 7 années de série. Certes, il a la gloire et la fortune mais la cage, bien que dorée, s’avère trop petite.

Il va mettre un peu de temps à rebondir, mais la phase finale de sa carrière lui apportera une gloire mondiale. Il y aura cependant encore quelques petites marches à gravir qui le mèneront au célèbre personnage britannique effectivement lié au chiffre 7…



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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 08:00

6ème partie : Joe Quesada : une ère inachevée !


J’apprécie, pour pouvoir statuer ou donner un avis construit, que la personne sur laquelle je porte un jugement ait fini son cycle.

Or, ce n’est pas le cas avec Joe Quesada, qui a été nommé en 2000 à la place de Bob Harras, considéré comme responsable de l’hémorragie des ventes mais surtout de la faiblesse du contenu des titres de Marvel.

Mais plus encore, l’étoile de Marvel auprès des créateurs est ternie : implication de l’éditorial de plus en plus forte, parfois dans de mauvaises directions, relations difficiles et irrespectueuses avec les auteurs.

En outre, avec les revues et les fanzines qui se sont multipliés, les fans savent ce qui se passent en interne et tout cela n’est pas joli joli.

Il était temps que quelqu’un vienne avec des idées nouvelles, du sang neuf ainsi qu’une nouvelle attitude vis à vis des créateurs.

C’est là que Joe Quesada surgit. Mais va-t-il être le « chevalier Marvel » qui va révolutionner l’entreprise ?


Tout d’abord, un petit rappel de la situation qui n’est pas facile : Mavel est passée à côté de la banqueroute et l’entreprise mise davantage sur ces personnages en termes d’actifs de société que sur les auteurs.

Aussi, la direction de Marvel ne voit ces personnages que comme une manne de licences possibles pour le cinéma ou en produit dérivés, ce qui est peu engageant.


En outre, le supérieur de Joe Quesada est Bill Jemas. Formé dans de prestigieuses écoles américaines, Jemas se pique au jeu et comprend que l’essence de Marvel publication, le contenu, est en péril. Il prend alors la décision de secouer le cocotier et cela ne fut pas une mauvaise chose.

Tout le monde se souvient des recrutements des grands talents (Straczinski sur Spider-Man, Morrison sur X-Men, Mark Millar, Garth Ennis et encore le fidèle et incroyablement productif Bendis). Marvel, de la bouche même de Joe Quesada, s’était parfois mal comporté avec les auteurs, et il convient donc de réparer quelques affronts et torts. L’attitude est fort louable et on se mit à espérer. Marvel se mit alors à débaucher des éditeurs qui ont excellé dans le contenu créatif chez son concurrent de toujours, DC, mais dans la branche Vertigo.


La volonté affichée était enfin d’innover, d’en finir avec les veilles recettes faciles telles que la saga des clones ou le dernier X-événement à la noix. Jusque là, il convient d’admettre qu’un souffle nouveau rendait les comics Marvel intéressants et ils damnaient le pion à ses concurrents en terme de sensationnel.

Peut-être que la recette Ultimate n’était pas aussi révolutionnaire que cela, mais The Ultimate de Millar est une incontestable réussite créative comme la firme en a rarement connue.


Toutefois, le bouillonnant Bill Jemas défie les fans, les provoque et joue avec le buzz qui est inhérent à Marvel. Le style de Marvel joue en effet sur un registre bien rodé : on va vous sortir une histoire incroyable qui va vous scotcher, genre Civil War ou Planète Hulk, les fans achètent en masse puis, un peu lorsqu’on va au Quick ou au Mac Do, on se rend quand même compte après la digestion que ce n’est pas terrible.

Si vous vous prenez de passion pour ces histoires, tant mieux, mais j’en connais qui regrettent un peu leurs achats multiples et onéreux.


Mais Bill Jemas fait trop d’écarts, il lasse en haut lieu et son éviction est proche.

Marvel continue à s’agiter, bien mieux que DC qui a toujours eu une réputation monolithique, et la firme communique : elle est présente sur le terrain du 11 septembre, ses X-Men ont enfin quelque chose de nouveau et de consistant à proposer, bref, l’ère de Joe Quesada ou du moins son commencement est réussi.


En revanche, l’événement qui va secouer la firme demeure les adaptations ciné qui, après une longue suite de marasmes et d’échecs artistiques sans précédents, connaît un cycle glorieux avec les X-Men puis le Spider-Man. Les succès sont tels que Marvel regrette même d’avoir licencié à des studios extérieurs les droits de ses titres ! Rappelons que trouver un studio qui soit respectueux était alors le souci numéro 1 des cadres de Marvel, bien que Marvel ait des clauses contractuelles qui lui permettent de s’impliquer dans le développement de ces films.

Même si Dardevil, Ghost Rider, Elektra et Hulk sont loupés, la machine à cash est lancée, et les bénéfices sont sans comparaison en regard des bénéfices de la branche comics.


Et oui, nos chers comics Marvel ne constituent plus qu’une ressource secondaire, plus si capitale que cela et qui doit, là est le but secret, créer de nouveaux concepts même si la terminologie licence est plus exacte.

Joe Quesada s’agite, il se met en avant dans tous les plans médias possibles et il paye de sa personne.

En revanche, il demeure de moins en moins présent dans la gestion pure de l’événementielle ou de la surveillance éditoriale, qui doit être à elle seule un sacré travail. Les rumeurs chez Marvel sont mauvaises, des éditeurs peuvent perdre leur job s’ils ne sont plus dans le coup et ils harcèlent les artistes avec des demandes confuses.

Bref, à part si on est une super star genre Bendis, la vie n’est pas rose dans les bureaux de la maison aux idées. De plus, celle-ci n’a plus le souffle du début de l’ère de Joe Quesada et les réussites du début sont désormais des souvenirs éthérés.

Certes, la mort du Captain America est bien menée, certes, Bendis assure toujours autant, mais le renouvellement des idées et des créateurs tarde quelque peu. Les grands crossovers sont mieux ficelés mais ils déçoivent parfois (House of M).


Après 8 ans de l’ère Joe Quesada, Comics Box 56 livre une interview de ce cher communiquant qui est ébouriffante, un monument stupéfiant qui dessert totalement Quesada.

Il raconte, en substance, que Marvel est une firme incroyablement réactive et que si les lecteurs se lassent des super héros et qu’un nouveau créneau est trouvé, tous les titres de la gamme passeront à la trappe pour le nouveau genre en question.

Les propos de Joe Quesada sont déclamés avec tellement de bonhomie que l’homme ne se rend pas compte qu’il se tire une balle dans le pied.

Quand l’intervieweur lui demande quels évents vont secouer Marvel, Joe Quesada botte en touche et il déclare que les gens du marketing ont prévu quelque chose (mais quoi ?) !

EDIFIANT !


Certes, les ambitions du début sont loin, dépasser le seuil des 100.000 exemplaires pour renouer avec des tirages plus forts, certes Quesada a un temps fait bouger les choses, mais la situation actuelle de Marvel, et surtout ses dires incitent à une certaine prudence envers celui que tous les médias présentaient comme celui qui allait faire bouger les choses (pour une autre orientation vers le soleil ?). On est dans le décevant, dans l’ère des grands coups marketing et médias mais on s’est éloigné des nouvelles approches, des auteurs qui ont quelque chose à apporté de manière sereine et prérenne.


Je reste plus que circonspect pour Joe Quesada, jadis brillant dessinateur (il le demeure) puis éditeur avisé de Marvel Knight (une excellente série : Dardevil). L'homme est clairement dépassé par ce qui se passe en interne et il aide à diriger le bâteau, ni plus ni moins. Il ne connait pas très bien le contenu de ses publications et sa tâche semble vouée à prendre des décisions à grande échelle puis communiquer sur ces merveilleux personnages. Donc, le souffle des débuts et loin.

Bref, si Marvel De Joe Quesada a eu son Ultimate, elle n’a en revanche toujours pas eu son Watchmen, et je ne le vois pas venir.

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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 08:00

5  L’ère Bob Harras.


Les comics sont en pleine déconfiture, les titres étaient très nombreux mais la qualité était, elle, rare. Les ventes chutaient à un point tel qu’on se demandait si le média allait mourir.

Pour redresser la barre, et barrer d’urgence, les actionnaires misaient sur l ‘homme qui éditait la famille de série la plus lucrative qui avait toujours la côte : les X-Men.

Et ils s’attendirent à ce que Bob Harras fassent aussi bien en appliquant la même recette à l’ensemble des autres titres Marvel. Nous allons voir en détail la composition de la  dite recette, et franchement, elle est indigeste.


Tout d’abord, Bob Harras est l’homme de l’exploit, celui d’avoir déboulonné Chris Claremont de son poste après 16 ans passés sur les X-men. Non seulement Claremont a développé un univers incroyablement florissant, avec plein de personnages attachants, mais il a toujours répondu présent quand il fallait créer un nouveau titre X pour multiplier les achats des fans, et faire fructifier la franchise pour devenir à-elle seule le pivot de Marvel (on écrivit même qu’elle pouvait être aussi conséquente un temps que les ventes de DC !).

Mais Harras est directif et il personnifie l’éditeur qui est capable de rejeter un script sous prétexte qu’il ne correspond pas « aux attentes de la firme et à l’essence du personnage ».

Aussi il réécrit les scénarii de ses auteurs, en les modifiant sans prévenir, ce qui provoque des clashs. Ainsi Marvel perd sa seconde étoile majeure après Kirby (Stan Lee est toujours dans le circuit pour faire sa promotion) et on renouvelle la confiance à Harras.

Il occupe donc en 1995 le poste d’éditeur en chef et les pires catastrophes s’abattent sur les personnages de Marvel.


Tout d’abord, c’est le règne des auteurs/éditeurs où les histoires se font en interne, presque comme une famille consanguine. Les Jo Duffy, Howard Mackie, oTom De Falco, Danny F., Louise Simonson et Bob prirent les rennes pour donner leur vision des personnages. Si des éditeurs ou des gens issus de leurs rangs furent parfois bon, citons Anne Nocenti ou Claremont, Peter David ou encore Mark Waid, on allait lire dans cette période des sacrés catastrophes en terme d’inspiration et de créativité.

La pire est la saga des clones où cette pénible histoire allait durer sur deux années. Pire, le Spider-man que l’on connaissait n’était pas le bon mais le clone de l’ère Gerry Conway !

Idéal pour les vieux lecteurs qui gardaient jusqu'alors de bons et solides souvenirs et qui furent attachés affectivement à Spider-man pour apprendre que leur personnage est finalement bafoué.


Fantastique également pour les nouveaux lecteurs qui doivent assimiler de telles scories qui rendent métaphysique et alogique toute approche rationnelle de l’univers Marvel.

Le serpent se mord la queue et il approche de sa tête.

De plus, Stan Lee arrive et clame que finalement, une année dans la réalité correspond à six années dans le Marvel Universe ! Le coup de grâce !

C’est donc la pire des périodes Marvel où les décisions les plus folles sont prises comme le rachat de Malibu pour que les personnages de ce catalogue soient finalement mis de côté.

MarveL achète un réseau de distribution et oblige ses acheteurs à leur régler plus vite, c’est un naufrage pour les boutiques indépendantes (beaucoup vont mourir) et Marvel devra revenir sous le giron de Diamond qui devient l’unique distributeur de comics depuis lors !


 On est content des nouvelles numérotations des comics à 0, des heroes reborn avec ce nul de Rob Liefeld, puis le heroes return. Quand les personnages sont à ce point utilisés pour servir l’éditorial, ils perdent de leur substance et de leur aura auprès de leurs lecteurs qui se détournent, prennent leur distance, consultent les œuvres des auteurs plus matures ou même, jettent l’éponge !


On est loin du charme de l’ère Stan Lee avec des histoires denses et fraîches.

La fusion Marvel/Mac Do est totale et ma foi, Marvel occupe le terrain de l’événementiel.

Ce sera une des caractéristiques de Marvel, une communication d’enfer sur le tout nouveau projet à la mode qui se doit d’être super hot, prenons 1402 par exemple, et qui au final se révèle être moyen une fois le buzz passé, puis carrément dispensable une fois relu les années écoulées.

C’est à mon sens la méthode Marvel qui, pour un très bon Ultimate, survente des comics dispensables (Ultimate X-men, les FF hors M.Millar).


Pour revenir sur la période Harras, la firme tombe en banqueroute en 1996, et c’est très ironique. Personne ne sait quoi faire au juste, alors on confirme Bob aux manettes.

Et c’est reparti pour des histoires parfois dénuées de substances qui grève notre attachement aux histoires. Le renouvellement créatif de 1998 avec Heroes for Hire, Alpha Flight, Deadpool (celui-là connaît un bon début), Maverick, Kazar et autres joyeusetés est un échec sans appel. Quasiment aucun des ses titres ne survit, alors que Claremont revenu sur les X-men est plus proche de l’éditorial.

Il nous promettait alors du sensationnel et de nouvelles idées fraîches. 

On attend toujours !


Il n’en sera rien si ce n’est que quelques comics lisibles et variablement sympa mais pas comparables avec le DC post-Crisis. Il y a bien John Byrne qui s’amuse tout seul avec ses relaunch dispensables de Hulk (où il sabote l’origine en touchant aux fondations du mythe), Spider-man (tout le monde s’accorde à le trouver enfin lisible mais guère plus) et les premiers X-men dans la période manquante entre la première mouture et la seconde de Giant X-men (vive le vent nouveau !).

Bref, Marvel entame la côte d’amour de ses personnages auprès du cœur des lecteurs et beaucoup se lassent et peu de nouvelles troupes ne vient pour compenser. On en arrive à un tirage maximum de 100.000 exemplaires, ce qui est ridicule pour 300 millions d’américains !


Le vent frais et nouveau vient de Joe Quesada et ses Marvel Knight, un prestataire de service extérieur qui apporte enfin de la qualité sur Dardevil et les Inhumains.

L’aura est plus grande que le résultat lui-même, les autres titres seront passés sous silence critique, et il sera retenu en 2000 au poste d’éditeur en chef. Comme toujours Marvel clame là qu’une nouvelle ère de qualité va illuminer les comics ! J’en doute…


Pour conclure, Marvel est davantage une boîte où le média comics n’est plus qu’une partie de l’empire (un tiers, le plus négligé). Il rapporte moins que les licences et que le cinéma puisque Marvel devient un acteur à part entière.


La firme est naît de la créativité de quelques créateurs en pleine possession de leur moyen. Mais qu’en est-il désormais ? D’abord, depuis l’affaire Kirby, la firme a une sale réputation pour les créateurs : Kirby a été spolié, Len Wein ne touche rien sur Wolverine, Les royalties que touchent Claremont sont floues et les créateurs du Ghost Rider ont-ils été célébrés ? Rien n’est moins certain… Le dernier personnage majeur est Venom. Il faut remonter encore avant pour dénicher Elektra.

Qui ferait cadeau d’un personnage à potentiel à une firme qui ne vous reverserez que dalle alors que des producteurs prolixes en déclarations empochent des millions de dollars ? Ni vous, ni moi…

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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 08:00

Mazinkaiser est la version tardive, que l’on attendait presque plus, de la saga des Mazinger.

Il s’agit en quelque sorte de la version 3.0 des Mazinger, et il fait passer son grand-père Mazinger Z pour un bidon d’essence. Mortel, terriblement surpuissant, le Mazinkaiser est upgradé pour le nouveau millénaire et la façon dont il revint demeure curieuse.


La venue du Mazinkaiser est due à son apparition dans un jeu vidéo, une sorte de version  moderne sans âme ni chair de Mazinger Z qui ne déclencha pas plus d’intérêt que cela. Mais Go Nagai, qui a un petit pouvoir fort bien entretenu, s’est dit qu’il était temps de faire reparaître son plus gros succès planétaire en OAV. Pour cela, deux pistes qu’il explore simultanément : un OAV single de Mazinkaiser contre un type de menaces bien précises puis une série de nouveaux OAV qui se suivent et qui constituent une sorte de revival de l’ancienne série, mais aussi une continuité.


1 L’OAV Mazinkaiser contre le Général Noir, mortel et surpuissant !


Cet OAV est à la fois simple et dynamique : il remet en selle Alcor/Koji après la réapparition surprise des Mykennes qui reviennent en masse, et qui frappent de manière décisive et mortelle. Toutes les défenses terriennes sont anéanties par les ennemis de référence de Great Mazinger Z. Notre super robot lui-même a toujours triomphé à un contre un, mais à vingt contre un ? Il donne le change quelque temps mais le Great s’effondre à bout de force.


Il reste, bien sûr, une ultime solution, la version 3.0 de notre Mazinger qui demeure terriblement surpuissant. Si chaque version du Mazinger est plus puissante que sa précédente, l’échelle est carrément démesurée avec le Mazinkaiser qui demeure un monstre de surpuissance. Ses ennemis en sont même carrément éffrayés et ils tombent comme des mouches. Seul le fameux général Noir l'exposera à un réel danger lors d’un combat de premier ordre.


Excellente musique, animation de haut rang qui fait pâlir toutes les productions Marvel en cartoon, Mazinkaiser demeure une fine réussite pour les trentenaires que nous sommes et qui retrouvent le charme et des aventures sensationnelles de l’icône d’acier et de lasers.

Un must !


Ce Mazinkaiser contre le Général noir dure 56 minutes et il mélange joyeusement le passé et les méchants de Great Mazinger. Il est plus violent, parfois gore, plus moderne et la musique est un joyau. Je vous propose un extrait ici.


2 Les 7 OAV de Mazinkaiser.


En 2001, une série de 7 OAV est produite ^pour rendre hommage à la première série, Mazinger Z.

Elle en extrait les personnages principaux mais elle inclut aussi dans la continuité les personnages et événements de Great Mazinger, ainsi que le pilote/rivale de Koji qui se nomme Tetsuya. Quand les deux hommes cessent de se quereller, c’est uniquement pour prendre part aux combats. Et ceux-ci sont de taille puisque le Dr Hell revient en pleine forme, manifestement on revient autant d’entre les morts dans cette saga que dans les comics, avec une armée de ces bêtes mechas qui sont upgradées.


Si Great Mazinger tient la distance un temps, notre bon vieux Mazinger ne tient plus la route et s’effondre lestement devant les bêtes mécaniques triomphantes.

Le Mazinkaiser est donc déployé mais son maniement n’est pas aisé pour Koji qui y laisse de son énergie vitale. On apprendra vers le final que Great Mazinger était la version prototype de Mazinkaiser et que ce dernier est l’ultime chef d’œuvre du grand-père Kabuto.

Mazinkaiser alterne les excellents moments et les phases comiques sans intérêts. L’histoire est lente, paresseuse et rien ne semble avoir changé dans la bonhomie des relations entre les personnages presque trente ans après ! En revanche, les combats ont la pêche et les interventions décisives de Mazinkaiser sont époustouflantes, le tout bien rehaussé par une musique du meilleur tonneau.

Le final est intéressant, frénétique mais il est surclassé par l’OAV du Général Noir.


Mazinkaiser s’achève donc par la lutte presque finale entre Mazinkaiser et le robot gigantesque du Dr Hell mais celui-ci s’enfuie pour éventuellement revenir…pour d’autres OAV qui n’ont malheuresement pas vu le jour.

Il est tout aussi dommage que aucune allusion à Goldorak ne soit proposée, ni de prêt, ni de loin.


Dans le même ordre d’idée, aucun distributeur français ne s’est risqué à le proposer alors que Mazinkaiser est sorti avec succès chez nos voisins Italiens, qui ont décidément quelques longueurs d’avance sur nous autres français. Ajoutons à cela leurs fabuleux trailers sur Goldorak, une réussite totale, et nous ne  pouvons hélas que constater que la France consacre décidément bien mal les œuvres de Go Nagai, si ce n’est que Goldorak, éternellement.


Bonus : cliquez ici pour le combat entre le Général noir et Mazinkaiser !

Un site excellent sur Goldorak qui proposent des infos bien meilleures que dans les revues ?

Le grand goldorak !

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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 08:00

Les robots de Go Nagai, en tout cas de la famille de Mazinger, souffrent d’un petit dilemme intéressant en France : seul l’un des robots de cette tétralogie est connu en France, énormément, alors que les 3 autres sont quelques peu ignorés. Personnellement, j’ai toujours été intrigué par ces autres robots si particuliers dont les aventures furent superbement ignorés par les médias alors que le troisième, Goldorak, fut un phénomène de société.

Retour sur la Mazinga saga qui compte 4 membres et qui fut un raz-de-marée.


Le premier de tous est bien sûr Mazinger Z. IL s’agit d’un robot à qui on a greffé des armes pour lutter contre un savant démoniaque, le Dr Hell, qui aimerait bien asservir la terre afin de régler un problème freudien.

Il a trouvé sur une île des robots destinés à un peuple sous-terrain, les Myekenes, qui ont laissé quelques robots utilitaires. Le Dr Hell fait ce que nous aurions tous fait : il veut un contrat d’exploitation exclusif sur cette gamme high-tech mais il tue tous ses collègues, presque tous.

Le bon professeur Kabuto crée donc le Mazinger Z et il l’équipe d’armes. Son petit-fils, Koji/Alcor, a juste le temps d’être informé de l’existence du Mazinger Z que l’armée du Dr Hell attaque et qu’elle déploie ses robots. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est bigarrée cette armée avec ces robots aux look extravagants, avec leurs armes et leurs personnifications si groovy. L’âme damnée du Dr Hell est le baron Ashura, mi-homme mi-femme, il est le premier des personnages si bizarres que créa Go Nagai, dont les robots ne constituent que le sommet de l’iceberg créatif dont il a accouché.

Mazinger Z et Koji vont donc se cogner pendant 96 épisodes l’armée du mauvais Dr, une durée très longue due à un record foudroyant au Japon, avant de passer la main à son successeur, Great Mazinger, la version 2.0 qui va lutter contre les Mykenes, réveillés et décidément peu sympathiques.


Great Mazinger dure pour sa part 54 épisodes. Le principe est bigger and better puisque le Great est mieux armé, plus puissant mais il aura besoin du Mazinger pour la bataille finale contre les Mykenes, le général noir et le Dr Hell qu’on avait un peu trop vite enterré. Le détail amusant des Mykenes est qu’il s’agit de robots dont des masques ou des visages sis sur leurs corps permettent de s'exprmier. On retrouve ce concept dans un très bon épisode de Cobra quand il se rend dans un village au milieu du désert attaqué par des armures dont les épées sont les vrais opposants.

Great Mazinger est un succès, au Japon puis dans l’Italie et en Espagne où il est culte. Pas en France où nous ne connaissons que son successeur, Grendizer.


Grendizer commence la semaine suivante de la fin de la diffusion de Great Mazinger. Sur la même chaîne, à la même heure, les petits japonais vont donc pouvoir voir la troisième génération de Mazinger. Ce Grendizer déroute tellement il renouvelle l’univers de la Mazinga saga. Il y a un nouvel héros, Duke Fleed, qui remise le plus fameux nommé Alcor dans un rôle de second ordre. Les ennemis sont nouveaux et on ne voit pas l’ombre d’un Mazinger, great ou Z alors qu’ils auraient pu être très efficaces ensemble.

Chacun a son avis sur Goldorak mais la série résiste très bien au temps et elle demeure d’excellente facture, meilleure que les deux premières. Succès moyen au Japon, Goldorak fut destiné à satisfaire une commande de Bandaï : vendre encore des jouets sur ce type de gamme mais il fut pour les enfants français un beau cadeau. Ce fut quelque chose de magique, une icône qui reste inégalée et un beau souvenir de l’enfance.


La France, pays dur à faire bouger, ne nous a inexplicablement pas diffusé Great Mazinger, alors qu’il aurait pu prendre la relève de Goldorak au pied levé.

Cela reste à mon sens une scorie.

Nous avons donc eu le droit à la gamme des Shogun Warrior en jouets, avec les getter robot g, une bande dessinée en 6 tomes de Mazinger Z et une diffusion d’une petite poignée d’épisodes bien plus tard, en 1990, quand le phénomène était bien éteint.

Ce qui m’étonne encore, c’est qu’aucune chaîne de Manga ne propose cette saga, pour se faire une idée précise… Mais bon, nous sommes en France !

En Italie, nos homologues ont eu quasiment toutes les séries à robot et elles furent très populaires. Mais après Goldorak, qui est son successeur ?

 

Bonus : Pour ceux qui ne la connaissent pas, le trailer de Mazinkaiser qui réunit les (très) nombreux robots de Goldorak.

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 08:00

4ème partie : Zénith et chute !


En 1988, Jim Shooter est congédié de chez Marvel. Les créatifs respirent, de même que les éditeurs, et certains rentrent au bercail comme John Byrne. Le remplaçant se nomme Tom De Falco. Il s’agit d’un New-Yorkais pur jus qui a commencé dans les comics d’Archie. Puis il intègre le giron comme éditeur de Marvel et accède enfin à Spider-man, la figure de proue de Marvel qui n’est dépassé en popularité que par les X-men.


De Falco arrive donc pendant 2 ans aux destinées d’Amazing Spider-Man. C’est un grand titre, un des deux premiers avec les F.F qui ont assis la notoriété de Marvel. Le problème est que depuis l’ère Gerry Conway/Ross Andru, il n’y a rien de vraiment passionnant. Certes, il y a eu l’époque Roger Stern/John Romita Jr de bonne facture, mais rien de vraiment haletant.

De Falco ne va pas relever le niveau non plus, il va faire du moyen (ce qu’il sait faire au summum de ses capacités), mais cela reste moins pénible que ce qu’il fera par la suite.

Son meilleur travail demeure le Machine Man 2020 dessinée par Herb Tremp et Barry W. Smith. Cette mini-série propose une anticipation intéressante du futur ainsi que l’introduction d’un descendant indirecte de Iron Man : son neveu Aaron Stark. Je vous recommande de lire cette mini-série qui recèle une certaine imagination et un enjeu intéressant.

Il bénéficie de l’ « aura » Secret wars, c’est à dire un costume symbiote dont il ne fera rien de bien précis, preuve qu’il n’a pas d’idée géniale. Il nous intéresse au personnage nommé Puma mais celui-ci ne survivra pas au changement de scénariste. Mais comme il n’y a pas grand monde sur la place, que Marvel ne sait guère attirer les créateurs, concevoir en terme de sang neuf, alors Tom De Falco est considéré comme bon. Notons que la période Mac Farlaine/David Micheline sera elle, assez excellente et fort savoureuse, et donnera naissance au dernier grand personnage de Marvel :Venom !


Shooter part, et les cadres regardent dans leurs rangs afin de choisir celui qui sera assez consensuel pour ne pas faire de tumultes avec les exécutifs et être assez conciliant avec les créatifs. On choisit donc le brave De Falco.

Il bénéficiera d’une aubaine incroyable, le marché explose pour atteindre certaines pointes à  1 million d’exemplaires ! Les leaders sont les X-men et le Punisher. Tous les deux sont les œuvres de vrais créatifs, Chris Claremont et le pas assez estimé Mike Baron !

Le marché explose et une nouvelle génération de stars point : il s’agit de noms magiques comme MacFarlaine, Jim Lee, Rob Liefield et Silvestri qui relèvent des stars comme George Perez et John Byrne.

Ils sont installés à des séries phares et les tirages sont historiques pour les X-men 1, X-force 1 ou le premier Spider-man. Au-delà du million d’exemplaires !

Bref, le marché semble être tiré par le haut, de manière automatique et quasi-exponentielle.

Il est vrai que Dc semble à  la traîne depuis le renouveau de Crisis. Le sensationnel se trouve chez Marvel et la nouvelle génération pré-citée apporte un buzz ainsi qu’ un nouveau souffle aux comics. C’est même l’intrusion d’un merchandising qui se développe de manière décomplexée :on a 5 couvertures pour un même comics, certaines couvertures sont « glow-in-the dark » (pour ma part, j’aime beaucoup !) et même l’invasion des trading cards dans les comics. Tout va bien chez Marvel qui est au summum, et De Falco fait l’unanimité. Ainsi on peut être un créateur moyen, voire médiocre, et un éditeur qui capitalise le potentiel de son staff en le bridant pas trop, tout en  paraissant visionnaire. Mais cette faculté va prendre deux coups dans l’aile, deux gros.


Tout d’abord , la bande des 7 va chez Malibu, l’explosion du marché va susciter plein de firmes (Vaillant, Malibu…) qui veulent devenir calife... Je rappelle que les 7 sont quand même Jim Lee, Todd Mac Farlaine, Marc Silvestri, Eric Larsen ou encore Jim Valentino.Les 7 vont créer Image avec en filigrane une revanche sur les droits d’auteurs que Marvel spolie depuis des décennies. L’excitation est à son comble, et des légions de fans vont attendre le renouveau du comics ultra-hot qui connaît une croissance jamais vue !


Et pour Marvel sous la tutelle de De Falco, comment on résiste ?

Mal, très très mal. On a laissé filé Chris Claremont qui a développé et façonné les X-men depuis 1976 pour en faire un volume de vente vraiment incroyable dans de nombreux titres avec une cohérence unique. Sur un motif idiot et l’entêtement d’un autre éditeur, Bob Harras, l’étoile créative de Marvel s’en va. Celui qui a insufflé une vie ou un semblant d’existence à ces personnages (voire ses personnages) n’a pas la moindre reconnaissance de la part du staff, édifiant !

Idem pour le Punisher qui devient subitement moins intéressant après la défection de Mike Baron après 5 ans, on revient à un personnage mal caractérisé et à une formule sans âme…

Mais la formule magique dictée à De Falco est la multiplication des titres par familles, comme les petits pains. Mais vous savez ce qu’on dit de la confiture et de la culture, plus on l’étale moins on en a… Or il n’y pas de plus-value créative mais juste un clonage maladroit des titres, des personnages et des concepts. C’est ainsi qu’on a le droit à US agent, War machine, ThunderStike. Que les X-men sont rationalisés jusqu’ à la moindre parcelle de personnages laissé en jachère par Claremont pour recevoir son titre et augmenter les profits. En clair, la réponse de Marvel est quantitative pour occuper la place sur les étals des marchands que convoitent ses concurrents. Elle est loin la période de créativité la plus intense de la firme en 1963. Le résultats commerciaux sont mauvais, de plus en plus.

La politique est au crossover à foison, à l’indigestion même. On aboutira à des sagas qui, à mon sens, sont de violents poisons contre l’intérêt ou la substance des personnages, comme la saga des clones mais surtout Maximum Carnage, qui ruine le côté sain et innocent des comics.


Notre brave Tom est pris dans la spirale car nul n’a de vision à long terme. Lui-même se pique à l’essai créatif car il reprend les F.F avec Paul Ryan. Voilà une équipe qui est rigoureusement identique en terme artistique, l’un dessine comme l’autre écrit : en incarnant à eux seuls la notion de médiocrité.

Les péripéties sont nulles, les dessins pénibles et datés, le juste alliage du MacDonald et du comics. C’est à mon sens le symbole de la patte DeFalco : la médiocrité vendue comme évènementiel qui fait fuir les lecteurs et obère l’attrait des personnages.

Le problème, c’est que De Falco était fier de son « œuvre » où il pensait rendre hommage à son maître Stan Lee. C’est comparer une bonne sauce à un bouillon sans saveur dont on doit finit péniblement tout le bol. Superman meurt en 1992 et tout le monde pense un moment que c’est pour de vrai, De Falco « supprime » Red Richard dans une histoire si pauvre que personne ne doute qu’il va revenir. Vous pensez que Steve Rogers est vraiment mort ? Ne craigniez rien. Un film en préparation et il reviendra vaillant pour l’occasion.

Mais le marché s’effondre subitement car les petits génies qui achètent en masse pour faire des profits vont voir ailleurs et le marché implose violemment pour se transformer un crack.

Je vous recommande très chaleureusement une excellente interview parue dans Scarce où l’interviewer lui pose des questions fort judicieuses que Tom élude en disant ne pas voir le problème. Un interviewer visionnaire qui prédit à Tom ce qu’un iceberg est devant lui mais le capitaine regarde ailleurs, un grand moment !


En ce qui concerne les ères ou les époques, celle de Tom est passée et c’est Bob Harras qu’on appelle à la barre pour redresser le navire dans un contexte où des centaines de milliers de lecteurs s’en vont chaque année.

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